Vivian Maier claire-obscure

Qui était Vivian Maier, cette « nounou pas comme les autres » dont on découvrit à titre posthume le talent immense de photographe ?
Auteurs polonais Biographies La BD au féminin Photographie
Vivian Maier décède en 2009, à 83 ans, dans le plus grand anonymat. On redécouvre ses photos pleines d'humanité et d'attention envers les démunis et les perdants du rêve américain par hasard dans des cartons oubliés au fond d'un garde-meuble de la banlieue de Chicago. Personnalité complexe et parfois déroutante, femme libre dont le destin s'est écrit entre la France et l'Amérique, elle avait choisi de vivre les yeux grands ouverts.
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Date de parution | 26 Janvier 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |

01/02/2024
| Mac Arthur
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Les avis


Je ne connaissais pas Vivian Maier, et ce n'est qu'après lecture de cet album que j'ai découvert ses photographies, puisque celui-ci n'en propose que des retranscriptions en dessin. Celles que j'ai vues par ailleurs sont vraiment intéressantes, mais ce n'est pas cette BD qui me les a révélées ni qui m'a permis de comprendre qui cette photographe était vraiment. On se contente de la suivre à différentes étapes de sa vie, pas forcément dans l'ordre chronologique, et de constater qu'elle a travaillé comme nounou la plupart du temps, qu'elle photographiait presque en permanence et qu'elle conservait tout, sans toujours développer ses pellicules. On aperçoit aussi vaguement qu'elle est revenue à un moment en France, pays de ses origines familiales, mais ces éléments sont abordés de façon si superficielle que je n'y ai pas compris grand chose. Graphiquement, le style est naïf, presque enfantin. J'apprécie la clarté du trait et la sobriété des couleurs, mais l'ensemble reste assez peu enthousiasmant. Les personnages se ressemblent beaucoup et je m'y suis perdu deux ou trois fois. J'ai même eu un doute sur l'identité de l'héroïne dans certaines scènes, par exemple lorsqu'elle apparaît avec un physique de vieille femme aux cheveux gris, alors que la scène précédente, pourtant située quelques années plus tard, la montrait encore comme une femme mûre aux cheveux bruns. Je ne sais pas si c'était une erreur ou si j'ai confondu deux personnages. Sur le plan narratif, c'est un peu le même problème. J'ai saisi les grandes lignes de ce qui faisait l'originalité de cette femme, notamment son désir de liberté, le refus d'avoir un mari ou un amant, et sa passion pour la photographie de l'envers du monde, des détails insignifiants qui composent la vie réelle. Mais je n'ai pas compris grand chose de son parcours de vie ni de ce qui l'a menée à devenir ce qu'elle était. La mise en scène est confuse, parfois ennuyeuse, et si la forme présente une certaine originalité, cette biographie m'a plutôt déçu.


Vivian Maier, claire obscure est une tentative ambitieuse de capturer la vie mystérieuse de la photographe Vivian Maier, mais le résultat laisse une impression mitigée. Marzena Sowa et Émilie Plateau tentent d’explorer une figure fascinante, mais l’album semble s’égarer en chemin. D’abord, le dessin. Il est minimaliste, voire un peu brut, et s’il peut plaire pour son approche dépouillée, il manque d’impact lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi visuel que la photographie de Maier. Là où l’on aurait aimé ressentir la puissance, l’intimité et la profondeur de ses clichés, le trait reste trop plat, trop distant, comme s’il ne parvenait pas à rendre hommage à l’œil si acéré de la photographe. Les couleurs douces et ternes n’ajoutent pas assez d’intensité à l’histoire, et on se retrouve à regretter l’absence de contraste, d’ombre et de lumière, pourtant si essentiels dans l’univers photographique de Maier. Ensuite, le scénario. La structure narrative choisie par Sowa manque de cohésion. On a l’impression de découvrir Vivian Maier à travers des fragments éparpillés, sans véritable fil conducteur. Certes, la vie de Maier elle-même est remplie de mystères, mais ici, le découpage narratif ne permet pas de vraiment s’attacher à elle ou de comprendre pleinement sa complexité. On reste à la surface, à observer des bribes de sa personnalité sans jamais vraiment entrer dans le cœur de son énigme. Il y a un manque de profondeur qui frustre, surtout lorsqu’on connaît l’immensité de son travail et l’aura qu’elle dégage. Un autre point qui dérange : l’absence de ses photographies dans l’album. Certes, les droits d’auteur doivent être en cause, mais pour une BD sur une photographe aussi marquante, cette absence se fait cruellement ressentir. L’œuvre aurait sans doute gagné à être entrecoupée de ses clichés, à l’image de ce que l’on a pu voir dans des albums comme Le Photographe. Cela aurait permis de donner un relief supplémentaire au récit et de montrer véritablement ce qui faisait de Maier une artiste hors du commun. En résumé, Vivian Maier, claire obscure a le mérite de vouloir éclairer une figure fascinante, mais ne parvient pas à capturer pleinement la richesse de son sujet. Le dessin, trop léger pour un tel thème, et le scénario, trop décousu, laissent une impression d’inachevé. On reste sur sa faim, avec l’envie d’en savoir plus sur cette femme énigmatique, mais en ayant le sentiment que l’album n’a pas su vraiment rendre hommage à la photographe exceptionnelle qu’elle était.


Bon, j'avoue ! Je finis ma lecture et je ne sais pas trop quoi en penser. En fait, je trouve la narration agréable (le récit se lit très facilement) mais, paradoxalement, les auteurs n’ont absolument pas réussi à me montrer en quoi le personnage de Vivian Maier méritait que l’on s’intéresse à elle. Commençons par les points positifs. En premier, je dirais le découpage des planches, qui leur donne une esthétique très personnelle (les cases sont très souvent carrées et ces carrés peuvent eux-mêmes être découpés en quatre carrés plus petits) tout en proposant une lisibilité sans faille. Ça, c’est vraiment très agréable ! Ensuite vient la fluidité de lecture : les textes sont peu envahissants mais suffisants pour garder mon attention tandis que le dessin, très simple d’aspect, ne me bloque pas dans ma lecture. Malheureusement, pour le positif, ça s’arrête là pour ma part. Côté négatif, le plus gros à mes yeux est le fait qu’alors que cet album est une biographie d’une photographe, il ne propose aucune reproduction de ces fameuses photographies (tout au plus des dessins qui semblent être la retranscription dessinée par Emilie Plateau, dans son style bien personnel, de photographies réalisées par Vivian Maier). Du coup, il m’est impossible de voir en quoi ces photographies sont d’une qualité telle qu’elles méritent que l’on s’extasie devant. Alors, certes, les auteurs insistent sur le fait que ce sont surtout les sujets choisis par Vivian Maier qui font tout l’intérêt de ses photographies mais j’aurais quand même eu le besoin de voir ces fameuses photographies pour pouvoir en juger par moi-même (et devoir faire une recherche par ailleurs me semble être peu pertinent dans le cas actuel). Le deuxième point négatif vient du trait d’Emilie Plateau. Il est de qualité et très personnel… mais je n’y suis pas spécialement sensible. Ces personnages aux traits caricaturaux et simplifiés, souvent dessinés de face et semblant se déplacer en crabe (à la manière de ce que certains vieux jeux vidéo proposaient à une époque) me paraissent peu adaptés pour faire passer des émotions. Du coup, je trouve que cet album pêche dans la nécessité de créer une empathie entre le lecteur et les personnages (mais c’est peut-être un sentiment très personnel et d’autres lecteurs, eux, ressentiront cette empathie). Enfin, le parcours même de Vivian Maier ne me semble en rien exceptionnel. Je perçois le fait que ses photographies, par leur nombre et leurs sujets, aient une valeur testimoniale indéniable (aujourd’hui, photographier tout et n’importe quoi est devenu la règle, mais c’était loin d’être le cas avant l’avènement de l’appareil numérique, lorsqu’il fallait ouvrir largement les cordons de la bourse pour acheter les pellicules puis faire développer celles-ci avec la crainte de payer pour des photographies floues, mal cadrées ou sans intérêt), mais je ne vois pas en quoi il s’agissait d’une femme et d’une photographe exceptionnelle. Là, je ne retiens que l’image d’une nounou, souvent appréciée par les enfants dont elle a eu la charge, qui aimait observer et photographier ceux et ce qui l’entouraient, surtout lorsque cela semblait anodin aux autres. Donc voilà, je ne sais trop quoi penser de cet album. Il n’est pas désagréable à lire mais pour que je sois vraiment passionné par son sujet (Vivian Maier), il va me falloir faire des recherches par ailleurs. Je vais quand même dire « pas mal » malgré les différents défauts relevés parce que, après réflexion, je suis tenté d’en savoir plus sur cette photographe, mais c’est quand même très limite.
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