Dali

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

2024 : Prix René Goscinny. Une immersion dans le Paris des années 1920 et 1930, à la rencontre d’Éluard, Breton, Miro, Magritte… et à la naissance de l’histoire d’amour entre Gala et Dalí, sa muse absolue.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles 1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale La BD au féminin Le Surréalisme Milieux artistiques Paris Prix René Goscinny

Figueras, fin des années 1910. Excentrique et rêveur, le jeune Salvador inquiète son père, qui craint qu’il ne soit déficient. Après la mort de son épouse, il consent à inscrire son fils à l’Académie royale des beaux-arts de Madrid. Le jeune homme passe des heures au Prado, en extase devant les toiles des grands maîtres de la peinture, qu’il analyse avec une intelligence prodigieuse. Mais il rencontre aussi quelques camarades qui vont le sortir de sa solitude et lui faire prendre conscience de son génie. Ils s’appellent Federico García Lorca, Luis Buñuel, Pepín Bello. Avec eux, puis avec les surréalistes qu’il rencontre en arrivant à Paris, Dalí va peu à peu laisser libre cours à ses névroses dévorantes et à son ambition sans limites.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Septembre 2023
Statut histoire Série en cours 1 tome paru
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série Dali © Dargaud 2023
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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22/10/2023 | bamiléké
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L'avatar du posteur Noirdésir

Un excentrique dans une période trouble (économiquement et historiquement), de grande effervescence artistique et culturelle, un génie emporté par son élan et son inconséquence (ça sera pour la suite), les auteurs nous présente ici un personnage haut en couleurs ! La partie espagnole, sa jeunesse et sa genèse, c’est ce que je connais le moins de Dali, dont j’ai lu tout ce qu’il a ensuite publié aux éditions surréalistes, et dont j’ai beaucoup aimé nombre de tableaux, jusqu’à la rupture du milieu des années 1930. Ici la narration est rythmée, volatile et saccadée, très à l’image de Dali, qui fourmillait de contradictions et d’idées, et qui va, avec Luis Bunuel, trouver dans le surréalisme un espace où exprimer ses fantasmes, ses fulgurances. Ça se lit bien et le dessin d’Oubrerie est fluide et agréable. Toutefois, je regrette – comme bien souvent sur ce sujet – que le surréalisme soit maltraité (dans tous les sens du terme). D’abord ici peu ou pas expliqué, avec des personnes (comme Breton) très mal identifiées. Ensuite, Birmant mélange vraiment tout, et s’emmêle les pinceaux il me semble, en faisant de Dali un témoin du scandale de la Closerie des Lilas (pages 64 et 65), qui a eu lieu en 1925, Dali n’arrivant une première fois à Paris que l’année suivante. De même, la page suivante (censée se passer le même jour), il lit un numéro de la Révolution surréaliste paru en 1928 (j’ai été vérifié dans la revue) ! Je crains que cette confusion n’augure rien de bon. D’autant plus que cette période est charnière dans le mouvement, une grande rupture intervenant en 1929, l’aspect politique du mouvement est gommé, ses aspirations éthiques aussi : c’est anormal et dommage pour ensuite comprendre la rupture qui interviendra entre « Avida Dollars » (surnom anagrammique donné à Dali par la suite par Breton) et le mouvement quelques années plus tard. Je suis donc circonspect concernant cette série, et attends la suite avec quelques appréhensions. Note réelle 2,5/5.

09/02/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
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Toujours agréable à lire, les albums de ces deux auteurs : on s'identifie, c'est précis, documenté, c'est bien colorisé, les personnages ont de l'épaisseur, les dialogues sont drôles...Mais mon préféré est quand même la série sur Picasso Pablo qui garde pour moi la séduction de la nouveauté et de la nuance. Ni Isadora ni ce premier tome sur Dali ne réussissent aussi bien à nous rendre les situations réelles. C'est un peu trop... Peut-être est-ce lié au personnage choisi. Effectivement Salvador Dali, question trop, c'est carrément "abuser". Mais ça nous éloigne un peu, ça parait excessif. Alors que le génie fragile de Picasso à coté est si bien contre-balancé par sa compagne Fernande qui s'en moque, ou s'en effraye, qui cherche de l'aide ailleurs... Bref cela nous ressemble plus : il y a quand même quelqu'un qui garde les pieds sur terre. Picasso n'est pas du tout un sujet qui m'attirait a priori, mais l'intérêt était dans les rapports entre Pablo et son entourage, ses folies et ses gentillesses, le sujet était riche en situation comparables aux nôtres. Ici Dali prend toute la place et ça agace. Pour Isadora, c'était un peu terne au contraire. Bref plein de qualités mais sur un sujet qui finalement ne m'intéresse pas tant que ça. L'homme seul face à son génie, je n'y crois pas. Et d'ailleurs , la couverture est bien à cette image : le héros marchant sur la ville. Mais les tomes suivants me convaincront peut-être ?

23/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette biographie de la jeunesse de Dali. J'avais déjà beaucoup aimé le travail des auteurs sur la danseuse Isadora. C'est un nouvel artiste non conventionnel que Julie Birmant nous invite à découvrir avec un oeil d'une grande finesse. J'ai trouvé le portrait du jeune Dali très drôle et poétique. L'autrice ne se contente pas de rappeler des faits et des dates qui fait de Dali l'un des plus grands et atypiques peintres du XXème siècle. Elle nous peint un génie dont la psychologie à longtemps échapper au public. C'est une description toute pleine de tendresse et d'empathie qu'elle nous livre pour comprendre un univers qui a pu paraître loufoque pendant la vie de Dali. J'ai toujours aimé la peinture de Dali même si parfois j'ai eu du mal à y accéder. Birmant montre bien que Dali était un dessinateur génialement doué. Ce don combiné à une pensée onirique unique ont fait de Dali un artiste singulier un peu à l'image d'Isadora pour la danse. La narration de Julie Birmant est vraiment simple à suivre dans un récit qui révèle l'extraordinaire creuset artistique de l'Espagne du début du siècle. Une génération dorée qui restera pour toujours au panthéon de l'art. Le graphisme de Clément Oubrerie s'affirme de série en série depuis Aya de Yopougon. Son trait à l'encre reste toujours très fin mais il gagne en fluidité et en précision. De plus on sent que ses détails sont plus travaillés comme le montre sa très belle planche d'ouverture avec Eluard et Picasso. Le passage du chat avec Gala est une vraie merveille graphique ce qui était une gageure puisqu'il prend la plume de Picasso tout simplement. Il y a ainsi plusieurs planches pleines pages qui délivrent à la fois un message narratif mais aussi une ambiance surréaliste. Toutes sont très réussies. Son dessin a gardé sa forte expressivité ce qui rend beaucoup de passage drôle ou tendre. La mise en couleur est sobre mais très plaisante. Une très bonne lecture pour approfondir ou découvrir un artiste exceptionnel.

22/10/2023 (modifier)