Tahya El-Djazaïr

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Quand la BD soulève le dernier tabou de l'Histoire de France, la Guerre d'Algérie.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide La Guerre d'Algérie Le Colonialisme Maghreb

Alger, 1954. Arrivé de métropole, Paul vient d'être nommé instituteur dans un quartier populaire. Il y retrouve Pierre, un camarade de résistance toujours engagé dans l'armée française. Doucement, l'instituteur lie une relation amoureuse avec une jeune femme algérienne. Paul va connaître les "évènements", tiraillé entre les souffrances du peuple algérien et sa fidélité envers un ami que la violence a rendu tortionnaire.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juin 2009
Statut histoire Série terminée (Cycles de deux tomes) 2 tomes parus

Couverture de la série Tahya El-Djazaïr © Bamboo 2009
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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15/06/2009 | Spooky
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Par Erik
Note: 3/5
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J'ai bien aimé cette bd qui raconte une belle histoire d'amour sur fond de guerre d'Algérie. C'est un peu comme ces grands films sur des passions qui se terminent généralement assez mal. Les auteurs ont eu un parti pris qu'ils assument. Le lecteur sera souvent balladé pour savoir qui sont réellement les agresseurs ou les agressés dans ce contexte un peu trouble où l'on parlera des "évènnements". L'Algérie est un pays qui a beaucoup souffert de la colonisation et qui mérite certainement notre regard sur son histoire. Il y a encore aujourd'hui des plaies qu'il faudra bien refermer un jour. En tout cas, l'ambiance de l'époque est assez bien reconstituée. La lecture se révèlera assez agréable. Le héros voudra s'éloigner de la tourmente mais sera vite rattrapé par les évènnements tragiques de cette guerre et il devra faire des choix. On ressent beaucoup d'émotion notamment vers la fin de ce récit. Un dyptique que je conseille vivement pour regarder en face une partie de notre histoire aussi honteuse qu'elle soit. Oui, il fallait certainement du courage aux auteurs pour affronter ce sujet sans tabou. Une démarche que j'approuve avec un résultat à la hauteur ! Pas mal en somme !

29/05/2011 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
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Tous ceux qui me connaissent savent que j’affectionne particulièrement les récits historiques, « Tahia El-Djazaïr » fait partie de ce genre de lecture. Je ne connais pas grand’chose de la guerre d’Algérie, il faut dire aussi que les historiens et les témoins de cette période sombre du passé de la France (et de l'Algérie) se sont montrés (très) avares en informations. Il aura fallu les récentes déclarations des présidents de ces deux pays, quelques films et trois-quatre courageux reportages pour qu’enfin, on s’intéresse à ce conflit ! J’étais donc assez impatient de feuilleter le premier tome de « Tahia El-Djazaïr » d’autant plus que j’avais lu l’intéressante interview de Laurent Galandon parue dans « Canal BD magazine ». « Tahia El-Djazaïr » nous conte l’arrivée de Paul à Alger. Ça se passe en 1954 et cet ancien résistant français de la seconde guerre mondiale n’aspire qu’à enseigner les enfants. Sur place, il retrouvera Amine un ami algérien qui l’a connu en France et aussi, par hasard, un camarade de résistance qui s’est engagé dans l’armée française. Paul va tomber amoureux d’Asia, la fille d’Amine qui a adopté les mœurs occidentales, il va être aussi confronté très bientôt aux premiers soulèvements du peuple algérien contre les colons français… Il est un peu trop tôt pour dire si cette série va devenir une référence bd sur la guerre d’Algérie car son premier tome « Du sang sur les mains » est un album d’introduction. Cependant, j’ai été intéressé par les péripéties de Paul dans ce pays qui va bientôt mener une guerre d’indépendance. Il n’y a pas beaucoup de dates, ni d’indications sur les moments clés pendant cette période de l’histoire d’Algérie dans ce premier tome. Néanmoins, j’y ai apprécié le fait que les auteurs ont apparemment cherché à nous mettre à la place de Paul et de la famille algérienne (celle d’Amine) qui ont vécu le basculement du pays vers une confrontation violence entre l’Algérie et le pays colonisateur. Ce choix narratif m’est apparu très pertinent car j’ai ressenti de l’émotion pendant ma lecture de ce premier tome. Le parti-pris du scénariste de mettre en scène un homme issu de la résistance qui revoit un de ses anciens amis incorporés à l’armée française est lui-aussi très judicieux car Paul sera témoin des faits réalisés par les soldats de mon pays… Seul reproche : j’ai eu l’impression que les algériens étaient des « gentils » à côté des « méchants » français dans cette bd… pourtant, il me semble que les tortures/attentats infligées par les algériens sur les français ou les civils n’avaient rien à envier à celles réalisées par les colons d’après les archives de cette époque. Au niveau du dessin, je ne suis pas fan du style d’A. Dan. Cependant, je trouve que son coup de patte est adapté au récit et qu’il est d’une bonne lisibilité (les personnages sont tout de suite reconnaissables, les décors sont suffisamment riches pour que le lecteur ressente l’ambiance qui régnait à Alger et pour que le bédéphile se sente plonger dans les années 50). Au niveau du découpage et de la mise en page, je n’ai pas de remarques particulières à y faire : ça se lit très bien et sans déplaisir… bref, c’est du bon boulot ! Quant à la mise en couleurs qui adopte des tons un peu fades, je la trouve elle-aussi parfaitement adapté à cette histoire. Au final, je mets 4 étoiles sur « Tahia El-Djazaïr » car j’ai le sentiment que les prochains tomes seront aussi captivants (voire même plus fascinants) que le premier album. J’espère bien que les auteurs ne tomberont pas dans le piège de mettre en scène des « gentils » contre des « méchants ». Je pense que les bédéphiles qui n’aiment pas les récits historiques sur la guerre (d’Algérie dont il est question dans cette bd) seront tout de même intéressés par ce récit car « Tahia El-Djazaïr » se lit comme une bd d’aventure. En plus, les protagonistes me sont apparus attachants. A découvrir ! Mise à jour de mon avis sur « Tahia El-Djazaïr » suite à la lecture du deuxième tome (série terminée) : Et voila, ce que je redoutais à la fin de ma lecture du premier tome se vérifie : on aura donc bien une confrontation entre les « gentils » algériens et les « méchants français »… je n’ai pas grand’chose de plus à dire, je vous laisse juge. Pour le reste, j’avoue que je ne suis pas resté insensible aux péripéties de Paul et de sa famille : certaines scènes me sont apparues très émouvantes. Je pense que même les lecteurs qui n’aiment pas les récits historiques trouveront de l’intérêt à lire cette série. Seul petit défaut : ce tome se lit très vite. Quant au graphisme, pas de surprises de ce côté-là par rapport au premier album : bonne mise en page, dessin lisible et adapté au récit. J’aurais davantage pris du plaisir à lire « Tahia El-Djazaïr » si les auteurs avaient su rester neutre dans leurs ressentis sur la guerre d’Algérie en évitant de se ranger du côté d’un des deux ennemis… dommage car ils ont eu du courage à réaliser une bd sur ce conflit dont le sujet est encore tabou de nos jours !

20/06/2009 (MAJ le 02/06/2010) (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Dernier tabou, dernier tabou en BD, la guerre d'Algérie ? Et Azrayen' alors ? Ceci dit Laurent Galandon a choisi de la raconter par le petit bout de la lorgnette, via l'histoire de cet ancien soldat et de sa fiancée algéroise. Bon choix, qui propose un autre regard sur ce qu'on a continué à appeler "les évènements". Mais ce qui me gêne, c'est un manque de subtilité dans le récit. Paul et Asia se rencontrent, et la fois d'après, hop, ils sont ensemble. Je sais que les années d'après-guerre étaient libérées, et que la jeune femme se voulait très occidentale, mais quand même, j'aurais aimé une romance un peu plus subtile, voir comment Paul séduit peu à peu la jeune femme. Autre cliché à mon goût, le positionnement net et clair des deux anciens amis militaires, là encore très vite tranchée. Mais cette impression est gommée dans le second tome, lorsque Paul va se retrouver "forcé" de choisir un camp. La seconde partie -qui clôt le cycle sinon la série- verse plus volontiers dans l'action et le drame. Il est plus nerveux à mon sens, et me permet de dire que c'est une histoire qui aurait pu être vraie, assez émouvante et qui remuerait sans doute les tripes de pas mal d'anciens d'Algérie... A côté des erreurs tactiques évoquées plus haut, le dessin de A.Dan (dont le nom véritable est Daniel Alexandre) est assez joli, très expressif, et les couleurs qui l'accompagnent (oeuvre d'Albertine Ralenti) donnent vraiment envie d'aller faire un tour dans la Casbah. Une oeuvre un peu maladroite dans sa première moitié, mais qui traite d'une période encore assez rare en BD. A lire.

15/06/2009 (MAJ le 26/04/2010) (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Malgré son côté "Cinema Paradiso", ce récit traite surtout de la relation entre un français et une algérienne au début de la guerre d'indépendance en Algérie. Le contexte est peu exploité dans la BD, mais le reste du récit est classique. Il faudra voir la tournure du second et dernier tome que je sens dramatique. Le dessin est efficace mais manque de personnalité. Les couleurs jurent à cause des effets Photoshop peu adaptés au sujet. Je me suis lassé de ces dégradés qui me paraissent de plus en plus kitchs. A suivre, la lecture est pour l'instant plaisante sans être exceptionnel.

26/07/2009 (modifier)