Mélodie au crépuscule

Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 16 avis)

"Cette histoire est une sorte d'hommage que je voulais rendre à Django Reinhardt à ma manière, c'est-à-dire en prenant un côté volontairement "conte", m'attachant davantage sur certains aspects du personnage (incarné ici en "Tchavolo Naguine") atypique, rêveur, curieux, un brin illuminé, à la fois en-dehors du temps, mais avec un langage universel."


Académie des Beaux-Arts de Tournai Animalier Musique Paquet Renaud Dillies Roms, Gitans, Tziganes et autres Bohémiens

"Cette histoire est une sorte d'hommage que je voulais rendre à Django Reinhardt à ma manière, c'est-à-dire en prenant un côté volontairement "conte", m'attachant davantage sur certains aspects du personnage (incarné ici en "Tchavolo Naguine") atypique, rêveur, curieux, un brin illuminé, à la fois en-dehors du temps, mais avec un langage universel. C'est l'histoire d'une rencontre avec Scipion Nisimov (narrateur et personnage principal) qui, par son intermédiaire et ses incertitudes, nous fait découvrir un monsieur extraordinaire de simplicité et de génie. Il nous dévoile un nouveau monde, une culture différente, avec ses incompréhensions mais surtout ses richesses… Bref, je souhaite juste faire un clin d'œil à l'un des plus grands musiciens de tous les temps. Parler un peu de sa musique si pétillante de vie, comme le rire d'un enfant ..."

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mélodie au crépuscule © Paquet 2006
Les notes
Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 16 avis)
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21/09/2006 | ArzaK
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L'avatar du posteur bamiléké

Si vous ouvrez un ouvrage de Renaud Dillies, soyez prêt(e) à quitter votre univers normé du quotidien pour voyager dans un monde de poésie mélancolique qui transforme votre perception plus ou moins étroite des choses. Comme une pièce de puzzle supplémentaire " Mélodie au crépuscule" nous entraîne en roulotte ou à dos de poisson pilote vers un horizon lunaire si difficile à atteindre. Ce but n'est pas le bonheur sinon il devient inaccessible comme tous ces amours trahis par Daphné, Betty, Epilie et les autres. Non le bonheur est le chemin que Scipion parcourt auprès de son nouvel ami au rythme envoûtant de la musique libre, la musique d'oreille. On retrouve tous les thèmes chers à Dillies, la liberté qui ne se réalise pleinement que grâce à l'amitié, la solitude mortelle et la musique garante de l'universalité et de la diversité des hommes. Comme pour ses autres albums, Dillies nous plonge dans un monde onirique à fort pouvoir symbolique. Le récit est admirablement traduit en images grâce aux traits si singulier de l'auteur. Son trait si flexible nous renvoie à ce monde tourmenté où les chemins les plus épanouissants ne sont pas forcément des lignes droites. Car ces lignes droites, si elles garantissent l'efficacité imposée par le chef Vlatopuk, sont bien souvent mortifères car elles nous rendent aveugles. Alors il faut prendre le temps de contempler chaque planche avec ces innombrables petits détails dans une construction qui nous impose à la fois le fragmenté et l'unitaire. Je donne un coup de chapeau à Christophe Bouchard qui a su trouver la mise en couleur optimale pour valoriser encore plus ce petit bijou. Je ne me lasse jamais de découvrir ou redécouvrir les oeuvres de Dillies qui me procurent des moments de lectures poétiques hors du temps.

26/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Renaud Dillies nous ressort la même recette que pour son très bon « Betty Blues » et nous sert une excellente « Mélodie au Crépuscule ». J’ai grandement apprécié le rythme narratif, qui offre énormément de respirations (ne vous attendez pas à un récit haletant avec cet auteur) et même si le thème est archi-connu et souvent exploité, cette quête du sens de la vie par un personnage brisé suite à une rupture amoureuse m’a touché par sa justesse de ton. Les personnages animaliers de l’artiste sont très réussis. Leur anthropomorphisme me permet de m’y identifier, et leur animalité me permet de lire ce récit comme je le ferais d’un conte (en fait, c’est la technique utilisée depuis la nuit des temps par plus d’un conte de fées). Plus encore que dans Betty Blues, j’ai aimé ce trait qui me semble devenir de plus en plus dépouillé au fil des albums de l’artiste. Le découpage, lui, demeure excellent. Attention toutefois à la répétition, tant dans les thèmes que dans les effets de style. Je crains en effet qu’à force de m’offrir toujours la même chose, l’artiste finisse par me lasser. Peu importe dans le cas présent, c’était franchement bien !

20/04/2010 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Miranda

Mélodie au Crépuscule fait partie de mes bds préférées de Dillies, elle m'a fait penser à d'autres que j'ai beaucoup aimées, comme Horologiom dans l'attitude des personnages ou à du Sfar pour le style graphique qui dans certaines cases sont très proches. Comme je l'ai déjà dit pour Betty Blues j'aime la façon dont Dillies organise son dessin en le répartissant dans de simples planches de six cases, dont le rendu est toujours percutant et d'une grande justesse. Les couleurs sont variées, la couverture très attirante, le format parfaitement adapté pour mettre en valeur tout le travail graphique, un bel objet à posséder. Le scénario n'est pas en reste, onirique il joue parfaitement avec les mondes de la musique, du rêve et du voyage, éléments qui permettent de s'évader facilement et d'être immédiatement embarqués dans un autre univers. Ici point d'histoire d'amour rébarbative qui viendrait tout gâcher, il y en a une certes mais elle est très secondaire, disons même qu'elle permet juste de démarrer l'histoire. Celle-ci s'axe principalement sur la musique, celle des gitans et des voyages en roulottes dans un monde libre et plein de gaieté. C'est ensuite et par opposition, une réflexion sur notre société et le travail qui peut nous enchaîner à un métier fastidieux plutôt qu'à celui qui nous donnera du plaisir. J'aurais plus vu cette œuvre classé dans le genre conte, comme le précise l'auteur, car ce n'est pas une histoire traitée de façon réelle dans la pure lignée du roman graphique. C'est merveilleusement conté et superbement mis en images, à lire et à relire.

07/09/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Mais que c’est beau ! Certes les thèmes abordés sont finalement assez proches de Betty Blues (et de Sumato paraît-il, mais je n’ai pas lu ce dernier), mais qu’importe, c’est toujours aussi poétique et touchant. Amour déçu, amitié, liberté, musique… voyager, sans attache, libre comme le vent… le rêve de tellement de monde… mais un rêve finalement difficilement réalisable, et le retour sur terre n’en est que plus difficile. J’aime ce mélange de beauté onirique et de réalité austère. J’adore les délires graphiques représentant l’effet que la musique de Tchavolo a sur Scipion (le personnage principal)… quelle créativité, ça m’a rappelé le génie de David B. dans L'Ascension du Haut Mal. Je pense que si vous aviez aimé Betty Blues, vous ne serez pas déçu par ce superbe one-shot.

19/02/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Eh bien moi j'ai adoré "Mélodie au crépuscule". Pour plusieurs raisons. D'abord parce que la collection Blandice est une collection vraiment intéressante, qui propose des oeuvres de tout premier plan (du moins en ce qui concerne ce que j'en ai lu jusqu'à présent). Ensuite parce que Renaud Dillies est un auteur que j'apprécie beaucoup, que Sumato et Betty Blues sont vraiment des oeuvres qui m'ont touché. En plus c'est un garçon vraiment charmant, qui parle avec une joie communicative de ses deux passion : la BD et la musique. Il a la chance de pratiquer les deux, et avec un bonheur semblable, apparemment (sauf qu'il n'a pas, à ma connaissance, sorti de disque). D'autre part, son dessin a évolué depuis Betty Blues ; il est plus épuré, mieux maîtrisé, comporte moins de scories. En plus Renaud multiplie dans ce bouquin les audaces visuelles, les cadrages entreprenants, les montages saugrenus mais originaux. Et cela malgré un gaufrier très classique, qu'il utilise de façon très inventive. Pour continuer, son histoire conjugue le rêve et la réalité, à mi-chemin entre le conte et le roman graphique. Certes, c'est encore une histoire d'amour déçu, il utilise les mêmes recettes que dans les deux oeuvres précédemment citées. Mais c'est tellement poétique qu'on se laisse rapidement bercer par la musique de Django Reinhardt, auquel l'album est implicitement dédié. Pour finir, Renaud Dillies est un auteur à suivre, encore et encore.

26/10/2006 (modifier)