Le Docteur Héraclius Gloss

Note: 2.6/5
(2.6/5 pour 5 avis)

Le docteur Héraclius Gloss, considéré comme le plus grand savant de la cité de Balançon, fait la découverte d'un manuscrit traitant de métempsycose, ou, vulgairement dit, réincarnation... Absorbé par l’étude de ce document, il se marginalise, s’éloigne des hommes et se rapproche des bêtes. Objet de la vindicte populaire, on le mènera bientôt à l’asile. (D'après une nouvelle de Guy de Maupassant)


Adaptations de romans en BD Guy de Maupassant Mirages

C'était un très savant homme que le docteur Héraclius Gloss. Quoique jamais le plus petit opuscule signé de lui n'eût paru chez les libraires de la ville, tous les habitants de la docte cité de Balançon regardaient le docteur Héraclius comme un homme très savant. Comment et en quoi était-il docteur ? Nul n'eût pu le dire. On savait seulement que son père et son grand-père avaient été appelés docteurs par leurs concitoyens. Il avait hérité de leur titre en même temps que de leur nom et de leurs biens ; dans sa famille on était docteur de père en fils, comme, de père en fils, on s'appelait Héraclius Gloss. Du reste, s'il ne possédait point de diplôme signé et contresigné par tous les membres de quelque illustre faculté, le docteur Héraclius n'en était pas moins pour cela un très digne et très savant homme. Il suffisait de voir les quarante rayons chargés de livres qui couvraient les quatre panneaux de son vaste cabinet, pour être bien convaincu que jamais docteur plus érudit n'avait honoré la cité balançonnaise. Enfin, chaque fois qu'il était question de sa personne devant M. le doyen ou M. le recteur, on les voyait toujours sourire avec mystère. On rapporte même qu'un jour M. le recteur avait fait de lui un grand éloge en latin devant Mgr l'Archevêque ; le témoin qui racontait cela citait d'ailleurs comme preuve irrécusable ces quelques mots qu'il avait entendus : Parluriunt montes, nascitur ridiculus mus. De plus, M. le doyen et M. le recteur dînaient chez lui tous les dimanches ; aussi personne n'eût osé mettre en doute que le docteur Héraclius Gloss ne fût un très savant homme. (Texte original de Maupassant)

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Août 2004
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Docteur Héraclius Gloss © Delcourt 2004
Les notes
Note: 2.6/5
(2.6/5 pour 5 avis)
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31/08/2004 | ThePatrick
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Par Erik
Note: 2/5
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Je ne suis pas passé loin de la grosse prise de tête avec ces trois savants qui philosophent à longueur de journée en blablatérant des choses certes intéressantes mais ô combien ennuyeuses. C'est ce qui se passe quand on met ensemble un doyen, un recteur et un docteur. La collection Mirages chez Delcourt, que j'apprécie, m'avait habitué à autre chose. Il y a un manque de rythme manifeste qui confère véritablement à l'ennui. Que dire d'un dessin minimaliste sinon que c'est le minimum syndical ! Honnêtement, cela ne m'intéresse vraiment pas de savoir pourquoi et comment un homme va être conduit à la folie en ayant l'idée saugrenue de réincarnation des âmes dans les animaux, même si c'est la reprise d'une nouvelle de Maupassant qui avait déjà exploré ce thème dans le Horla de manière nettement plus convaincante. Bref, au final, on a droit à une lecture plutôt très lourde où il faut s'accrocher dans un univers loufoque.

01/05/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

On n'est pas passé loin d'une bonne BD. Le dessin demande un peu plus de maturité mais l'on décèle dans le trait une belle technique. Les couleurs sont très agréables et vraiment superbes. Le récit est dense et parfois décousu. Le début m'a paru laborieux et la fin du récit décevante. Entre les deux, la lecture fut plaisante avec la quête du docteur Héraclius qui évoluait. Cette BD d'ambiance pêche au niveau de la narration pas assez fluide à mon goût. Dommage.

05/02/2009 (modifier)
Par sejy
Note: 3/5
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Quand, farfouillant les étalages d’un bouquiniste, le docteur Héraclius Gloss déniche Histoire de mes existences depuis l’an 184, recueil étrange rédigé par un chantre de l’école pythagoricienne, il s’imagine trouver la voie(x) de la vérité. Mais, dans sa quête de la révélation, se doute-t-il qu’en réalité, il fait le premier pas d’un inexorable voyage dans la déraison. Frais militant de la métempsychose, doctrine prônant la réincarnation de l’homme en animal, il file d’absurdités en démesures. Imprégné d’un respect nouveau envers les bêtes, il s’improvise végétarien, transforme sa maison en ménagerie, noue d’improbables liens avec un macaque, manque de tuer un enfant pour sauver un chat et, progressivement, s’isole des humains. L’obsession se faisant démence, il sera moqué, marginalisé et même pourchassé, pour finalement finir à l’asile. Avec Maupassant au synopsis, J.S. Bordas partait avec un atout de poids dans la manche. L’œuvre originale possède un fond puissant et assez obscur, mais également un potentiel comique certain. Si son agréable adaptation en conserve le côté «glauque», elle en amplifie surtout la dimension humoristique. Le découpage, les expressions des personnages et les dialogues apportent de la légèreté et une touche caricaturale à l’ensemble. La ligne, filiforme, un peu « tremblée », à mi-chemin entre Yoann et Gaultier, induit un dynamisme, une nervosité qui affirment le côté hystérique du héros. Enfin, le propos est accentué par l’atmosphère noire et permanente que libèrent de très belles nuances sombres. Si le sujet peut sembler lourd et amener divers questionnements quant à la folie, la mort, ou encore la liberté de pensée, cet album demeure dans le domaine du divertissement et de l’émotion, lorgnant plutôt vers le loufoque que vers le discours philosophique. On regrettera juste quelques ruptures dans le rythme de la narration et les doublons dessin/récitatif constatés sur plusieurs cases. C’est une première création… Convaincu et conquis. Trois étoiles et demie.

08/07/2007 (modifier)
Par Pacman
Note: 3/5

Tout d'abord, je n'ai pas lu la nouvelle qui a inspiré cet album. J'aurai donc du mal à parler de bonne ou mauvaise adaptation. Au départ, le ton, les dessins,l'humour, la touche "culturelle" du scénario m'ont beaucoup séduit. L'ennui c'est que ça n'aboutit pas à grand chose. Comparé au début, la fin est aussi ennuyeuse qu'invraissemblable. Je serai tout de même curieux de lire la nouvelle originale. A mon avis, la bd passe à coté de quelque chose d'important. Bon, pour finir, c'est pas mal, mais pour moi, ça vaut pas quinze euros.

18/06/2005 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Voici un petit album (20 x 26cm, 96 pages, avec superbe jaquette papier mat) très séduisant. Quitte à passer pour quelqu'un de jamais content, je dirais qu'il s'agit d'un objet assez luxueux. Alors, que Delcourt soigne ses albums, c'est très agréable, l'ennui c'est que bien évidemment le prix va de pair; que la jaquette (superbe, sincèrement) s'abime facilement; que le tout est sous cellophane et qu'on passe un peu pour un gros sale à déchirer en librairie l'emballage pour jeter un oeil à l'intérieur (pratique pour faire vendre un album, le coup du cellophane, au fait... C'est sûr que tout le monde va se jeter sur un premier album qu'on ne peut même pas feuilleter). Bref, tout ça pour dire que les albums à 15 euros qui se généralisent de plus en plus, même s'ils sont beaux, ça fait chier. Il y a quelques années ce bouquin serait sans doute paru dans la collection Encrages, enfin bon... Voilà, c'était pour râler un peu, et vu la tendance actuelle du marché j'en aurai encore l'occasion avant longtemps. Autre tendance, dans une catégorie différente : adapter des "classiques" littéraires. On a ça avec "Le capitaine Fracasse" et Les Plombs de Venise chez Treize Etrange par exemple, là c'est du Maupassant chez Delcourt. L'avantage de ce genre de bandes dessinées, c'est qu'au scénario on a non seulement une qualité intéressante, mais aussi une certaine originalité (par opposition aux bds repompées sur d'autres bds, elles-mêmes... etc.). Et de fait ici le sujet est tout à fait atypique, puisqu'on parle de réincarnation, mais de façon assez ironique. La nouvelle de Maupassant semble d'ailleurs assez décalée, ironique et moqueuse. Le ton étant particulier, j'avoue avoir eu un peu de mal à m'y faire, ne sachant trop sur quel pied danser. Il m'en reste donc une impression plutôt mitigée : sujet original, pas mal traité, mais finalement pas tellement enthousiasmant. La mise en scène et le dessin de Jean-Sébastien Bordas sont bons (et c'est son premier album ?! Ô_Ô), la mise en couleurs vraiment sympa. Petit bémol (dû au récit) : les chapitres se finissent parfois en queue de poisson, sur une impression d'inachevé. Au final j'ai eu plaisir à lire cet album, mais je regrette un peu de l'avoir acheté quand même. :o|

31/08/2004 (modifier)