Padre Sicario

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Ancien tueur au sein d’un cartel de Cali, Salva a décidé de devenir pasteur et de construire une église pour y convertir les âmes égarées. Un plan pas franchement au goût de ses anciens amis. Un thriller mafieux et violent, quasi authentique.


Amérique du sud Gangsters Séries avec un unique avis Spiritualité et religion

Salva était le plus grand tueur à gages de Cali. Son nom faisait trembler les plus grand. Mais en prison, il a embrassé la religion et est devenu pasteur évangéliste. À sa sortie, il se donne pour mission de construire un temple en plein cœur de Siloé, le quartier où il a grandi. Le projet n'est pas du goût de Victor, son ami d'enfance qui contrôle désormais le trafic de drogue dans le barrio. Padre Sicario est un récit d'action sur la violence et la rédemption. L'histoire, racontée à hauteur d'hommes, est très librement inspirée de faits réels et d'expériences vécues.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Septembre 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Padre Sicario © Albin Michel 2023
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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21/11/2023 | Antoine
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Par Antoine
Note: 4/5
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Servi par un trait réaliste et une colorisation intense, ce thriller placé dans la Colombie des narcos nous plonge dans une histoire, semble-t-il inspirée de faits réels et sombre au possible. Le scénario a certes été vu mille fois : la rédemption par la religion après être passée par la case prison. Comment se reconstruire et se faire pardonner ses pêchés en rendant à la communauté ce qu'on lui a pris des années avant ? C'est exactement le thème de cette bd. Salva, sorte de caïd local, bras armé des plus gros narcos de Cali (magnifique Cali, sublimée ici par des dessins laissant la place à la contemplation malgré les violences), très doué pour dézinguer les gêneurs, passe par la prison. Il s'y convertit à la religion, à tel point qu'il en devient pasteur. A sa sortie, afin d'offrir un meilleur exemple à ses enfants et à sa femme - personnage peut-être pas assez développé - il se lance dans un projet aussi louable qu'impensable : construire son église en plein milieu d'un quartier - son quartier - gangréné par les gangs et ainsi sortir les jeunes gens de la spirale infernale de la pauvreté et par conséquent de la drogue. Mais, évidemment, cela ne plaît pas. En particulier à son meilleur ami, toujours dans le game des narcos. S'ensuit alors d'immenses efforts de négociation, intérieure (le passé peut-il s'effacer ?) et extérieure (t'es bien mignon avec ton église mais on a besoin de chair à canon nous !) qui nous plonge dans l'enfer de ces États (ou quartiers) laissés aux mains des dealers. Encore une fois, le scénario a déjà été vu ailleurs, dans ce même contexte et aussi dans d'autres, mais on tourne les pages, le dessin particulièrement réussi aidant à se passionner pour cette histoire. Le personnage principal, Salva, est plutôt bien écrit même s'il ne surprend guère. La religion OK c'est bien mignon ces histoires de tendre l'autre main mais quand on s'en prend à ses enfants, les vieux réflexes reviennent vite. De même, le destin cassé des jeunes enfants de ces quartiers qui doivent se débrouiller tout seul dans la rue puis qu'on envoie faire la guerre et qui reviennent en partie détruits par celle-ci ne semble pas très original bien que malheureusement terriblement d'actualité. Si cette BD manque d'originalité dans le développement des personnages, il n'en reste pas moins que le contexte et l'efficacité du scénario nous happent rapidement et la fin, inévitable, nous rappelle que malheureusement, l'originalité des destins n'a pas sa place dans ce monde gangréné que vivent les habitants des barrios colombiens. Un 4/5 un petit poil surnoté, le dessin m'amenant à cette note.

21/11/2023 (modifier)