Basara

Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)

Une jeune fille, Sarasa, est prédestinée à être "l'élue" qui libèrera un Japon post-apocalyptique des rois sanguinaires qui le gouvernent... Le manga raconte sa lente ascension et son dur apprentissage. Obligée de se déguiser en homme, au départ pleine de beaux idéaux, elle devra bien souvent se heurter à la dure réalité des hommes et aux rouages du pouvoir... Sans compter que parallèlement elle développe sans le savoir un amour passionné pour son ennemi mortel, le roi rouge, Shuri...


Après l'apocalypse... La BD au féminin : le manga Shogakukan Shojo

Dans le futur, le Japon moderne a été entièrement détruit, et le climat a beaucoup changé. Il s'agit maintenant d'un état féodal gouverné par un empereur et 4 de ses fils qui se partagent chacun une zone du pays. Un beau jour, sur le territoire du roi rouge naissent des jumeaux : Tatara, un garçon, et sa soeur Sarasa. Une prédiction annonce que Tatara est en fait "l'élu" qui délivrera le Japon du joug de la tyranie... ce qui n'est pas du goût du roi rouge, qui quelques années plus tard parvient à le tuer. Sa soeur décide alors de se déguiser en garçon et de prendre sa place... Sarasa tombera très vite amoureuse de l'homme qu'elle hait le plus, le roi rouge Shuri. De plus, ce n'est au début qu'une gamine sans expérience qui aura beaucoup de choses à apprendre de la vie avant de pouvoir mener à bien sa rebellion. Enfin, elle devra se forger des amis sûrs pour pouvoir mener à bien son utopie. Chemin parsemé d'embuches et de désillusions...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2001
Statut histoire Série terminée 27 tomes parus

Couverture de la série Basara © Kana 2001
Les notes
Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)
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01/08/2003 | Altaïr
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Par Salèn
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Basara est un manga de Yumi Tamura (et l’un des plus grands succès de l’autrice, qui s’était fait connaître avec la série Tomoe Ga Yuku ! quelques années plus tôt), publié dans le magazine Betsucomi de l’éditeur Shogakukan entre 1990 et 1998. Cette bande dessinée est un classique du manga des années 90 et a eu un énorme succès au Japon. Le manga a été publié en France entre 2001 et 2006 par Kana ; il s’agit historiquement du tout premier shojo publié par l’éditeur. Si l’on devait résumer Basara en un mot, ce serait : épique. En effet ce manga mélange à merveille les deux mondes : les intrigues politiques et grandes batailles d’un violent monde post-apocalyptique, et le savoir-faire du shojo, c’est-à-dire une psychologie très fouillée de chaque personnage et de leurs sentiments, notamment amoureux, mais pas que. Si vous pensez que les shonens sont épiques, dites vous que Basara est encore plus épique qu’eux. La plupart des gens ont du mal à passer le cap du premier tome, mais j’ai tout de suite trouvé la série intéressante, pour ensuite devenir addict dès le tome 2. Si un sentiment de déjà-vu et de cliché peut survenir dans le premier tome, c’est parce que Basara EST le manga ayant pavé la voie pour le reste des shojos d’aventure des années 90, son influence est considérable. Plus on avance dans la série et plus l’histoire se complexifie, et je trouve qu’elle évite toujours les clichés et le manichéisme, pour mon plus grand plaisir. Sarasa, qui prend l’identité de son frère mort Tatara pour maintenir la rébellion contre le souverain et les différents rois gérant les régions du pays, se rend vite compte qu’un soulèvement a besoin d’une figure forte pour les porter, mais que cela ne suffit pas, chaque personne est essentielle pour changer les choses. Le fait de devoir maintenir une fausse identité lui causera également des soucis, car elle a l’impression de se perdre, elle a dû « tuer » Sarasa pour devenir l’espoir du peuple libre ; il n’y a que lorsqu’elle est avec Shuri qu’elle peut être elle-même. Concernant le Roi rouge (qui est en fait Shuri), ennemi mortel de Tatara, sa position n’est que le fruit des événements, et il effectuera tout un travail sur lui-même pour changer son état d’esprit et faire oublier ses crimes passés. Exemple en est d’une scène impressionnante vers le tome 11, où Shuri a une crise existentielle en se demandant pourquoi il veut vraiment chasser le souverain du trône et être Empereur. La relation amoureuse entre les deux personnages principaux, qui ignorent leurs vraies identités, est un point important de l’histoire mais n’en est pas le point central, aussi la romance est très peu présente, cela rassurera ceux qui n’en sont pas très friands. Concernant le dessin, il soulève parfois des réactions hypodermiques peu compréhensibles : oui, il est spécial et daté, certains diront approximatif mais d’autres auteurs comme Yoshihiro Togashi ont un style tout aussi approximatif sans que personne y trouve à redire. Et puis certains passages un peu embrouillés sont compensés par des magnifiques doubles pages, et des choix de mise en scène où Yumi Tamura démontre tout l’étendue de son talent. Quoi qu’il en soit, on reconnaît son trait entre mille, ce qui est l’apanage des grands artistes. Je ne peux pas trop en raconter sans dévoiler des pans de l’intrigue, mais Basara soulève tout au long de ses 27 tomes (25 tomes d’histoires principale plus deux tomes d’histoires bonus d’excellente qualité) des questionnements très intéressants sur la liberté, la démocratie, la volonté, la sexualité, la guerre, la liberté des journalistes, etc. Basara est une œuvre complète qui mélange de l’aventure, de l’action, de l’amour, du drame, de la violence, de l’humour, avec une grande agilité. Ce qui fait également le sel de ce manga est son impressionnante galerie de personnages (plus d’une centaine) ayant tous une personnalité bien définie, aucun n’est laissé de côté dans le déroulement de l’histoire. Pour ma part, j’aime beaucoup Chacha, la chef des pirates rencontrée dans le tome 3, et également Sarasa/Tatara qui est un personnage très fouillé ; elle est forte et déterminée, mais elle se donne le droit de douter, de pleurer, de faire des erreurs, car elle est humaine. Mais mon personnage favori est sans conteste Papillon de Nuit (Ageha en VO), un être fascinant, tantôt homme tantôt femme, guerrier du désert et premier allié de Tatara/Sarasa, partisan de la démocratie, sans pitié avec les ennemis de la paix, un observateur du monde aspirant à devenir acteur de celui-ci. Il a aussi une relation trouble avec Shido, le bras droit du Roi Rouge, qui ajoute du drame et du piment à son personnage. C’est probablement l’un des plus beaux personnages tout mangas confondus pour moi. Au final, lire Basara a été une si belle expérience que cela m’a redonné envie de lire des mangas alors que je les avais délaissés depuis plusieurs années. Un souffle indescriptible traverse cette grande aventure, si bien que le dernier volume fermé, les yeux humides, on a l’impression de revenir d’un long et merveilleux voyage.

20/05/2019 (modifier)

C'est une livre TROP SUPER !!!!! Les dessins ne sont pas très jolis, comparés à un autre manga mais si on prend la peine de lire le livre en oubliant ce détail, on trouve un vrai trésor. On s'attache tout de suite aux personnages et l'histoire n'est pas mal. En plus, il n'y a pas beaucoup de livres (environ 25). Je le conseille à tout le monde ; c'est vraiment un manga hallucinant !

19/03/2008 (modifier)