Havre

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)

Havre, c'est l'aventure d’un nécromancien tentant de survivre dans un monde post-apocalyptique… C’est aussi et surtout une toute nouvelle œuvre issue de la collaboration de Anne-Catherine Ott et Isabelle Bauthian.


Ankama Après l'apocalypse... La BD au féminin Les meilleures séries terminées en 2012

Au sein d’une cité en ruine perdue dans un désert de dunes, vit un nécromancien. Seul, avec son chien et les cadavres de ses concitoyens qu’il réanime de temps à autre pour profiter de leur compagnie. Un jour arrive dans la cité une étrange femme capable de détecter les sentiments d'autrui. Elle parvient à le convaincre de partir avec elle à la recherche d'autres êtres humains. Au fil des trahisons, des alliances et des nouvelles rencontres, leur marche les conduit vers les restes d’une ville, un havre de paix qui renferme une réponse inattendue à leurs questions.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Février 2010
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Havre © Ankama Editions 2010
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)
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10/02/2010 | pol
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Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Le roman graphique post-apocalyptique est un sous-genre aux frontières mouvantes, où il est facile de s’enliser ; mais il y a aussi des exemples de belle réussite, comme Walking Dead. Sans être du niveau de celui-ci, Havre constitue une belle et réelle surprise. D’abord parce qu’il est écrit par Isabelle Bauthian, qui n’avait jusque-là réalisé que deux albums, dans des genres différents, même si l’éphémère Anathème touchait au fantastique. Havre constitue une évolution remarquable. D’abord de par son ampleur. Certes, l’intrigue se passe dans un désert post-apocalyptique (post-atomique ?), mais elle implique plusieurs personnages aux personnalités très marquées, mais aussi des pouvoirs mentaux aussi diversifiés que balisés. Ces pouvoirs vont bien sûr impliquer fortement les relations entre les personnages. Même si le récit va se concentrer sur quelques personnages, les plus intrigants, à savoir les monstres, vont faire l’objet d’une nouvelle à la fin du premier album. Le second tome nous emmène dans un cadre différent, puisque nos héros arrivent dans une communauté. A charge pour eux de se trouver une place, au sein de ce groupe où des factions se créent pour contrôler des rednecks. Ce second tome est forcément plus bavard, moins centré sur l'action. je n'ai pas trouvé toutes les conversations bien menées, certaine sauraient peut-être gagné à avoir plus de clarté, de simplicité. Isabelle Bauthian densifie un peu plus son récit, l'éloignant un peu du survival pour l'emmener vers une étude de moeurs (enfin, tout est relatif, on reste dans un contexte post-apocalyptique). La fin du second tome amène une nouvelle dimension, et le troisième apportera quelques précisions quant à l'origine du cataclysme. Il s'agit d'une origine cynique, et on ne pouvait pas en attendre moins de la part d'un récit dont il est parsemé. Cependant la fin propose, outre, une scène "définitive", une ouverture vers l'espoir. Un petit mot par rapport aux personnages ; aucun n'est tout blanc ou tout noir, on sent qu'ils ont tous, du moins les personnages principaux, une fêlure, une blessure qu'ils comblent à leur façon. Aucun ne porte de nom, ils sont plus à rapprocher des "caractères" que de véritables personnages de fiction. Cela donne une portée universelle à l'histoire, ambition plutôt bien remplie. De même, ceux qui ont des pouvoirs particuliers ne les utilisent pas à tort et à travers, mais seulement lorsqu'ils sont acculés ou pour satisfaire leurs besoins particuliers. Il y a déjà de la recherche dans les cadrages, le découpage est lui aussi réussi. L’encrage a réussi à gommer certaines hésitations que j’avais cru discerner dans les crayonnés. Certes, il y a encore des choses à corriger, comme ces corps humains extrêmement minces sur certaines vues de face, ou des cases encore hésitantes (peut-être pas révisées par la dessinatrice ou son éditeur) ; les ambiances, les lumières sont bien posées, par contre. Le tome 3 propose une belle évolution, on sent que la jeune dessinatrice progresse à grands pas. Une réussite incontestable.

21/03/2010 (MAJ le 02/09/2012) (modifier)