Virgile

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Tranche de vie sur un grand-père récemment divorcé et devenu tétraplégique. Tendre et émouvante BD sur les regrets et la fin de vie.


Handicap La BD au féminin Nouveautés BD, comics et manga

Fatigué d'être dépendant des autres depuis qu'il est tétraplégique, Virgile a pris la décision de recourir à l'euthanasie. Il organise une dernière fête grandiose avec tous ceux qu'il aime pour transformer cet au revoir en un moment de partage et de joie.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Septembre 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Virgile © Le Lombard 2025
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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27/09/2025 | Cleck
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Par Cleck
Note: 4/5
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Zidrou est devenu le Cédric Klapisch de la BD, nous offrant régulièrement de sympathiques tranches de vie, feel good en diable, dans lesquelles il décrit avec une tendresse et un humour réconfortants, le quotidien de personnages naturellement chaleureux, envisageant leurs faiblesses, erreurs et regrets telles de délicieuses madeleines mélancoliques, plus gourmandes que leurs joies et réussites épurées, précieusement dissimulées dans un écrin de simplicité. Cette BD "Virgile" est un très bon crû, s'appuyant sur un personnage principal assez rocambolesque (un grand-père, ancien basketteur pro, récemment divorcé et désormais tétraplégique), accompagné dans son malheur de tendres énergumènes (ses vieux potes de basket, son ex, ses filles et petites-filles, de sympathiques infirmières et kiné, un chat indépendant et une vieille voisine). La force de ces portraits réside dans cette manière sympathique de transformer le banal en une douce mélodie résonnant paisiblement avec les vies des lecteurs. Ses histoires sont parfumées de charmants détails du quotidien (des chats coincés dans des arbres, une voisine venant arroser vos plantes durant votre absence, de maladroits cadeaux d'anniversaire, la télé regardée en famille...) et de sujets sociétaux volontairement dépassionnés (ici l'euthanasie). Nulle colère, nulle violence, tout demeure à l'échelle de l'individu, des sentiments. La séquence inaugurale de la manifestation est sur ce point assez symptomatique du traitement des thématiques et des intentions : le collectif et la colère saine sont immédiatement déstructurés pour laisser la place à des scénettes individuelles conviant un absurde à la FabCaro (la risiblement pathétique réaction suite à la rupture et l'habile "gag du yoga"). Les illustrations sont comme toujours en harmonie avec le projet : rondes, aérées, colorées, d'une parfaite lisibilité, un peu passe-partout aussi. Voilà donc une jolie lecture plaisir, maniant merveilleusement l'humour et l'émotion, que l'on aurait tort de mésestimer. Derrière l'apparente simplicité de la recette soigneusement respectée, se cache une maîtrise formelle remarquable : la structure narrative est du point de vue chronologique d'une complexité affolante, définitivement au service du sujet, d'une dramaturgie construisant un prévisible mais beau crescendo émotionnel.

27/09/2025 (modifier)