Groenland Manhattan

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 12 avis)

2008 : Prix René Goscinny. 1897. L'explorateur Robert Peary regagne New York après une mission au Groenland et ramène dans ses bagages cinq Esquimaux, parmi lesquels Minik, un jeune garçon, et son père.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle 1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Adoption Bêtes de foire Froid. Neige. Glace Groenland La BD au féminin Mirages New York Prix René Goscinny

1897. L'explorateur Robert Peary regagne New York après une mission au Groenland et ramène dans ses bagages cinq Esquimaux, parmi lesquels Minik, un jeune garçon, et son père. Véritable objet de curiosité, le petit groupe est logé dans les sous-sols du Muséum d'histoire naturelle. Mais, en l'espace de quelques mois, la tuberculose a raison de ces grands hommes du Nord et seul Minik survit. Adopté par l'un des conservateurs du Muséum, il s'adapte peu à peu à sa nouvelle destinée. Mais sa vie bascule le jour où il découvre dans une vitrine du musée le squelette de son père. Texte : Delcourt

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Groenland Manhattan © Delcourt 2008
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 12 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

17/03/2008 | ArzaK
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Une histoire vraie, hélas classique, d’autochtones ramenés dans les bagages d’explorateurs (ici d’une expédition de l’Américain Peary), et ça se termine mal, étonnamment… J’ai trouvé le récit assez équilibré, alors qu’il brasse plusieurs thèmes, la suffisance des Blancs (Peary n’en sort pas grandi !) et le racisme, les réactions du jeune esquimau face à la civilisation occidentale qu’il découvre, son incapacité à se réadapter à son ancien milieu, etc. Et, au cœur de tout ça, le terrible moment (moment de bascule) où il découvre les restes de ses proches, venus avec lui aux États-Unis, morts et exposés dans une sorte de musée de l’Homme : il n’aura de cesse de faire revenir sur leur terre les squelettes de sa famille (ce qui ne sera fait que plus d’un siècle plus tard). Certains passages m’ont fait penser à une des lectures qui m’a le plus bouleversé (« Ishi », aux éditions Plon). Le dessin de Cruchaudet, comme le récit d’ailleurs, joue sur la simplicité. La narration est agréable, prend son temps au début, ne surjoue pas le pathos. Une lecture agréable, sur un sujet édifiant.

08/02/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Moui, un petit pas mal pour cette BD, parce que j'ai l'impression d'avoir lu une histoire que je connaissais déjà. La faute en incombe peut-être au scénario, qui est certes tiré d'une histoire vraie, mais qui n'est pas original pour autant. C'est aussi que ce genre d'histoire (la vision qu'avait la société occidentale des peuples qu'elle découvrait) me semble très souvent ressassé en ce moment. Et c'est souvent un même genre de déroulé, certes tragique, mais déjà très vu. En gros, je n'ai pas eu beaucoup de nouveauté en découvrant cette histoire. Elle reste très bien, cependant. Le dessin est pas mal, retranscrivant bien les paysages et les têtes. C'est clair et lisible, et la colorisation est pas mal. En soi, la BD n'est pas mauvaise, mais c'est pour ma part une grosse impression de déjà vu. Dommage !

04/03/2018 (modifier)
Par McClure
Note: 4/5
L'avatar du posteur McClure

Très belle surprise que cette lecture. Alors je viens de découvrir en lisant les autres avis que 2 bouquins sur le même thème avaient été produits la même année, je n'ai pas lu Minik donc pas d'a priori. Je ne connaissais pas cette histoire, elle ne dépare pas dans la vision colonialisto-mpérialisto-paternaliste de l'occident de la fin XIX début XXe entre la Vénus Hottentote, les natifs de tout bord exposés qui au zoo, qui en Expo universelle, souvent dans un but mercantile et histoire d'être le premier à poser ses arpions sur un bout de terre que des autochtones arpentent déjà. Le glissement de Minik vers des valeurs plus occidentales au fil de l'eau, puis son rejet de cette nouvelle identité et celui de ses propres congénaires reflète bien la délicate situation des expatriés involontaires. La mise en dessin est bien faite, ce n'est pas extraordinaire mais la lecture est vive, le rythme de la narration et le language "jeune" employé par les Inuits permet d'aller rapidement à l'essentiel et de ne pas nous éloigner inutilement et du propos et du héros. Une lecture intelligente, intéressante, utile.

31/08/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai acheté Minik et j’ai loué Groenland Manhattan… J’aurais dû faire l’inverse ! Cette version de l’histoire de ces esquimaux expatriés plus ou moins volontaires est en effet bien plus prenante que celle proposée par Richard Marazano et Hippolyte. Le récit est vivant, développe avec toute la lenteur nécessaire l’évolution des personnages, bien soutenu par un dessin expressif en diable. Le petit Minik devient très touchant et son destin m’émeut par sa tragique stupidité. Minik, c’est peut-être le premier déraciné de l’histoire, lui qui ne trouvera sa place ni parmi les occidentaux ni parmi les esquimaux. Certainement à lire, et même à posséder. A préférer selon moi à l’autre version de l’histoire parue aux éditions Aire Libre.

24/09/2014 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Beaucoup de lecteurs de BD le savent, Groenland Manhattan et Minik sont deux BDs parues la même année et traitant exactement du même sujet. La comparaison entre les deux est quasi inéluctable. Et de mon côté, je n'avais été que très moyennement convaincu par Minik que j'avais trouvé joli et assez intéressant mais plutôt vain. Du coup, je n'étais pas très motivé à l'idée de lire Groenland Manhattan. Et pourtant, finalement, j'ai nettement plus apprécié ce dernier album que j'ai trouvé plus fouillé, plus instructif et plus prenant. Le dessin est moins marquant. Celui d'Hippolyte pour Minik était très personnel, très esthétique et appréciable. Ici, le rendu est plaisant, pas moche du tout, mais un peu plus passe-partout malgré des couleurs originales. Cet album m'a permis de découvrir plus en détails cet épisode tragique de la vision colonialiste et raciste des occidentaux aux alentours de 1900. En donnant aux inuits un langage moderne et vivant, l'auteure a su les rendre plus humains, plus sympathiques et plus proches de nous. Ce qui leur arrive est d'autant plus cruel et malheureux. Par ce biais, on s'attache assez bien au personnage de Minik même si, lui-même se cherchant et cherchant sa place entre deux civilisations, il ne fait pas tout pour se rendre charismatique. Le récit s'étale en outre de 1897 à 1917 en amenant un lot d'informations qui manquaient à Minik et qui m'ont permis de mieux comprendre la situation d'ensemble et de mieux profiter du récit. Il va au-delà du simple drame pour montrer ensuite ses conséquences, les actions suivantes du Minik qui a grandi et la façon dont le capitaine Peary réagit à son existence quand lui-même voit sa gloire décroître. C'est assez touchant, même si je n'ai pas été vraiment marqué par cette lecture pourtant instructive.

22/02/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est curieux de lire en bd deux fois exactement la même histoire. En effet, il y a quelques mois, j'avais abordé l'histoire de Minik, un esquimaux recueilli par un explorateur américain avide de gloire et de découverte. « Groenland Manhattan » de Cruchaudet dont c'est la première œuvre est sorti en mars 2008 tandis que Minik de Marazano est paru quelques mois plus tard en Septembre 2008. Pourquoi les auteurs choisissent-ils les mêmes histoires à raconter ? Il y a un sérieux loupé que je n'aurais sans doute pas remarqué s'il n'y avait pas une telle coïncidence dans les dates de parutions. Je dois admettre que cette version est quand même un peu mieux. Cela tient peut-être au graphisme qui est peut-être plus agréable et plus lisible même si ce n'est pas encore le paname. On pardonnera facilement à une auteur qui débute. Il y a un réel travail de documentation qui sent la qualité. Le thème abordé est celui de l'intégration dans une société différente de laquelle on vit. Il faut dire que cette société se croît bien supérieure. Il faut dire qu'elle a sans doute perdu les vraies valeurs proches de la nature. Ce petit garçon va connaître un véritable choc culturel. Il deviendra hybride. Le retour aux sources n'en sera que plus difficile. En conclusion, je dirai que cette histoire vraie vaut le détour d'une lecture.

23/08/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

J'ai grandement apprécié cette BD. Le travail documentaire est exemplaire et les petits bonus en fin d'album sont un plus indéniable. Cette histoire est universelle, il ne faut pas en rester à cette exemple d'indigène soustrait de son territoire pour être exhiber aux yeux "d'êtres évolués". Ca peut paraître caricatural mais c'était malheureusement une généralité auparavant. Minik, cet esquimau dans l'histoire, se retrouve envoyer à New York, il y perdra son père et ses 3 compagnons, ne sera pas renvoyé chez lui comme prévu l'année suivante, etc.... Cette dure réalité démontre surtout les difficultés d'intégration dans une société n'ayant pas les mêmes valeurs. Spoiler : J'ai trouvé encore plus dur son retour dans sa tribut, où il est devenu un étranger plus adapté à ce type de vie. Cette BD apporte une réflexion riche. Elle est facile à lire et dispose d'un contenu bien plus riche qu'une lecture au premier degré nous laisse percevoir. Le dessin est relativement simple avec une mise en couleur basique mais réussie. Le niveau n'est pas toujours constant mais j'ai trouvé certaines cases de toute beauté. Je recommande ce one shot, à mi-chemin entre le roman graphique et le documentaire.

24/01/2009 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Je suis un peu mitigé, car je n'ai pas été tellement ému par ce récit alors qu'objectivement cette histoire a tout pour être touchante. Elle raconte l'histoire vraie de Minik un jeune esquimau "rapporté" du Groenland à New York par des explorateurs, examiné par les scientifiques américains tel un animal et exhibé dans un musée comme une bête de foire. La séparation avec sa famille, la perte des siens, son intégration plus que difficile, autant d'éléments douloureux qui devraient logiquement émouvoir le lecteur. Et pourtant, cela n'a jamais vraiment été le cas pour moi. Difficile d'en donner une raison. Probablement la narration, le dessin, et le traitement de l'histoire qui donnent l'impression d'avoir entre les mains un documentaire plutôt qu'un roman graphique poignant. J'ai juste l'impression d'avoir lu un récit intéressant sur la triste vie de ce jeune esquimau. Bien sûr que son histoire est triste, bien sûr que je n'y suis pas resté insensible. Mais pas plus que ça.

25/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

J'avais déjà entendu parler de cette histoire, mais n'en avais pas encore lu de retranscription relativement complète. C'est chose faite avec ce "Groenland Manhattan", qui nous propose de suivre le parcours de ce petit Esquimau, Minik. Les images parlent d'elles-mêmes. Minik a été trimballé, exhibé comme une bête sauvage. Sa famille a été utilisée sans son consentement, mais il n'a jamais perdu sa fierté, même s'il est rentré dans le moule occidental un peu malgré lui... C'est une histoire exemplaire, qui malgré son siècle d'existence, nous parle de nos contradictions, de certains des aspects les plus noirs de notre existence... Le dessin de Chloé Cruchaudet est très typé "nouvelle BD", mais pas très maîtrisé à mon goût ; un peu dommage...

27/09/2008 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

Une histoire vraie. Celle de Minik, un enfant esquimau ramené –avec toute sa famille- par un explorateur en 1897. Tous vont se retrouver à Manhattan. Mais le choc des cultures est si grand que seul Minik va survivre. Etranger en Amérique, il le sera également lorsqu’il rentrera dans son pays. Histoire émouvante, bien mise en images par l’auteur. C’est vrai, Chloé Crichaudet aurait pu tomber dans une sorte de facilité, surcharger ses pages d’émotions (il y a matière), en « remettre une couche » ; mais elle a réalisé l’ensemble d’une manière plutôt émouvante, laquelle fait que l’on se prend ainsi d’amitié pour Minik et que l’on vit ses malheurs avec lui. On va ainsi le suivre, par tranches, pendant les différentes saisons de sa vie ; ce jusqu’à sa fin prématurée à l’âge de 28 ans. Un album témoignage mais qui ne fait l’objet d’aucune réelle lourdeur. Le graphisme est clair, calibré, réalisé de façon telle que l’on est pour ainsi dire invité à suivre les pérégrinations de Minik. Il est venu. Il a vu. Il a vécu. Il est parti. Il n’avait rien demandé à personne sauf –mais il ne l’a pas dit- le droit de vivre chez lui. Tout simplement. Mais il aura eu une triste vie d’apatride, et tout cela au nom de la « culture ».

07/07/2008 (modifier)