Mémoires d'un aventurier

Note: 2/5
(2/5 pour 4 avis)

En 1961 s’éteignait discrètement à Paris, à l’âge de 100 ans, un homme au destin exceptionnel… Pierre de Saint-Fiacre. Ses souvenirs, pourtant confiés peu de temps avant sa mort à un célèbre journaliste, ne furent jamais publiés…


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Indochine Le Colonialisme Vécu

Les auteurs François Dimberton et Dominique Hé, désireux de faire revivre le destin fabuleux de cet extraordinaire personnage ont retrouvé le journaliste dépositaire des Mémoires de l’aventurier. Grâce à son exceptionnel témoignage, il est enfin possible de connaître les stupéfiants dessous d’une des pages les plus secrètes de notre histoire : l’expansion coloniale de la France à la fin du XIXème siècle…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Août 1989
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Mémoires d'un aventurier © Glénat 1989
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 4 avis)
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01/02/2009 | Pasukare
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L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai eu ces 3 albums à un prix modique au festival Rochefort en Bulles, une série du magazine Vécu diffusée entre 1989 et 1991 passée assez inaperçue et que je n'avais pas lue. C'est dans la veine de certaines séries de cette époque, avec des ficelles éprouvées de ce type de récit, dans un ton romanesque avec coups de théâtre, rebondissements, action, aventure sur fond historique etc... en l'occurrence le fond est celui de l'expansion coloniale française en Cochinchine, et au Tonkin à la fin du XIXème siècle, politique gouvernementale menée par Jules Ferry il me semble, je suis très mal renseigné sur cette page d'Histoire car elle me passionne peu. Ce fond historique ne sert que de fond en vérité puisqu'il est question surtout de suivre le destin de Pierre de Saint-Fiacre, jeune dandy oisif de la grande bourgeoisie parisienne qui tourmente son père député par ses frasques. Il est victime d'une machination, un coup monté par sa demi-soeur pour couler la réputation des Saint-Fiacre et mettre la main sur un trésor. Il s'en suit donc pas mal de rebondissements intéressants (le héros est même secouru par Jules Verne) qui m'ont fait une très bonne impression, c'est digne d'un roman d'Alexandre Dumas ou d'un roman de Jules Verne qui dit s'inspirer de la mésaventure du héros (on pense à " Michel Strogoff " ou aux "500 millions de la Begum"), le tout dans un contexte houleux où la politique de la France envers les populations tonkinoises (aujourd'hui c'est le Vietnam) est comme dans toute colonisation, très discutable. Le récit est malheureusement handicapé par des invraisemblances et des incohérences notables qui gâchent un peu l'ensemble (le coup des masques pour se faire passer pour un autre, c'est très limite, surtout avec une telle facilité), ainsi que quelques petits détails qui sont des facilités scénaristiques mais moins gênantes. Sinon la narration est soutenue dans les 2 premiers tomes qui se suivent, et le côté documenté donne une crédibilité au contexte, c'est une simple histoire de vengeance qui est englobée dans des circonvolutions assez palpitantes qui se terminent à la fin du tome 2. Seul le troisième album qui garde une continuité avec le personnage principal, est indépendant, mais il est inintéressant, en reprenant des recettes identiques et moins habiles dans un scénario tout à fait improbable et aux situations grotesques. A noter enfin que c'est une des très rares séries Vécu sans érotisme (seul le tome 3 contient un peu de fesse, mais c'est très furtif). Le dessin de Hé est très plaisant, je sais qu'il fera grincer des dents certains lecteurs plus jeunes, peu habitués à ce type de graphisme et de mise en page, mais moi je suis rôdé à ce style et j'aime malgré une petite rigidité qui est la marque habituelle de ce dessinateur, encore que ça soit meilleur que dans Marc Mathieu. Hé livre un dessin très soigné, avec des arrière-fonds bien fournis, de belles scènes d'ambiance et de foule ou de combats, il est très appliqué dans ses décors, d'abord parisiens (les tours de Notre-Dame, l'Opéra, la statue de la Liberté en construction etc...) puis tonkinois, où il soigne les décors naturels de la baie d'Along, des bateaux de guerre français très détaillés, des palais exotiques et des sampans et jonques nombreux sur la mer de Chine... Au final, une série abandonnée par manque de succès, qui tient en haleine dans ses 2 premiers tomes bien calibrés et qu'on peut acheter, mais dont on peut largement éviter le tome 3. Je précise aussi que le récit est entièrement fictif, malgré le fait que les auteurs aient l'air de faire croire qu'il est réel, cet aventurier n'a pas existé. Dommage quand même qu'une série sur cet épisode historique jamais abordé en BD n'ait pas eu une suite mieux élaborée.

09/10/2017 (modifier)

Glénat publie pas mal de scénarios d’aventure dans ces années 80, de tous niveaux. Cette fois ci Dimberton au scénario et Dominique He au dessin se lancent dans un récit à tiroir : le récit d’un vieil homme ayant visiblement pas mal bourlingué dans sa vie. Le scénario se fait par phase artificiellement créées par les entretiens d’un journaliste avec un homme proche de la fin. Le premier tome nous parle le la société continentale de la fin du XIXème siècle, les eux suivants nous situent dans la colonisation en Indochine. En fait je suis assez surpris des avis précédents, car le premier tome se lit avec curiosité et intérêt. J’irai même jusqu’à dire qu’il s’agit d’une bonne base pour une aventure digne de ce nom. Il n’y a qu’une ombre au tableau la facilité de l’héroïne pour se faire passer pour son frère via un masque. En dehors de ce point, l’aventure fluide passe avec des personnages secondaires un peu simples mais crédibles dans le récit. Le second nous emmène sur un autre monde à priori loin des intrigues du pouvoir, mais hélas on se retrouve dans un autre type d’environnement tout aussi « pourri ». Là encore même si la répétition des situations commence à ennuyer le lecteur, l’environnement général m’a encouragé à chercher et acheter le tome 3 qui me manquait. Bon en revanche sur ce tome 3 effectivement on tombe dans un néant scénaristique qui clôt lamentablement la série. D’ailleurs plutôt que finie il me semble qu’il faudrait plutôt dire abandonnée. Graphiquement, le trait surprenant fait la part belle au rond. Le manga n’avait pas encore imposé son anguleux extrême pour marquer le dynamisme et le dessinateur se permet un univers assez rond. Personnellement, j’ai apprécié. Évidemment, cela parait aujourd’hui démodé et statique, et pourtant les vues de l’opéra, ou d’Indochine me paraissent agréables et me semblent essentielles pour faire passer un scénario un peu répétitif. Tome 1 avec achat Tome 2 sans achat Tome 3 Si au final, effectivement l’ensemble ne figura pas dans les inoubliables du 9eme art, le tome 1 mérite qu’on s’y intéresse, une lecture des tomes 1 et 2 en s’arrêtant au 2 ne me parait pas inutile.

09/06/2011 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 2/5

Ca aurait pu être bien… ça aurait pu… L’histoire débute à la façon de « Little Big Man » (le fameux western avec Dustin Hoffman) : un centenaire qui raconte sa vie aventureuse. Seulement voilà : j’ai eu du mal à apprécier cette histoire de Pierre de Saint-Fiacre car, au travers de lui, c’est plutôt de l’expansion coloniale en Indochine dont il est question. Le héros, lui, est une sorte de témoin qui vivra des choses insolites en cette fin du 19ème siècle. Autant j’avais apprécié –dans un même genre- le « Lys Noir » et la guerre des boxers en Chine, autant ce triptyque m’a laissé un peu de marbre. Le postulat est quand même bon mais les personnages –à leur façon- ne m’ont pas fait ce « clin d’œil » graphique qui m’a permis de les apprécier. Pourquoi ?… à vrai dire, je n’en sais rien. C’est comme ça. Qu’ai-je retenu ?… un beau trait réaliste qui met bellement en scène décors et arrière-plans MAIS où « jouent » des personnages par trop académiques qui, parfois, se demandent ce qu’ils font là. Il y a des moments, comme ça, où une BD plaît ou pas. Ce n’est pas le cas car, classant quelques jours plus tard les albums, je ne savais même plus trop de quoi ça parlait. Dommage car le potentiel narratif et le dessin sont là. Mais l’alchimie des deux n’a, pour moi, pas fonctionné.

17/02/2009 (modifier)
Par Pasukare
Note: 1/5
L'avatar du posteur Pasukare

J’ai emprunté ce triptyque à la bibliothèque pour la seule raison qu’il n’était pas avisé sur BDThèque… c’est maigre comme motivation et à l’arrivée, au secours ! La première impression à la lecture c’est que le dessin et la mise en scène sont hyper vieillots (peut-être était-ce pour coller à l’époque du récit…), que ce soit le trait, le lettrage ou les arrondis des cases, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Les perspectives, les bâtiments parisiens, les bateaux et les trains sont dessinés avec soin, c’est très académique on va dire, mais surtout très soporifique. Mais soit, si le scénario était à la hauteur, l’esthétique pourrait largement passer au second plan. Parlons-en du scénario : le T1 est très hétérogène. Le point de départ est sympathique : en 1961 un vieil aventurier veut raconter ses souvenirs de jeunesse à un journaliste avant de mourir. Pierre de Saint Fiacre (donc), jeune homme fougueux et anticonformiste de 22 ans au début des années 1880, fait de l’ombre à la carrière politique de son père à cause de ses frasques. Jusque là tout va bien. Mais quand soudain on veut nous faire croire qu’en cette fin de 19ème siècle (connu pour ses technologies de pointe) une femme pourrait, en portant un simple masque, donner l’illusion qu’elle est une autre personne (un homme en l’occurrence) et compromettre ladite personne aux yeux de dizaines de témoins (la lumière n’était peut-être pas très bonne), moi je dis non. L’anachronisme est grave et décrédibilise le reste du récit. Surtout qu’on veut nous refaire avaler ça quelques pages plus loin, avec toujours autant de témoins et en plein jour cette fois. Le T2 s’enfonce un peu plus malgré, ce qui le sauve un peu, de très jolies vues de la Baie d’Along et de ses traditionnel sampans. Si c’était un film, on pourrait presque dire que c’est mal joué ! Et puis le coup de la belle-mère qui en fait est la demi-sœur, le retour du masque à l’effigie du héros porté par cette même femme et qui fait toujours autant illusion (comment les autres protagonistes peuvent-ils ne pas se rendre compte qu’il n’a pas la bonne voix, qu’il parle avec une voix de femme !! Ce n’est pas parce que en BD il n’y a pas le son qu’on peut tout se permettre, c’est pitoyable, c’est à pleurer…). J’ai survolé le T3 sans conviction, ici on nous sert une vengeance à triple niveau, des histoires de famille douteuses, des filles vulgaires, des trucs incompréhensibles (bon, c’est peut-être dû au survol..) et de la pseudo morale bouddhiste en conclusion, beuh. Le résumé de la quatrième de couverture du T1 (dont je me suis servie pour la fiche de la série) laisserait sous-entendre que cette histoire serait tirée de faits réels : si c’est vraiment le cas, soit on a affaire à un mythomane, soit c’est affreusement mal adapté !

01/02/2009 (modifier)