Dieu en personne

Note: 3.23/5
(3.23/5 pour 22 avis)

2010 : Prix ACBD. Dans une file d’attente, un petit bonhomme attend patiemment son tour. Au moment de décliner son identité, il se présente sous le nom de Dieu...


BDs philosophiques Dieu(x) sur Terre Grands prix de la Critique ACBD Marc-Antoine Mathieu Procès Spiritualité et religion

Dans une file d’attente, un petit bonhomme attend patiemment son tour. Au moment de décliner son identité, il se présente sous le nom de "Dieu". Il n'a pas de domicile, pas de papiers, ni de numéro de sécurité sociale. L'irruption de cette énigme métaphysique "en personne" déclenche un phénomène médiatique majeur... Un procès géant est bientôt organisé contre ce "Coupable Universel ».

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Septembre 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Dieu en personne © Delcourt 2009
Les notes
Note: 3.23/5
(3.23/5 pour 22 avis)
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08/09/2009 | iannick
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Par Chéreau
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Il faut entrer dans le dessin assez kafkaïen de Marc-Antoine Mathieu, au noir et blanc assez austère. Personnellement, j'aime et je le trouve très adapté au récit, en plus de ses grandes qualités de construction et de cadrage. Le scénario est une petite pepite philosophique, qui pose les grandes questions sans se prendre au sérieux et sans lasser. C'est vrai, ça. Si Dieu se pointait, qu'est-ce que nous lui dirions ? Ne risquerait-il pas d'essuyer quelques reproches ? Mais n'aurait-il pas, lui aussi, des arguments pour sa défense ? Décidément, après Julius Corentin Acquefacques et Le Dessin, Marc-Antoine Mathieu s'affirme comme un scénariste aussi talentueux que singulier.

06/05/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Quel plaisir de retrouver MAM !!! A ma grande surprise, il délaisse ses jeux sur le support pour se consacrer principalement aux mots. Le scénario est très dense, les textes sont très élaborés et comportent des tournures murement réfléchies. Il y a un aspect philosophique important mais pas seulement. MAM traite du sujet comme si il était vu depuis les principales corporations professionnelles. C'est impossible à résumer, cette BD se doit d'être lue pour s'en faire un avis. Graphiquement, c'est sobre mais efficace. J'aime ce genre de dessin où l'on retrouve comme dans certains Tardi juste du noir, du blanc et 2 teintes de gris. C'est classe et esthétique. Ce one shot est du lourd dans tous les sens du terme. J'ai segmenté ma lecture en deux fois. J'ai aussi apprécié la couverture qui comme pour La Guerre des OGM est de grande qualité et similaire aux productions Futuropolis. La pagination est importante et le prix raisonnable. Cette BD n'a pas de défaut et me réjouit totalement.

04/10/2009 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Sejy

Fidèle de l’auteur, tu ne seras pas dépaysé ! Dès l’ouverture, c’est comme à la maison. Tous nos bons vieux repères sont là. Beaucoup de noir, du gris et du blanc. Des foultitudes de foules, des édifices édifiants, des personnes impersonnelles. Les espaces sont vastes ou parfois plus étriqués, immuablement astreignants tant ils sont remplis de gens et de choses. Et puis cette Sensation familière de solennité, de distanciation et de froideur. Chaque nouvel album parait tellement identique, mais s’avère pourtant si subtilement différent. Naturellement, le concept de l’oeuvre ne se départ pas de son originalité traditionnelle (Marc Antoine Mathieu a encore claqué la boite à idées en faisant dans le Divin culotté). Ce qui change vraiment, c’est l’inhabituelle tranquillité, le classicisme (très relatif) de la mise en scène. Colmatés, les trous dans les planches ! Remballées, les spirales infernales ! Chacun à sa place : la fin à la fin, le début au début et le dessin, bien sage, cantonné aux pages. L’absurde ludique et ses voltiges narratives glissent de l’ancienne poésie des cases vers une nouvelle philosophie des bulles. Si MAM fait joujou, c’est avec les mots. Une rhétorique subjective, ingénieuse et très souvent imparable qui dévoile un album infiniment plus intime, bien plus personnel qu’à l’accoutumée et indubitablement plus drôle. Qu’on se le dise, le Très-Haut s’est risqué en bas et les hommes sont en émoi. Mais est-ce vraiment lui ? Un artefact, une réalité ? Sommé de prouver son identité, puis soudainement sollicité de toutes parts, le Créateur sera finalement confronté à sa création au cours d’un procès insensé. Eh oui, le genre humain a beaucoup de griefs, de dilemmes très cartésiens et réclame explications, dommages et intérêts ! En autant d’intervenants, les différents points de vue affluent et les répliques fusent. Perspectives scientifiques, métaphysiques, sociales, théologiques, spirituelles, mercantiles, artistiques... Rappelant souvent les grands auteurs à notre souvenir, ces perles de pertinence, d’ironie ou d’humour aboutissent fréquemment à des réflexions toujours plus profondes. Immanquablement, on relèvera le côté universel du Dieu de MAM. Un Éternel suggéré, quelquefois deviné sous les canons de l’imaginaire populaire, mais sans signe distinctif. Absence d’édifices sacrés, aucune obédience affichée : c’est autour du concept général de Dieu que l’on discute ici. Un leurre depuis le commencement. À faire tant parler les hommes, exposant le panorama de leur religiosité, l’auteur n’a fait qu’établir un constat (amer) de notre société occidentale. Il nous renvoie notre image à travers celle que nous avons de Dieu. Un reflet superficiel dont la spiritualité en berne cherche son salut dans des addictions de plus en plus artificielles… Un essai grotesque et clairvoyant qui me confirme une vérité : in MAM i trust !

17/09/2009 (modifier)