Les Maraudeurs de la lune rousse

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

L'errance d'un jeune couple dans les années post-révolutionnaires


1789 - 1799 : La Révolution Française Région Centre Vécu

La France des années post-révolutionnaires… La région de la Beauce, par une journée froide de Brumaire de l’An III… Une ferme, celle de la Croix-Mitaude… Et c’est ce matin que le vieux maître expulse de ses murs Manon, une jolie servante, car il ne veut pas d’une fille enceinte chez lui. Chassés ensemble, Manon et son compagnon Basile, contremaître, vont alors débuter une longue route sans repères. Cheminant cette Beauce où sévit la famine, ils vont faire la rencontre d’une bande de maraudeurs conduits par Beau-François. Avec ces traîne-misère ils vont vivre cette vie sans but. Une vie difficile, et aussi fort dangereuse ; car on rencontre de tout dans ces campagnes dévastes d’alors : des galériens en rupture de banc, des évadés, des déserteurs de l’armée…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Août 1991
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Les Maraudeurs de la lune rousse © Glénat 1991
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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19/01/2009 | L'Ymagier
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Voici encore une série de la collection Vécu très méconnue et c'est dommage car elle relate des faits qu'on n'apprend évidemment jamais à l'école, car ils concernent le banditisme historique, un banditisme qui se réclamait directement de Cartouche qui fit trembler les nobles sous Louis XV, mais avec beaucoup plus de cruauté. C'est ce que j'ai l'habitude d'appeler "les petites histoires de l'Histoire". La série en 2 volumes débute donc dans le mensuel Vécu en 1991 et 92, avec un dessin qui ressemble à ceux des autres dessinateurs de la collection, proche d'un combiné des styles de Wachs, Venanzi ou Klimos... Le couple Lison/Basile chassé de leur ferme arrive après une errance en Beauce et rejoint une bande de coupe-jarrets dont le chef Beau-François commande aux fameux "chauffeurs d'Orgères" ; ils passent un peu au second plan, le vrai héros étant Beau-François, personnage ayant réellement existé en écumant la région des actuels départements d'Eure-et-Loir, Loiret, Loir-et-Cher, Essonne et ancienne Seine-et-Oise. La fin du XVIIIème siècle fut marquée par plusieurs disettes dont l'année 1794 est le point d'orgue de ces années noires ; l'origine de ces gueux qui sont souvent les laissés pour compte de la Révolution, se recrute au sein des journaliers ne pouvant plus travailler, des conscrits fugitifs, des survivants des guerres de Vendée, des réfractaires de tout, des victimes de la Révolution n'ayant plus de famille... leur cible étant une bourgeoisie rurale nouvellement enrichie. Ils gagnent donc leur surnom en attaquant les manoirs et fermes isolés, en remettant en pratique la torture de brûlage de pieds pour faire avouer leurs victimes ayant caché des magots (la couverture du tome 2 étant explicite), mais aussi en commettant des massacres épouvantables. Si bien qu'ils seront pour beaucoup capturés par la maréchaussée et traduits devant le tribunal de Chartres. Beau-François quant à lui parviendra à s' échapper pendant l'instruction mais sera capturé en Deux-Sèvres en 1800 et fusillé sur place avec des détrousseurs de diligences. Cette petite série joue donc une carte intéressante car elle conte une partie de notre Histoire assez méconnue, même si en 1974 on a pu voir un TV-film avec Laurent Terzieff dans le rôle principal ; l'aspect documenté est perceptible, mais je sens quand même que ça aurait pu être plus poussé ; le sujet n'étant pas assez porteur, la série ne fut pas continuée et je le regrette car j'adore ce genre de faits anecdotiques qui sont survenus en France. Malgré quelques visages un peu changeants, qui ne me dérangent pas, je m'intéresse plus au fond du sujet qui s'avère intéressant et quelque part fascinant, le dialogue reproduit un parler d'époque bien utilisé, et l'ensemble reste très instructif, bien servi par un trait clair. A découvrir.

31/01/2016 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Je suis toujours intéressé par les séries de la collection Vécu parce qu'elles me permettent de découvrir de l'intérieur des épisodes historiques souvent originaux. Là encore, c'est un passage bien particulier de l'Histoire qui nous est présenté dans Les Maraudeurs de la lune rousse puisqu'il s'agit, en marge complète des évènements révolutionnaires parisiens, de mettre en scène les gueux de la Beauce qui, en 1795, sous la pression de la misère et de la faim, vont se regrouper en bandes de brigands connus sous le nom de "Chauffeurs d'Orgères" dont la férocité marquera les mémoires à cette époque. Dans la théorie, c'est donc une BD qui aurait pu me plaire par son côté instructif. Malheureusement, la narration et le dessin sont médiocres. Le graphisme fait presque amateur par moment. Les visages sont laids et changeants, les perspectives ratées, les cadrages trop serrés et un peu pénibles. A cela s'ajoute des scènes érotiques assez gratuites qui sentent fort le racolage. Mais ce qui m'a surtout gâché la lecture, ce sont les dialogues. J'apprécie le soucis de réalisme et, dans une série comme Les Compagnons du Crépuscule, j'avais plutôt bien assimilé l'utilisation du langage d'époque et de ces mots et expressions disparues de nos jours. Mais là, j'ai eu l'impression de devoir déchiffrer les textes. Un mot sur deux est de l'ancien argot régional et ça devient très vite incompréhensible. C'est vraiment exagéré, presque comme si aucun des mots de notre langue moderne n'existait à l'époque. C'est lourd à lire et la plupart du temps je n'avais d'autre choix que d'essayer de deviner ce que les personnages pouvaient bien raconter. Quand en outre le scénario se révèle d'une grande platitude et sans rythme, cela explique que je n'ai pas apprécié ma lecture.

10/03/2010 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

J’ai vraiment apprécié. Je me suis retrouvé plongé dans ces années qui suivirent la Révolution. Les auteurs m’ont emmené, avec une certaine truculence d’ailleurs, dans une sorte de vie quotidienne faite de malheurs, d’espoirs déçus, de questions aussi. Cette petite série est assez insolite de par son postulat qui joue d’opposition : celle d’un couple sympathique d’un côté, celle des « temps noirs » de l’autre. L’histoire bénéficie également d’un bien beau graphisme réaliste. Le trait est précis, méticuleux, net, typant bien les personnages ; un trait d’ailleurs qui me fait penser à celui de Chaillet (Vasco). L’ensemble offre ainsi une sorte de chorégraphie visuelle où se mélangent harmonieusement narratif, dessin et couleurs. Pas trop nouvelle, cette série a débuté en 1991 dans le magasine « Vécu ». Méconnue de beaucoup, elle mérite vraiment le détour. Un franc coup de cœur. Rare de ma part.

19/01/2009 (modifier)