Blaise

Note: 3.54/5
(3.54/5 pour 13 avis)

Ceci n'est pas un livre innocent. Même si le héros, lui, l'est. Mais plus pour longtemps, au vu de ce que sont devenus tous les adultes qui l'entourent : des personnages peu recommandables, assurément.


Photo et dessin

Dans une société où le pire semble être devenu l'ordinaire, où la guerre et la dictature rôdent, s'installant dans l'indifférence générale, ce héros tétanisé fait son apprentissage. L'humour grinçant se grime de couleurs vives, le subversif est ici subtil, le dérangé, camouflé derrière le canapé du salon. Tout de suite, devant la passivité de Blaise, sa soumission impuissante à une existence visiblement si vaine, on rit. Mais c'est de nous-même – méfions-nous.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Janvier 2009
Statut histoire Strips - gags 3 tomes parus

Couverture de la série Blaise © Glénat 2009
Les notes
Note: 3.54/5
(3.54/5 pour 13 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

25/01/2009 | pol
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Dimitri Planchon s’arrange généralement pour produire des albums à l’humour décalé, avec une esthétique originale. C’était déjà le cas avec le très drôle Jésus et les copains. Ici aussi, avec un décor vaguement kitsch, une ambiance un peu désuète, et des personnages inexpressifs au possible, il réussit à produire des historiettes (d’une page chacune) souvent drôle. C’est généralement de l’humour con, jouant sur l’ironie, le second degré – tout en se renouvelant et en n’étant pas exempt de finesse. Les personnages – généralement le jeune Blaise et ses parents, servent de prétexte à une critique à la fois amusante et bien sentie d’une certaine forme de conformisme, des bobos aux idées courtes. Les parents de Blaise sont ainsi aux Bidochon ce que les petits bourgeois sont aux ouvriers. Plus d’assurance, mais pas forcément moins de crétinerie. Mais la société de consommation (avec Dabi Doubane) ou les médias (et les intellectuels ou philosophes mondains qui peuplent les talkshows) en prennent aussi pour leur grade. C’est inégal, mais le niveau d’ensemble est réellement très bon, et je vous recommande fortement cette belle tranche de déconnade, traitée façon roman photo du pauvre !

28/01/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Note : 3.5/5 C'est étonnant. J'ai lu le premier tome la première fois en 2010 et je n'avais pas trouvé ça drôle. Puis récemment, je l'ai relu tout en lisant le second dans la foulée et j'ai été beaucoup plus réceptif à l'humour. J'ai apprécié la causticité et le léger côté politiquement incorrect des gags. J'ai été bien plus sensible à la critique qui y est faite de la société et j'ai rigolé, en fait plus sur le premier tome que sur le second car l'effet de surprise se tasse un peu. En lisant la première planche où l'auteur joue la carte de l'humour à contre-sens, je me suis dit que si tout était du même acabit, j'allais rapidement m'ennuyer car la sauce serait très prévisible. Au final, je ne me suis pas tant ennuyé car les types d'humour varient tout de même de page en page. Globalement, il s'agit d'une satire au vitriol du milieu urbain, plutôt bobo. Les parents avec des œillères qui ne pensent qu'à leur boulot et à l'image qu'ils rendent d'eux-mêmes auprès de leurs proches tandis qu'ils en oublient leur enfant qui demande un peu d'attention. Il y a aussi une critique de la société de consommation et des médias, notamment par le biais de l'horrible idole marketing Dabi Doubane. Sans parler de la charge sans grande finesse contre la politique d'un Sarkozy fictif remplacé ici par un dictateur militariste qui ne cache rien de ses idées de conquête et de pouvoir. Sans être novatrices, quelques idées abordées ne sont pas mauvaises et sont assez proches de la vérité. A côté de cela le dessin à base de photos assemblées et retouchées, volontairement kitsch, est assez original mais n'est quand même pas ce que je préfère en matière de graphisme. Mais ce que j'ai finalement surtout apprécié, je crois, c'est la causticité de l'ensemble, le côté rentre-dedans de l'humour qui a su faire écho à ma sensibilité sociale actuelle. Je trouve que l'humour fait souvent mouche et j'apprécie cela.

31/05/2010 (MAJ le 06/12/2013) (modifier)
Par Ned C.
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Il n’y a pas photo, Dimitri Planchon est un génie. Prodige de la narration, prince de l’humour (caustique mais tout en finesse) et virtuose du roman-photo qu’il égratigne au passage voire qu’il déglingue allégrement. Artiste au sein de l’équipe du magazine Fluide Glacial, il me faisait rire mais je n’avais pas lorgné du coté de ses albums (la faute peut-être à la laideur de la couverture du tome 1 de Blaise). Après avoir acheté puis lu le premier volume, que j’ai plus qu’adoré, je revint avec empressement le lendemain chez mon libraire acheter les deux tomes suivants afin de compléter cette trilogie hors-normes. Le style graphique de Planchon est vraiment particulier : il mélange collages photos et dessins réalistes traditionnels et les mixe entre eux, les retouche pour en faire un résultat unique (si quelqu’un connaît un auteur similaire utilisant les mêmes procédés artistiques en bande-dessinée, merci de m’en faire part, je suis plus que preneur !!!). Il confectionne avec soin des petites historiettes toutes reliées entre elles. Prenant souvent le même personnage et se contentant simplement de lui faire hausser un sourcil ou entrouvrir la bouche. Et ça fonctionne ! Il donne vie à ses personnages avec quelques petites astuces toutes simples d’expressions faciales ou la position d’une main. Ils ont ce petit coté poupée de ventriloque ou bien marionnette de ventriloque assez marrant. Ce magicien de Planchon réussit l’impossible en leur donnant vie grâce à d’infimes détails. Certaines grimaces suffisaient à me faire m’esclaffer. Le procédé utilisé parait à première vue simpliste, amateur ou maladroit mais je pense que c’est voulu et c’est quant même plus comique quand il y a un coté puéril. Le style s’améliore nettement sur le troisième volume. La galerie de figurants déployée est magnifiquement riche et variée. On les retrouve avec plaisir au fur et à mesure de l’ »épopée » de Blaise. Nous les revoyons donc avec délice vieillir dans les tomes suivant le premier opus et leurs physiques, leurs personnalités, leurs apparences vestimentaires évoluent de manière tout à fait logique et crédible. Par exemple, le meilleur ami des parents de Blaise , qui était chauve (ou rasé) au début de la trilogie, revient dans le deuxième tome avec une espèce de grosse moustache de camionneur (qu’il semble arborer fièrement) puis dans le troisième épisode avec une coiffure pour le moins étrange et des grosses lunettes blanches (il a aussi gardé sa superbe moustache). Sa compagne affichant constamment un sourire figé et forcé éprouve plus de mal dans le dernier volet à garder celui-ci (manque d’endurance face à des événements tragiques où elle peine à jouer la comédie?). La grand-mère, mère de Jacques (le père de Blaise), ne semble pas prendre une ride sur toute la saga. ; du moins ça ne se voit pas. Du premier au dernier épisode elle semble tout le temps avoir le même âge. Personnage très drôle de cette grand-mère réac’ voire même « facho » selon les dires de son propre fils, Jacques. Elle possède une particularité anatomique assez rigolote. Effectivement, elle a un œil plus haut que l’autre si l’on regarde bien. Je ne m’en étais pas rendu compte instantanément mais en analysant plus en avant les expressions faciales, la trouvant bizarre mais ne sachant pourquoi, je me suis rendu compte de cette singularité qui m’a beaucoup fait rire. Et le fameux Blaise évolue peu, aussi bien physiquement que spirituellement. COMMENTAIRE DU VOLUME UN : Blaise est un petit garçon de huit ans, vivant avec ses parents, des « humanistes » de gauche intellos sur les bords. Il assiste impuissant à leurs discussions aberrantes sur la guerre, la politique (une dictature nait sous leur yeux) et des people. Le titre de la série est volontairement trompeur puisque nous ne voyons ou apercevons Blaise que très rarement. Il n’est qu’un prétexte pour mettre en valeur toute une galerie de personnages annexes. Ses parents, la plupart du temps, se contentent de l’ignorer, oubliant même jusqu’à son anniversaire ou ne l’entendant pas lorsqu’il réclame avec insistance que l’on arrête la voiture pour qu’il puisse aller vider sa vessie. Toute ressemblance avec des personnes réelles ne serait donc pas que pure coïncidence. Jacques et Carole (on ne connaît leurs noms seulement que dans le troisième tome), prétendument humanistes et « cools », se révèlent au fur et à mesure d’une étroitesse d’esprit insupportable. La vieille institutrice de Blaise est également savoureuse. A moitié à la masse et sénile avec sa tête de tortue et ses grosses lunettes en cul de bouteille. Le poste de télévision , délivrant ses débilités quotidiennement, est à lui seul un personnage puisqu’il est omniprésent dans la réalité de nos héros et influence ces derniers dans leur façon de voir la vie. Les passages télévisuels permettent de faire des petites respirations dans le récit notamment avec la star de football Dabi Doubane (élue ou auto-proclamée la « personnalité préférée des français) invité sur tout les plateaux télé, donnant des leçons de morale à tout va et vantant les mérites du nucléaire ou d’un fast-food dans des spots publicitaires. La petite famille assiste stoïquement ou avec ironie par le biais de la télévision, aux changements radicaux de la société qui les entoure (guerres et mise en place d’un régime totalitaire dans leur propre pays clairement annoncée par le chef d’état). L’auteur dénonce avec finesse, talent et humour les dérives paranoïaques et sécuritaires d’une société qui se prétend libre mais qui se complait dans une quotidienneté radicalement opposée aux valeurs qu’elle clame. L’hypocrisie et les contradictions des protagonistes est ici démasquée. COMMENTAIRE DU VOLUME DEUX : Blaise est désormais devenu un adolescent boutonneux mal dans sa peau et tourmenté par ses questions existentielles (ça tourne presque exclusivement autour du cul ou de l’image qu’il voudrait renvoyer aux autres). Plus présent que dans le premier album mais toujours autant victime du dur monde injuste qui l’entoure. Les personnages ont évolué et de nouveaux font leur apparition comme le professeur de mathématiques. Très drôle avec son attitude sévère qui par exemple, intimide ses élèves n’osant pas répondre à un problème bien qu’ayant la réponse (on en a tous eut un comme ça !). Le paysage télévisuel a lui aussi changé et encore une fois employé pour aérer l’histoire. Les programmes sont devenus encore plus crétins qu’auparavant (un rapport avec la nouvelle dictature mise en place ?) et ce grâce à un prétendu intellectuel invité de toutes les émissions, allant du journal télévisé à l’émission de télé-réalité à la mode ; le fameux Pierre-André de Sainte-Odile. Se qualifiant d’esprit libre mais faisant de la lèche comme c’est pas permis au président et évitant habilement tout les pièges vicelards tendus par le journaleux qui l’interviewe. Son look, sa coiffure de « penseur libre » et sa philosophie manipulatrice m’ont immédiatement fait penser à bernard henry-levy. Un autre personnage trône en maître dans le petit écran : Inspecteur Strauss ; parodie de Derrick. Rediffusé encore et encore et malgré tout regardé (ou vu) par la majorité des personnages de ce tome deux, et ce même s’ils disent tous ne pas aimer. Toute ressemblance avec des personnes réelles ne serait donc pas que pure coïncidence. Planchon dénonce le culte de l’apparence qui se fait au détriment de la spiritualité, les idées reçues et préjugés, les hommes politiques, les réactionnaires, les médias et leurs stars. COMMENTAIRE DU VOLUME TROIS : Blaise est désormais un adulte. Devenu aussi manichéen que son père mais ayant gardé son coté timide et son profil d’éternelle victime qui me séduisaient tant chez lui. Son père a pris un gros coup de vieux et est devenu un monstre d’égoïsme, de manipulation sournoise et d’hypocrisie. Je ne peux pas dire grand-chose de dernier opus de crainte de faire un vilain spoil. Je peux toutefois dire que ce volet est beaucoup plus sombre et dramatique que les deux volets précédents. Les programmes télévisuels sont désormais des films à caractère pornographique, passant aux heures de grandes écoute mais étant néanmoins censurés partiellement afin de ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes téléspectateurs. Ce tome parait plus abouti graphiquement et la finesse des détails est flagrante. Des couleurs flashys dissimulent habilement un malaise quotidien grisâtre et monotone. Un monde où règnent la dictature et la guerre, paraissant être la normalité et ne plus choquer personne. CONCLUSION FINALE DE LA SERIE : Petit Blaise va faire le dur apprentissage de la vie au détriment de son innocence. Bien que la série porte son nom, il n’en est aucunement le personnage principal mais plutôt le faire-valoir pour montrer un univers glauque camouflés par les effets de manches humoristiques astucieux de son auteur, Dimitri Planchon. Dur de rester innocent et naïf comme l’était Blaise au seuil de son existence lorsqu’on est cerné par un ramassis d’hypocrites, manipulateurs et égoïstes. Même ses propres parents le malmènent, le transformant ainsi d’un petit gamin introverti qu’il était, tétanisé par les conversations effarantes des « grandes personnes » en un être sans avenir et aussi vil que ses « créateurs ». Un humour grinçant et corrosif tout en finesse, brillante satire de notre société occidentale, Blaise est une œuvre totalement subversive si ‘l’on se donne la peine de gratter la couche de vernis. Assurément une bande-dessinée qui ne laissera personne indifférent car bousculant gentiment son lecteur ainsi que les codes traditionnels du récit. Nous rigolons de bon cœur pour au final nous apercevoir avec un certain dégout que c’est de nos propres défauts que nous nous moquons, couchés là, sur le papier. Une question me turlupine : « Mais à quoi peut donc ressembler une dédicace de Dimitri Planchon ? »

13/06/2013 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Blue boy

Blaise est un pré-ado pas très beau, inhibé et narcissique, affublé d’un double menton et d’une coupe de cheveux ridicule. Blaise n’aime pas qu’on se moque de lui mais est prêt à ricaner avec la meute d’un camarade plus pitoyable que lui. Blaise étouffe en silence dans l’appartement de ses parents bobos, ne pouvant compter sur ces derniers pour l’épauler dans ce difficile passage vers l’âge adulte. Le problème, c’est que les parents de Blaise ont bien d’autres chats à fouetter… penser à renouveler l'abonnement aux spectacles de danse (qu’ils détestent), à aller voir le dernier film culte probablement soporifique ou la dernière pièce à la mode, où les comédiens font caca sur scène. Normal, Télérama en a dit tellement de bien… Tout d’abord, j’aime bien le graphisme original, fait d’images fixes « samplées-photoshopées » évoquant les Têtes à claques, et s’inscrivant du coup pilepoil dans l’époque. On aime ou on n’aime pas, ce n’est pas du dessin, peut-être même pas de la bédé, certains trouveront les personnages figés, mais c’est un parti pris tout à fait adapté à ce format « strip en six cases ». Comme j’ai pu le voir dans une des critiques, c’est « acidulé », avec un côté rétro aux couleurs un peu passées, équilibrant du même coup la noirceur du propos. Car en effet, l’humour est féroce et vient titiller chacun d’entre nous, avec nos petites lâchetés « ni vues ni connues », nos mesquineries, notre conformisme, et toutes nos contradictions. Avec les Bidochons, on rit de bon cœur, car on a plus de mal à se sentir visés par leur côté « beaufs prolos des années 60 », mais là ces personnages nous ressemblent beaucoup plus ! Si on a un minimum d’autodérision, on pourra donc rire de ces « beaufs bobos », agaçants par leur snobisme et leur conviction d’être au-dessus de la mêlée alors qu’en fait ils n’ont pas des vies extraordinaires, regardent même les émissions de merde (mais en n’arrêtant pas de les critiquer, parce que hé ho, nous, on garde quand même un esprit très critique, hein ?). Cela correspond assez bien aux années post-11 septembre, et sans en avoir l’air, Planchon parvient en six cases à dire beaucoup de choses sur notre époque décadente, individualiste et blasée, toujours soumise aux diktats de l’hyperconsommation. C’est assez subversif et ça dézingue de tous les côtés, avec un redoutable humour pince-sans-rire. Tenez-vous le pour dit, il n’y aura pas de quartier ! C’est pour moi une très bonne surprise, cela faisait longtemps que je n’avais rien lu d’aussi drôle et décapant en matière de BD.

22/04/2012 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

L’humour caustique et grinçant de cet album m’a beaucoup plu. La société dans laquelle vit Blaise semble être une caricature à peine exagérée de la nôtre, et la pertinence de certains gags est telle qu’on se demande vraiment s'il faut rire ou pleurer (je vous rassure on rit la plupart du temps, ce qui est quand même le but !). J’aurais volontiers mis 4/5 si la qualité avait été constante, mais je dois quand même avouer que si j’ai trouvé certains gags hilarants, d’autres tombent malheureusement un peu à plat. Le dessin ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais il est très original, finalement assez esthétique, et surtout il contribue à l’ambiance un peu décalée de la BD... A découvrir...

21/08/2009 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

J’aime bien l’humour de Planchon. Il met (gentiment) mal à l’aise. Ses personnages sont cons, sans aucuns repères idéologiques ou politiques valables et ils vivent dans un monde médiatique rempli d’icones de papier-mâché au discours indigent (Dabi Doubane, la personnalité préférée des Français). Satire de notre époque morose ? C’est peut-être aller trop loin. Album rigolo ? Certainement.

10/06/2009 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Il faut bien dire que cet album et son humour sont bien particuliers. Il est sûr que ça ne plaira pas à tout le monde, aussi bien sur le plan de l'humour justement que du dessin façon roman photo. Pour ma part certains gags ont bien marché, d'autre moins, d'autres pas. J'ai bien aimé celle de l'anniversaire par exemple. Les gags tiennent en une planche de 4 cases, avec souvent le même schéma "je pars sur un constat de départ - chute en contre pied du schéma de départ". Venant émailler les strips 4 cases, il y a également des planches d'une case qui tournent autour d'une célébrité super gentille et tout, Zidane à demi-mots. Sympa sans plus, dommage que le cadre de la société dans lequel vit Blaise et ses parents ne soient pas plus exploré. Et enfin détail marrant et qui n'a pas grand chose à voir, j'ai remarqué aujourd'hui que la couverture ressemblait beaucoup à celle de l'affiche du film Be Happy.

13/04/2009 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
L'avatar du posteur iannick

Sans les avis ci-dessous (surtout les premiers !), je n’aurais jamais lu « Blaise » ! Car son contenu graphique ne me plait pas des masses ! « Blaise » est composée de récits humoristiques en une planche. Elle met en scène une famille de français moyens dans leur quotidien. « Blaise », c’est –je suis sûr que vous l’avez deviné- une satire de notre société. Ainsi, le lecteur sera invité à suivre les réactions de cette famille devant le journal télévisé, les discussions entre parents et enfant(s) (vous avez un exemple de planche sur ce site), les fausses publicités, les personnalités célèbres, les politiciens, etc… sur un ton cynique et doté d’un humour noir, très noir qui ne plaira sûrement pas à tout le monde ! J’avoue que je ne me suis jamais marré en lisant « Blaise », parfois j’ai souri devant les réactions du petit de la famille mais sans plus. En fait, ce que j’ai aimé dans ce livre, c’est la façon dont Dimitri Planchon (l’auteur) y glisse plus ou moins discrètement les travers de notre société. Cette manière de procéder devrait forcer les lecteurs à se poser des questions, à se sentir gêner parfois lorsqu’on se reconnaît dans une séquence ou quand on a vécu (plus ou moins) une des scènes de l’album. En tout cas, la plupart du temps, les (très) courts récits me sont apparus dérangeants, provocateurs et parfois intéressants par leurs messages qu’ils délivrent à défaut d’être marrants. Au niveau du graphisme, pour moi, « Blaise » n’est pas une vraie bande dessinée. J’assimile ce livre plus à un roman-photo qu’à une bd car les décors et les personnages semblent issus de photographies retouchées : regardez un peu les visages des protagonistes, ce sont des copier-coller ! Objectivement, « Blaise » m’est apparu comme un livre ni plaisant ni désagréable à contempler. Le procédé graphique de Dimitri Planchon m’a dérangé au début mais arrivé à la moitié de ce one-shot, je n’y faisais plus attention ! A défaut de me faire rire, « Blaise » est –à mon avis- un livre ou plutôt un « roman-photo retravaillé pour le rendre plus bande-dessinée » assez intéressant à découvrir car il m’a fait réfléchir sur les travers de notre société. Pour savoir si « Blaise » vous plait, lisez les premières pages du livre : si l’humour employé (très noir et cynique) vous plait, il y a de bonnes chances pour vous passiez un bon moment de lecture sinon passez votre chemin !

08/02/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Quel dessin (dessin ????) kitch !!! C'est moche, proche d'un South Park avec lequel il partage l'humour décalé, acide, féroce et absurde. Mais il y a toujours un sens à chaque strip, en creusant un minimum, on s'aperçoit que beaucoup de sujets à controverse sont abordés. Tout comme les émissions de Groland, la dérision permet de passer des messages sur des sujets d'actualité sans y paraitre. C'est ce que j'ai le plus apprécié. J'aurai aimé un peu plus de travail sur le dessin, car l'originalité du concept se révèle répétitif et un peu lassant. A découvrir mais à ne pas prendre au premier degré.

03/02/2009 (modifier)
Par Pasukare
Note: 1/5
L'avatar du posteur Pasukare

En ce 3 février, jour de la Saint-Blaise, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée lire "Blaise" en librairie, parce que tant de bonnes notes et de coups de cœur pour une couverture aussi rebutante, ça interpelle quand même un peu. Et bien, pas de bol, en ce qui me concerne l’intérieur est aussi mauvais que l’extérieur. Je n'ai jamais ri, tout juste cet énergumène a-t-il fait poindre, une fois, une ébauche de rictus à la commissure de mes lèvres, et encore... Que ceux qui se disent « Oh la la, mais la planche de la galerie doit quand même être hyper mal choisie, parce que je ne la trouve pas drôle du tout, si ça se trouve, le reste est bien ! » se rassurent, le reste est du même niveau. Dans "Blaise", il y a deux types de planches :

  • les planches qui ne sont pas drôles (dans lesquelles je classe la moitié des aventures de Blaise et/ou de ses parents et/ou de leurs amis ET les pseudo planches publicitaires sur la personnalité préférée des Français) et
  • les planches qui pourraient être drôles mais qui usent et abusent du même schéma humoristique et que du coup, ça devient hyper lassant ; schéma qui est, pour résumer, le suivant : j'affirme un truc (je l’affirme vraiment, j’en suis hyper convaincu) et pour la chute, je fais ou j’affirme le contraire. Exemple qui illustre, ça tombe bien, les deux cas simultanément : Blaise demande à son papa : « dis papa, c’est quoi un facho ? », ce à quoi le papa de Blaise répond « un facho c’est quelqu’un de pas gentil, de méchant et de pas bô, qui fait beaucoup de mal autour de lui », Blaise rétorque « mais pourquoi vous dites que mamie est facho », papa se reprend alors et dit « les fachos sont des gens très bien, au fait ça te fait plaisir d’aller une semaine en vacances chez mamie » … et là c’était la chute… AH AH AH AH AH, quelle poilade !! Un peu comme Y'a plus de justice, Blaise se veut une critique humoristique des dérives de notre société consumériste, sécuritaire et risquant de sombrer dans le totalitarisme et comme pour Y'a plus de justice, je me suis souvent dit « et alors ? ». En gros, ce n’est pas creusé, ce n’est pas fouillé, ça ne prend aucun risque et comme sus-mentionné, en plus, ce n’est pas drôle !!

    03/02/2009 (modifier)