Retour de flammes (Glénat)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Le cinéma est une arme de guerre.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Auteurs espagnols Cinéma Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles La BD au féminin Paris

Paris, sous l’Occupation, septembre 1941. Un incendie dans le cinéma Le Concordia détruit la pellicule d’un film de propagande nazi. Chargé de résoudre l’affaire, le commissaire français Engelbert Lange découvre sur les lieux qu’il est surveillé par la Gestapo. Car c’est la deuxième fois qu’un acte similaire est perpétré dans la capitale, les autorités allemandes prennent donc la chose très au sérieux : la piste terroriste est privilégiée. Son enquête va conduire Lange dans le monde du 7e Art. Il va découvrir l’intensité créatrice et le vent de liberté qui subsistent dans un Paris sous tension. Mais entre la pression de ses supérieurs et celle de l’occupant, il va surtout devoir rendre des comptes... et voir resurgir de vieux démons. À travers ce polar historique bien ficelé et dessiné par la prometteuse Alicia Grande, Laurent Galandon nous fait arpenter les rues d’un Paris occupé où le cinéma peut aussi bien servir à contester le pouvoir qu’à le maintenir. Une enquête en deux volumes. (site éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Février 2020
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Retour de flammes (Glénat) © Glénat 2020
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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15/10/2020 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Agecanonix

Je n'avais pas prévu de lire cette Bd, je suis tombé dessus par hasard en bibli, ce fut une excellente surprise. Les auteurs font revivre de superbe façon le cinéma français dans le Paris occupé de 1941, avec notamment la firme Continental Films, société de production française financée par des capitaux allemands ; créée en 1940 par Goebbels dans un but de propagande, elle sera destinée à produire des films légers et à la limite un peu crétins, de façon à endormir le peuple français, mais Alfred Greven, son patron francophile suivra très peu les directives de Berlin, produisant au contraire de bons films qui étaient loin d'être infantiles ou stupides, tels la Main du diable, l'Assassin habite au 21, les Inconnus dans la maison, le Corbeau, l'Assassinat du Père-Noël... qui sont devenus de grands classiques. Plusieurs vedettes tourneront pour la Continental, comme Raimu, Fernandel, Danielle Darrieux, Suzy Delair, Bernard Blier, Pierre Fresnay, Michel Simon... posant ainsi l'épineux dilemme de l'art placé au-dessus de la politique ou celui de la collaboration honteuse avec l'occupant, on en apprend d'ailleurs beaucoup à travers cette Bd, sur les milieux artistiques de l'époque. C'est donc une excellente idée d'évoquer cette période riche pour le cinéma français à travers ce polar historique, matiné de thriller, émaillé de rebondissements, qui bénéficie d'une remarquable reconstitution d'époque richement documentée. On y voit plein de têtes connues pour qui connait ce cinéma français des années 40, des acteurs ou des réalisateurs comme Clouzot. Le récit est prenant, l'enquête est bien ficelée, et les personnages sont consistants, au travers du contexte politico-historique d'une période sombre en France. L'ambiance est bien rendue grâce à de nombreuses références, et le tout est joliment illustré par le dessin d'Alicia Grande ; j'ai d'ailleurs l'impression de connaître ce dessin, il me rappelle d'autres dessinateurs, en tout cas, il est précis dans les détails et les décors, son travail est aussi remarquable au niveau recherches et documentation pour faire revivre cette période d'Occupation à Paris, bref c'est un vrai plaisir de lecture.

07/09/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Dans le Paris de l’occupation (en septembre 1941), nous suivons une enquête policière (des incendies se déclenchent dans des cinémas diffusant des films de propagande nazis), autour d’un commissaire atypique et à forte personnalité. En effet, s’il cherche à faire respecter la loi et à appréhender les incendiaires, il refuse aussi toute compromission avec l’occupant, et semble allergique aux sbires de la Gestapo. Le voilà donc embarqué dans une enquête dans les milieux du cinéma, lui qui semble le détester (pour des raisons encore inconnues – même si l’on suppose que cela a à voir avec les visites insistantes d’un « fantôme », une ancienne relation disparue avec laquelle il discute dans ses pensées). Le décor du Paris de l’époque est bien reconstitué, comme l’est le milieu interlope du cinéma français du moment, où chacun devait tenir compte des exigences allemandes (qui étaient loin d’être surtout artistiques), en s’en accommodant avec plus ou moins de répulsion. L’enquête et donc la série doivent se conclure dans le tome suivant. Cela promet donc de rester dynamique. En tout cas, ça se laisse pour le moment lire agréablement.

15/10/2020 (modifier)