Whaligoë

Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)

Petite plongée dans le bien étrange village de Whaligoë, au coeur de l’Écosse profonde.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Écosse Iles Britanniques La BD au féminin Petits villages perdus Yann

En 1815 à Whaligoë, petite bourgade nichée au coeur de l’Écosse profonde, deux des adolescents du village bravent les interdits en s’embrassant secrètement sur le site sacré des Craighorns, conformément à un vieux rituel gaëlique, pour matérialiser leur engagement l’un envers l’autre pour l’éternité. Douze ans plus tard, en chemin vers le nord, un écrivain en panne d’inspiration, Sir Douglas Dogson, et sa maîtresse toxicomane Speranza font halte par hasard à Whaligoë. Le couple bat de l’aile et Lord Douglas caresse l’idée du suicide lorsqu’il entrevoit, dans le cimetière qui jouxte l’auberge, une jeune fille spectrale qui s’allonge sur les tombes…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Février 2013
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Whaligoë © Casterman 2013
Les notes
Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)
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04/02/2013 | pol
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L'avatar du posteur Agecanonix

Le prologue plante bien le décor, on entraperçoit une Ecosse sauvage et rude, mais plus que tout, les auteurs distillent une atmosphère bien rendue grâce à un découpage et des cadrages adéquats, et un dessin rugueux qui favorise les personnages plus que les décors, qui eux sont assez vite dessinés et suggérés. Ce dessin ressemble un peu au style de Pierre Alary sur Silas Corey. J'avais remarqué déjà que Yann était doué pour le dialogue subtil et pénétrant, cette impression est confirmée ici par la richesse du dialogue ; j'ai particulièrement apprécié les joutes oratoires entre Douglas et Speranza qui reflètent le persiflage vénéneux des salons londoniens de cette époque romantique en Angleterre (on est en 1815), leurs répliques sont tranchantes comme des rasoirs. Le caractère pédant du dandy et de sa compagne sont à cet égard, très justement campés. De même que le duel m'a fait penser un peu à celui de Cyrano de Bergerac (de Rostand), lorsque Douglas débite les passages d'un roman tout en rossant le hobereau local. Si on regarde de près ce diptyque, on constate que le scénario est en réalité très simple et ne va guère chercher loin, il n'y a pas d'action, il ne s'y passe rien de spectaculaire, mais il se passe quelque chose à chaque planche, c'est l'errance d'un couple en fuite lassé de la vie et un peu décati, immobilisé dans le fin fond de l'Ecosse, un huis-clos dans un village très rustique au milieu des landes tourbeuses et des coqs de bruyère, mais chacun des 2 protagonistes vont se révéler, car leur passage va laisser des traces et une triste affaire va se dénouer. Un bon récit, sombre, au romantisme noir.

27/05/2016 (modifier)