Frenchman

Note: 3.62/5
(3.62/5 pour 26 avis)

(*) Suite dans Pawnee. Le récit d'une traque dans la Louisiane du début du XIXème siècle...


1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte Indiens d'amérique du nord Les prix lecteurs BDTheque 2011 Nouveau Monde [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

1804. Bonaparte vient de céder à la jeune nation américaine la province de Louisiane cependant un contingent français est envoyé sur place pour maintenir l'ordre face aux rébellions indiennes. Parmi ces jeunes appelés, Alban Labiche, paysan normand qui est parti à la place d'un jeune noble de ses amis. Celui-ci, désireux de laver son honneur mais aussi pour plaire à la soeur d'Alban, part sur ses traces, en compagnie de deux chasseurs de primes rencontrés à la Nouvelle-Orléans. En effet Alban a tué un Américain arrogant en arrivant et s'est enfui avec un trappeur, un "frenchman"...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Septembre 2011
Statut histoire One shot (*) 1 tome paru

Couverture de la série Frenchman © Daniel Maghen 2011
Les notes
Note: 3.62/5
(3.62/5 pour 26 avis)
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20/09/2011 | Spooky
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Par Casou
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Frenchman est vraiment une très bonne et belle bd ! Le dessin somptueux et le cahier graphique sont un régal pour nos mirettes. Avec les cases de l'aurore, on ressent la fraîcheur du petit matin, on foule l'herbe les pieds mouillés dans la mousse, on met nos pas dans ceux laissés par les mocassins des Pawnees. En silence, on traverse les plaines paisibles du Nebraska où paissent d'imperturbables bisons, on est tenté de s'arrêter un instant, d'admirer une case comme on admirerait l'horizon immense et ses infinités de destins, on se sent un peu perdu au milieu de cette flore rayonnante mais on a un bon guide, Toussaint le trappeur qui connaît le territoire sur le bout des doigts et le temps presse alors on accélère le pas, il faut fuir. Aux senteurs des sous-bois, se mêle imperceptiblement un parfum d'enfance: Bleck le Rock et James Fenimore Cooper ne sont plus très loin. Mais dans ce théâtre magnifique, la tragédie se met en place et l'aventure, aussi classique qu'elle puisse paraître, est passionnante. Contrairement à ce que laisse présager la couverture, tout commence en Normandie où les notables du village tentent à coup de pièces d'or d'inverser le cours du destin. Par un habile retour en arrière, nous voilà parmi les paysans de la Normandie, ce qui permet à Prugne de mettre en place une idylle improbable entre Angèle et Louis, une petite paysanne et le fils d'un puissant. D'emblée, les paysans mesquins et le père de Louis, figure puissante du village, tous condamnent cet amour dont l'issue ne pourra être que funeste. A cela s'ajoute le sort d'Alban, le frère d'Angèle, d'abord chanceux puis poissard, il doit quitter sa Normandie pour les Amériques. Le Destin, dieu cruel, n'aura de cesse de s'acharner sur lui jusqu'à ce que l'aventure trouve enfin son épilogue douloureux et scelle de manière irrémédiable le sort de chacun. Bien sûr, l'aventure ne serait pas totale si nous ne croisions pas la fière tribu des Pawnees . Le choix de Prugne de leur accorder une place discrète malgré leur rôle essentiel, est judicieux, il renforce le sentiment d'instabilité de la région, de cohabitation précaire entre les Blancs et les farouches guerriers. Les Indiens se déplacent comme des ombres et parlent peu. Si Toussaint lui aussi avare en parole semble le seul à pouvoir les comprendre (l'essentiel de la communication est ailleurs, les paroles dans ces immensités sont dérisoires) , la fracture entre les Blancs et eux semble elle aussi irrémédiable. Après cette scène, l'équilibre instable entre les deux peuples vacille, condamnant un peu plus nos personnages qui tentent en vain de se dérober à leur destin. La fin tout en simplicité est réussie et serre la gorge. Une douce mélancolie émane des cases finales, le destin est parfois bien capricieux.

24/02/2012 (modifier)
Par jurin
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Une superbe couverture de Patrick Prugne, Turner le maître de l’aquarelle l’aurait probablement apprécié, le contenu du livre est da la même veine chaque case est à découvrir, chaque case est une petite merveille. Patrick Prugne nous fait découvrir les magnifiques paysages du territoire du Mississippi et décrit avec beaucoup de talent l’ambiance et les enjeux de l’ époque. Même si l’histoire est sans beaucoup d’originalité je me suis jamais ennuyé, le scénario est écrit par Patrick Prugne (Canoë Bay par Oger) et prouve donc qu’il a le sens du rythme et de la narration. Dommage ce scénario trop convenu, j’ai hésité entre 4* et 5* assez longtemps.

30/10/2011 (modifier)
Par Alix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Je ne vais pas verser dans l’originalité : Frenchman est une véritable claque visuelle. Le dessin, la mise en page, et surtout les couleurs aquarelles font que chaque case est un délice pour les yeux, autant de mini-tableaux composant des planches magnifiques et lumineuses. L’histoire, tout en restant classique, est plus développée et intéressante que celle de Canoë Bay (album précédent de Patrick Prugne). Elle est ancrée dans une période historique intéressante et bien retranscrite, et ce qui aurait pu être une banale chasse à l’homme nous fait découvrir un lieu sauvage et inexploré, la Louisiane du 19eme siècle, avec ses autochtones et ses colons. La dureté de la nature humaine y est pleinement explorée, ainsi que sa faiblesse et sa lâcheté (à ce titre la fin est très belle). Une chouette histoire magnifiquement mise en image, qui a réussi à me transporter et me faire rêver. J’ai beau essayer, je n’arrive pas à formuler le moindre reproche à l’encontre de cet album. La note maximale donc.

26/10/2011 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Patrick Prugne est un auteur que je suis depuis la superbe série L'auberge du Bout du Monde. Déjà, à l'époque son dessin m'avait subjugué. Et puis, avec le temps est venu Canoë Bay, superbe one shot , toujours chez Daniel Maghen. Avec ce nouveau one shot, Patrick Prugne reste seul aux commandes. Toujours sous les auspices des Etats Unis naissants, nous suivons l'histoire d"Alban Labiche, jeune recrue qui, contre son gré se retrouve en Amérique . Ce qui fait la force de cette bande dessinée, c'est surtout la beauté du dessin de Patrick Prugne, un dessin qui de page en page éblouit le lecteur. C'est superbe, tout en couleur directe, le tout coiffé d'une magnifique couverture. De par mes goûts littéraires, j'ai retrouvé un peu les sentiments d'un Chateaubriand débarquant sur le nouveau continent (mais la comparaison s'arrête là). Agrémenté d'un superbe cahier de croquis, cette bd est une des sorties incontournables de cette rentrée. Certes le scénario est assez léger mais Patrick Prugne possède un talent tel que nous plongeons dans ce récit avec délice. Une bande dessinée que je relirai avec plaisir.

29/09/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Encore un bel album signé Patrick Prugne. Une nouvelle fois dans le Nouveau-Monde, toujours avec des Indiens. Il ne s'en lasse pas et nous non plus. Cette histoire de fuite et de traque est une nouvelle fois un régal pour les yeux. Après une première partie dans les brumes de la Normandie, Alban et Louis vont devoir courir les bois de ce qui deviendra les Etats-Unis. Je trouvais la première partie, qui prend pied en Normandie, intéressante, et j'avais hâte de lire la suite, en Louisiane. Bien sûr, c'est très beau la Normandie, mais le dessin de Prugne ne s'exprime jamais mieux que dans les grands espaces, au sein de la nature indomptée. C'est dans la vallée du Mississippi que sa palette de couleurs explose, que ses aquarelles explorent de nouvelles sensations, et que sa mise en scène est la plus efficace. Il y a un certain nombre de cases muettes dans ses planches, parfois des pleines pages, toutes emplies d'émotion. Il est remarquable que nombre de ces cases muettes mettent en scène des Indiens (Pawnees) pour souligner leur rapport à la nature, un cadre qu'ils ne polluent pas avec des paroles, contrairement aux Blancs. Dans un tel décor, il fallait un récit simple, sans fioritures, et là encore c'est le cas. Les enjeux sont faciles à comprendre, les personnages francs (sauf un, mais sa duplicité est vite démasquée), et au final c'est le rapport des Indiens à la nature qui l'emporte. Deux petites maladresses à relever dans cette débauche de louanges : la "révélation" de la vraie nature d'un personnage secondaire me semble un peu maladroite ; par ailleurs le look du trappeur qui accueille Alban et Toussaint à Saint-Louis le fait beaucoup ressembler au chasseur de primes qui les suit ; cela a amené une petite confusion dans ma lecture. Mais ce sont de menus défauts, à considérer comme tels, car l'ensemble est tout simplement magnifique.

20/09/2011 (modifier)