Les Fidèles

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Un récit initiatique sur l'enfance, l'adolescence, l'amitié et l'éveil à la sexualité. Troisième roman graphique de l'auteur belge Ben Gijsemans après Hubert et Aaron, « Les Fidèles » confirme une nouvelle fois l'univers singulier voire unique de l'auteur, né en Flandres en 1989. Il y déploie, à nouveau, son sens aigu de la narration et son goût pour les temporalités dilatées, comme seule la bande dessinée est capable d'en proposer.


Adolescence Hébergé chez ses grands-parents Spiritualité et religion

En 1994, les vacances se terminent lentement pour Harold, 14 ans, et son petit frère Carl. Des vacances très monotones et encore plus pieuses : la semaine chez les grands-parents, la prière à chaque repas et la messe le dimanche. Aussi, le petit Carl n'est pas très concerné par son rôle d'enfant de choeur : c'est qu'il préférerait avoir le temps de passer le niveau 51 de Jungle Gold sur sa GameToy ! Et puis surtout, il veut absolument suivre son grand frère dans les mauvais coups qu'il monte avec son copain Peter. Un ami qui, vivant dans un monde moins étriqué que le leur, ne fait pas l'unanimité chez les parents de Carl et Harold. Et pour cause : il ne va pas à la messe et jure comme un charretier. Mais la découverte de matériel pornographique dans une maison abandonnée va soudain remuer le semblant d'équilibre qui soudait le trio... Pas facile de s'éveiller à la sexualité entre un curé qui dit « ce qui est bien et bon », un frère qui ne vit pas les choses de la même manière et une amitié qui vacille.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Avril 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Fidèles © Dargaud 2023
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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Par Montane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Je me retrouve totalement dans l’avis précédent. Voilà le 3e album de cet auteur Flamand, et c’est la encore une vraie réussite. On retrouve les caractéristiques de Ben Gijemans. Avec des thèmes peu faciles. Après avoir abordé la solitude avec Hubert et l’homosexualité avec Aaron, voilà qu’il aborde en même temps la piété et l’éveil à la sexualité. L’histoire est assez simple: deux frères qui fréquent assidûment l’église et s’ennuie à mourir en vacances chez leurs grands parents découvrent un jour une vidéo porno graphique qui va engendrer bien des fantasmes chez nos deux compères. Ce qui change chez Gijemans c’est le traitement de l’histoire. Jusqu’à présent il se rapprochait très clairement d’un Chris Ware avec des successions de cases où les personnages sont quasi immobiles et qui caractérisent une forme de lenteur et de monotonie. On retrouve quelque peu cette forme de récit mais de manière très marginale. En effet il n’y a quasiment pas de case dans cette bd. Gijemans se contente de montrer les visages des différents interlocuteurs sur un fond blanc ( les planches sont elles même en noir et blanc). On voit aussi souvent les enfants allongés dans leur lit. Le lecteur devine ainsi leur intimité. On a parfois des dessins plus grands avec un aspect symbolique évident. Bref le dessinateur a véritablement innové avec ce nouvel album. Bien sûr le thème abordé n’est pas très «  grand public », bien sûr cet album est plutôt destiné à un public a un public adulte, quoi que les adolescents pourront très bien se sentir concernés. La critique de la religion qui semble incapable de traiter de la sexualité n’échappera pas aux lecteurs. Et dans un contexte ou les scandales nombreux ont éclaté au sein de l’église catholique, on se dit que Ben Gijemans a visé juste. Quoi qu’on pense de ce type d’histoire, on ne peut nier que cet auteur tente vraiment de renouveler le 9 art, et il mérite largement d’être salué pour ça.

04/02/2024 (modifier)

Troisième BD pour Ben Gijsemans et à mon humble avis, troisième franche réussite. Cette chronique adolescente sonne vraiment très juste et on se laisse emmener le temps de ces vacances dans les pas du petit Carl et de son frère Harold. Cette période marquera sans nul doute un tournant dans leur vie sonnant la fin de l'innocence (amitié contrariée, éveil à la sexualité, carcan familial religieux en inadéquation avec leurs premières pulsions ado). L'approche graphique choisie par l'auteur donne un coté rétro à l'Oeuvre. Les mises en pages (un peu à la Chris Ware) sont très réfléchies et originales, mais l'audace est payante et certaines planches sont de toute beauté dans leur structure et ceci sans nuire à la lisibilité et à la lecture. Chaudement recommandé.

23/04/2023 (modifier)