La Vénéneuse aux deux éperons

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Est-ce que c'est grave si je suis méchant ? Ou juste un peu cruel ? J'en ai déjà tellement bavé que j'ai bien mérité de me venger sur un plus faible que moi, non ?


BD muette Ombres chinoises

De toute façon, lui aussi est probablement coupable de quelque chose, d'une façon ou d'une autre. Et puis si on n'a même plus le droit de se tuer les uns les autres, c'est plus du jeu.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Février 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Vénéneuse aux deux éperons © Cornélius 2007
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

22/05/2011 | cac
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Quelques années après La Nouvelle aux pis, et dans la même veine (saignante ?), Stéphane Blanquet publie chez Cornélius cette Vénéneuse. L’album est encore plus noir – et plus épais ! C’est encore une fois un album muet, et qui peut laisser pantois… On y retrouve, traités dans de superbes ombres chinoises, certains thèmes récurrents chez Blanquet : corps difformes, insectes, arbres sans feuille, plantes à épines (les décors donnent toujours plus dans le saillant que dans l’arrondi chez lui), connotation sexuelle souvent exacerbée, tout en restant « suggérée » par le jeu des ombres, humanité et animalité mal délimitées (et le « jeu » se complique avec l’utilisation de masques – ici de cochon). Œuvre expressionniste – je pense à la petite fille/poupée démantibulée de « La Prager Strasse » d’Otto Dix, mais aussi et surtout œuvre expressive, de laquelle coule, suinte du sang noir. Mais il y a aussi des affinités avec certains artistes surréalistes – ou proches de leurs préoccupations, comme Hans Bellmer ou Pierre Molinier. Une œuvre proche aussi des préoccupations de Bataille. Mais on peut aussi l’apprécier sans avoir en tête ces références : c’est un long poème fantastique et noir, de cette beauté qui touche mais qu’on n’explique pas. Envoûtant ! Je voudrais finir en rendant hommage à l’éditeur, Cornélius, à la fois courageux et inspiré, qui ose publier ce genre d’œuvre atypique. Et surtout qui le fait avec le talent et le goût sûr de celui qui « se » fait plaisir avant de nous contenter. Merci !

07/07/2015 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
L'avatar du posteur PAco

J'aime l'audace de cette maison d'édition, mais malheureusement j'ai du mal à trouver mon bonheur dans ce qu'ils produisent. Pourtant, pas de résignation et j'aime de temps en temps me laisser tenter. Nouvelle tentative cette fois-ci avec Stéphane Blanquet... et nouvelle déception. Si le travail graphique est remarquable, j'ai pas du tout accroché à son univers. J'aime pourtant le border-line et ce qui est décalé, mais là j'ai trouvé ça trop glauque. Le noir & blanc tout en aplat, met son récit en scène comme un morbide théâtre d'ombres chinoises. Tout y passe : sordides fantasmes, sexe, meurtre, enlèvement, touche pipi, fantasme scato'... Bref, la panoplie est assez complète mais n'est pas vraiment ce qui me fait triper. Heureusement que le travail graphique de Blanquet est indéniablement bon, car sinon je ne pense pas que j'aurais poussé très loin dans ma lecture.

21/09/2012 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Un roman, tout en images, graphique c'est bien le cas de le dire. Complètement muet, cet album de Blanquet joue sur l'ombre et la lumière comme "La nouvelle aux pis", un précédent ouvrage de l'auteur. Les scènes et personnages sont tout en ombres chinoises comme on dit. Le lecteur doit s'amuser à déchiffrer toutes ces scènes et les lier ensemble. Certaines parfois font comme un morphing passant d'une scène à l'autre par un déplacement des zones noires sur une page immaculée. Il n'est pas forcément aisé de tout comprendre ni même de résumer cet album pourtant dense en nombre de pages. Pas mal de scènes de sexe mais comme c'est en ombre tout n'est que suggestion. Une curiosité, une petite réussite sur le plan graphique.

22/05/2011 (modifier)