Spider-Man - L'intégrale

Note: 4/5
(4/5 pour 11 avis)

Avant de se faire une toile au cinéma, Spider-Man débuta sa carrière dans la BD en 1962. Ces "intégrales" sont les bienvenues : elles permettent de redécouvrir les premiers exploits d'un personnage appelé à régner sur l'univers des super-héros en costume.


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Lors d'une expérience dans un laboratoire, le lyceen Peter Parker a été mordu par une araignée irradiée qui lui a transmis des supers pouvoirs. Après le meurtre de son oncle bien-aimé par un cambrioleur, Peter a fait le voeu de consacrer ses pouvoirs à aider les autres. Il avait compris une grande leçon: le pouvoir donne des responsabilités. Stan Lee présente Spider-Man...

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 2002
Statut histoire Histoires courtes 52 tomes parus

Couverture de la série Spider-Man - L'intégrale © Panini 2002
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 11 avis)
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29/09/2004 | bab
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Alors là, on touche à un des super-héros les plus cultes de l'écurie Marvel et aussi de la culture populaire américaine. Pas évident de s'y retrouver dans cette flopée de comics consacrés au Tisseur de toiles, mais cette intégrale en 27 volumes reprend tous les épisodes que j'ai dévorés dans ma période Strange (et Nova) entre 1977 et 1980, ceux des origines, loin des comics modernes qui se font maintenant sur les reprises de super-héros et qui surfent surtout sur le succès remporté par les films. Moi, ce que j'aime, c'est les vieux dessins sixties et seventies, réalisés par les dieux de l'époque comme John Romita, Jack Kirby, Gil Kane, Gene Colan ou Ross Andru.... c'est d'ailleurs valable pour les autres super-héros Marvel que j'ai avisé, comme Iron Man, Daredevil, Fantastic Four, Thor ou Silver Surfer, et Batman pour D.C. Comics. Lorsque le 15 aout 1962 l'Araignée apparaît pour la première fois sur la couverture du comic book Amazing Fantasy, Stan Lee ne se doute pas encore qu'il vient de créer l'un des monstres sacrés de chez Marvel. Il fait immédiatement la conquête des fans du monde entier et devient l'idole des campus américains et de la jeunesse désargentée de l'époque. Cette réussite repose sur plusieurs éléments: 1 : sa popularité est due au fait que ce nouveau super-héros était totalement différent des autres. Comme on le sait, Stan Lee a imposé une nouvelle stratégie éditoriale, les super-héros sont parfois acclamés par la foule, mais cette gloire est fugace, la société les rejette et les méprise ; le héros continue d'agir par sentiment du devoir, mais sa condition lui pèse, il est tourmenté, pétri de doutes et connaît l'envie, la haine, la peur, la passion, d'où une solitude intérieure qui sera commune à presque tous les personnages de Lee. Mais Spiderman est le véritable archétype de cette nouvelle optique, son aspect introspectif est amplifié. Méprisé et incompris de la société, même s'il se dévoue pour elle, et cela aussi bien sous son identité de Peter Parker que sous celle du justicier ; même certains autres super-héros le regardent de travers, c'est dire si son statut de héros est complexe. Stan Lee contrebalance cet aspect négatif et pessimiste en humanisant le personnage, en mettant en relief ses doutes et ses faiblesses, c'est pour ça qu'il plaît tant à une certaine jeunesse de l'époque. 2 : l'autre clé du succès est évidemment le dessin : contrairement à l'idée reçue, Stan Lee ne crée pas Spiderman avec son acolyte habituel Jack Kirby, celui-ci étant débordé et indisponible, mais avec Steve Ditko, dont le dessin moins agressif donne une silhouette plus fluide au personnage "aérien" du Tisseur de toiles. Cependant, Ditko se sent à l'étroit chez Marvel et quitte la firme en 1966, provoquant une longue suite de dessinateurs talentueux qui reprendront le personnage chacun dans leur style, perpétuant son incroyable succès, et qu'on retrouve dans cette intégrale : John Romita, Sal Buscema, Gil Kane, Jim Mooney, Gene Colan, Ross Andru, John Byrne, Jim Starlin, Mike Esposito..et aussi Kirby. De son côté, Lee cédera la plume à Roy Thomas, Gerry Conway, Bill Mantlo, Archie Goodwin, Len Wein, Chris Claremont entre autres. 3 : enfin, la bande vaut aussi par l'impressionnante brochette de super-vilains qu'affronte Spiderman, tels Electro, le Lézard, le Dr Octopus, le Scarabée, le Vautour, l'Homme Sable, Venom, Tarentula, Mysterio..... mais son ennemi le plus récurrent et le plus acharné (et aussi mon préféré) reste bien-sûr le célèbre Bouffon Vert (The Green Goblin) qui cherche vraiment à le détruire et avec qui il aura de rudes empoignades. Il n'est autre que Norman Osborne, chimiste brillant victime d'une de ses expériences ; il sera responsable de la mort de Gwen Stacy, première fiancée de Peter Parker (dont il a découvert la double identité). Spidey a aussi côtoyé des confrères comme Nova qui est le seul à être vraiment pote avec lui, Daredevil, Dr Strange, Captain America, le Faucon.... le Punisher dans certains épisodes jouissifs l'asticotera parfois durement, et Hulk déjouera quelques-uns de ses pièges... Stan Lee insiste sur ses blessures intérieures, nous fait partager sa double vie et ses amours sacrifiées, ses problèmes d'argent et son cas d'asocial : avec son second amour Mary Jane, il entretient une relation chaotique où il fait passer son devoir avant sa vie personnelle, de sorte qu'il ne peut mener une existence normale. D'autre part, son meilleur ami, Harry Osborne, fils de Norman, a découvert son secret....décidément rien n'est simple pour ce pauvre Parker, d'où son intérêt auprès des ados qui s'identifient au personnage. La plupart de ces aspects ont été très bien traduits dans les films de Sam Raimi, d'où le succès de cette franchise. Et si vous voulez comprendre à fond la génèse de ce personnage emblématique il faut lire d'abord cette intégrale (par petite dose, sinon on est vite saturé).

02/10/2013 (modifier)