Les Conquérants du Mexique

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Les conquistadores dans l'empire Aztèque jusqu'à la destruction de Mexico par Cortez


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Civilisations précolombiennes Journal Tintin Les Aztèques Mexique et mexicains

Le 14 octobre 1492, Cristobal Colon aborde la côte de ce qui sera le futur San Salvador. Dans son sillage, le continent du Nouveau Monde attire la convoitise des Espagnols. En 1518, venant de Cuba, Cortez débarque au Yucatan à la tête d'une petite troupe d'aventuriers cupides assoiffés par l'or, et entreprend la conquête du Mexique, provoquant l'anéantissement de deux des plus brillantes civilisations précolombiennes: les Aztèques et les Mayas. Le récit devient alors une grande aventure.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1981
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Conquérants du Mexique © Le Lombard 1981
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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07/06/2013 | Agecanonix
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est un album épais, pas forcément très courant, mais que les amateurs d’Histoire, et particulièrement de la conquête espagnole du Mexique, trouveront sans doute à leur goût. Du moins ils y trouveront suffisamment de qualités pour passer outre les défauts. Défauts qui apparaissent dès le premier feuilletage. Le dessin – au trait épais, gras, peut parfois sembler un peu figé (mais ce n’est pas général), et le ton peut-être trop didactique parfois (impression renforcée par les pages « encyclopédiques » dont les textes entrecoupent les épisodes dessinés). Un texte (dans les bulles ou en voix off) peut-être trop abondant aussi : mais c’était prévu pour être publié dans Tintin, et les auteurs maisons étaient de « grands bavards ». Mais tout ceci n’est qu’impression, car en fait cet album révèle de réelles qualités. Le dessin d’abord, certes daté, est quand même de belle facture, avec un souci de bien représenter le monde aztèque (et des peuples environnants) : on voit que les auteurs se sont bien documentés, et qu’ils aimaient les civilisations qu’ils montraient (ils s’écartent d’ailleurs un peu du monde aztèque de l’époque de la conquête, chronologiquement et géographiquement, en évoquant l’arrivée de Colomb, ou même les Mayas). Tout ceci leur permet de rendre crédible et vivante la société de l’époque, de même que les divers aspects de la conquête de Cortez sont bien développés. Un ouvrage « ancien » certes, mais qui vaut mieux que le relatif anonymat dans lequel il semble être tombé (en tout cas si j’en crois le peu d’avis postés ici). Du bon travail pédagogique, et une lecture agréable.

10/09/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Jean Torton entre au journal Tintin en 1962 et livrera 42 récits historiques (grande spécialité du journal), imposant son graphisme précis proche de l'hyperréalisme. Mais son oeuvre la plus importante commence en 1971 avec la gigantesque fresque qu'il dessine, encore pour Tintin : "Les Conquérants du Mexique", suivi de "Cortez à Mexico", sur des textes de Jean-Luc Vernal, connu pour sa passion de l'Histoire antique, notamment sur les scénarios de Jugurtha pour Hermann. Traitée avec une grande fidélité historique, cette fresque publiée ensuite en gros album de 70 pages en 1981, adopte volontairement un ton didactique puisqu'elle relate la conquête du Mexique en 1519 par les Espagnols, épisode tragique qui provoquera la destruction complète des riches civilisations précolombiennes. Le récit est accompagné de pleines pages encyclopédiques à caractère éducatif qui renseignent sur les Mayas, les Aztèques, leurs dieux, leurs modes de vie ; c'est un peu scolaire, mais essentiel pour bien comprendre ces peuples complexes, et on l'oublie devant l'aspect graphique très soigné. Mais l'épisode central est l'avancée vers Mexico, et le personnage-clé, celui de Cortez qui cherche à se faire des alliés des tribus ennemies de Tenochtitlan-Mexico où règne l'empereur Montezuma. C'est ce qui perdra ces peuples : leur trop grande division, car s'ils s'étaient unis en oubliant leurs querelles, ils seraient venus à bout des quelques 600 conquistadores, malgré leurs canons et leurs chevaux. Un prologue conte l'arrivée de Cristobal Colon en 1492 sur l'île de Cuba, et des autres aventuriers espagnols qui ont précédé Cortez, tel Guerrero. Le dessin superbement travaillé de Torton, visible dans les visages et les décors, l'emploi très étudié de la couleur qui embellit les riches parures et costumes aztèques, apportent une indéniable qualité à cette fresque épique à l'intérêt soutenu, de même que les mots expliqués par des astérisques, éclairent le lecteur sur ces fabuleuses civilisations à jamais détruites par la folie des hommes. J'ai eu l'occasion de parler de son travail avec Torton un jour à Angoulême lors d'une dédicace, c'est un type charmant qui est passionné par le précolombien ; ici, il assouvit donc sa passion avec un plaisir évident.

07/06/2013 (modifier)