La Pluie

Note: 3.13/5
(3.13/5 pour 8 avis)

La lente dégradation d'un rapport amoureux sur fond pluvieux...


Ecritures

"J’étais avec Maya, et tout coulait de source. Notre relation était comme une évidence, faite d’une succession de moments que je goûtais intensément, sans me poser de questions. (..)" Une histoire de presque rien, l’histoire amoureuse d’un homme et d’une femme, rapportée dans son vécu le plus quotidien, sur fond de météo détraquée, d’attirance pour l’eau et de souvenirs de piscine. Cette chronique de l’intime, au plus près des émotions de ses deux acteurs, surprend et séduit par l’originalité de son dispositif narratif, rarement proposé en bande dessinée.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2005
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Pluie © Casterman 2005
Les notes
Note: 3.13/5
(3.13/5 pour 8 avis)
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22/02/2006 | Quentin
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Par ArzaK
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

On entre dans cet album comme on entre dans l’eau, en douceur, sans brusquerie. Une voix intime nous parle, raconte, c’est celle d’un homme calme, dont l’apparente sérénité cache une mélancolie profonde, marquée par la relation devenue difficile entre lui et celle qu’il aime. Le couple va mal : un jour, elle partira, il le sait, parce qu’elle veut un enfant et que cela lui est impossible. Dehors, la pluie tombe et ne s’arrête plus. Les météorologues s’interrogent. Elle partira, il le sait. L’eau s’infiltre partout, paralysant la société, la violence s’installe, le monde se noie... Lui n’en a cure, il n’a d’yeux que pour elle et son couple qui se noie... Les Bruxellois Lambé et De Pierpont prouvent qu’en matière de récit intimiste, la BD n’a rien à envier au cinéma et à la littérature. Magnifiquement utilisé, un texte-off peut procurer, dans son jeu de distanciation avec l’image, des sensations d’une rare intensité. Judicieusement mis en scène, les lieux et les objets peuvent, au travers des cases d’une BD, imposer leur force ontologique. Le dessin tout en rondeur et cette mise en couleur pastel qui fond entre elles couleurs chaudes et froides sont admirables, on ne lit pas les cases de Lambé, on s’y plonge. Le coup de génie de cet album est aussi d’avoir articulé l’intime et la tragédie planétaire au sein d’une gigantesque allégorie poétique et surréaliste. Un couple se noie et c’est un monde qui disparaît... Inutile de chercher un véritable lien logique entre les deux événements, il est psychologique et poétique, il s’impose surtout comme un dispositif narratif extrêmement efficace qui s’achève sur un final lumineux et transcendant, beau comme un poème.

04/01/2007 (modifier)