Tetfol

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)

Tetfol est un garçon sauvage, qui a grandi parmi les loups, évoluant dans un monde fantastique et anaphorique, empli de liberté.


BDs oubliées Journal Tintin Le Lombard Les Loups

Tetfol est un jeune garçon, à l'écart de sa civilisation, élévé par un ermite et parmi les loups. Il va de découverte en découverte, conférant à ses aventures une dimension initiaque passionante. Il croise à plusieurs reprises le Fourchu, "va petit pion, et que la fatalité s'accomplisse", dit-il, voyant notre héros s'éloigner et agir selon ses convictions ; il rencontrera un chevalier en quête de la verveine ; une fée de la cascade prisonnière d'un barrage construit par un pur rationaliste ; un "Faust" voulant soumettre les loups par la science, même s'il doit y perdre son âme ; il se mettra en quête du grand livre où sont écrit les destinées de chaque être humain ; affrontera les quatre héraults de l'apocalypse... Une jolie quête qui s'établit au fil des tomes... Vous l'aurez compris, chaque histoire, entre réel et songe, est une sorte de parabole, de métaphore de notre monde, et c'est un délice...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 1981
Statut histoire Une histoire par tome 7 tomes parus

Couverture de la série Tetfol © Le Lombard 1981
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)
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15/06/2003 | Nirvanaël
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Par yp
Note: 5/5

Le Fils du loup (1981) Le guerrier qui cherchait la verveine Voici le message principal qui se dégage de chaque histoire de cet album : Une société qui rejette les individus, les transforme en victime ou en monstre. Un esprit belliqueux n'accède jamais à la paix. Tetfol est une série de bande dessinée composée de sept albums. Abandonné à la naissance, Tetfol est un jeune garçon élevé par des loups, puis éduqué par un ermite. Au cours de ses aventures, il découvre que, ce que l'on nomme la ''Civilisation'', est un creuset pour la peur, l'ignorance et l'incompréhension, lesquelles engendrent trop souvent la haine et la violence. Dans sa quête d'harmonie de l'homme avec la nature, Tetfol comprend qu'une partie de l'humanité s’épanouit dans un rapport de domination et de destruction au détriment du son bien-être. L'homme veut maîtriser le monde alors qu'il est incapable se maîtriser lui-même. Ainsi, l'absence de sagesse de certains êtres humains les empêche de distinguer la frontière fragile entre le bien et le mal. Les aventures de Tetfol sont des histoires simples et agréables à lire. Ils s'en dégage un message de sagesse, non moralisant. C'est une invitation à découvrir les éléments constitutifs de notre bien-être au regard du mal-être général de l'humanité.

06/03/2024 (modifier)

Il est des moments de grâce improbables que l’on n’a pas vu venir et qui procurent un émerveillement tout à fait merveilleux. Contexte : me revoilà proche des 2000 albums il va falloir refaire un nouveau tri, celui-ci s’annonce difficile car plus de 700 albums sont partis depuis 5 ans, ah si les deux rangées du bas dans la bibliothèque là, il doit y avoir encore du gras. Tiens 6 albums Tetfol, encore un vieux truc pour gamins parus dans tintin dans les années 70, on va quand même les relire avant de les faire partir. Rhaaaaa Quelle redécouverte, quelle surprise… A noter qu’il y a généralement plusieurs histoires dans un tome. Le scénario du tome 1 assez classique nous présente les origines de Tetfol, rien d’extraordinaire mais histoire bien ficelée avec une bonne synthèse narration-dessin sans pour autant montrer une technique géniale. Et puis une histoire courte à la fin tout à fait merveilleuse qui éveille les sens et la curiosité. On est alors obligé de lire le tome 2 et là commence le rêve. Magnifique tome 2 rempli de symboles, de poésie, sortant des chemins scénaristiques confortables pour présenter des personnages plus complexes qu’une lecture superficielle pourrait laisser voir, les dessins progressent en particulier dans la scénarisation du poétique, on commence à le palper dans le trait. Viennent ensuite l’apogée les tomes 3 et 4 sont des bijoux de poésie, de merveilleux présentés au lecteur dans un écrin de lumière tout à fait extraordinaire. Nous ne sommes pas dans un conte avec des sentiments bien-pensants remplis de conventions, ici le lecteur n’est pas confortable, il se voit dans ses faiblesses, les arêtes du récit sont dures à nos confortables et individualistes réflexes. Le dessin a trouvé son âme et les couleurs, les traits font exploser la poésie du texte, l’hymne à la civilisation. Le tome 6 nous raconte une histoire de bannis, même bannis ils trouvent le moyen de s'entre-tuer, et il n’y a qu’un externe à leur guerre qui va les réunir et leur redonner espoir. Pour leur malheur, leur refus de changer les entraînera dans leur perte. Il y a du Don Juan dans cet opus Le dernier tome mélange les mythes pour une création tout à fait réussie, une fois encore notre héros n’est pas tout puissant et les messages tout en nuance rendent le récit tout à fait passionnant. Une fois ces tomes avalés on se dit que nombre de très gros succès du 9eme art postérieurs n’ont finalement rien inventé et qu’une matière incroyable réside dans ces opus. On se dit aussi que le lectorat de Tintin des années 70 n’était peut-être pas le meilleur pour ce genre et que le journal « (À suivre)» aurait probablement donné une meilleure place à cet auteur qui par la suite, à part dans Le Maître des brumes, n’arrivera pas à retrouver une telle poésie dans ses lignes. Non seulement les opus ne partiront pas, mais il va me falloir trouver le tome 5 manquant. J’aurais en l’espace de plusieurs soirées retrouvé une poésie non formatée loin des blockbusters actuels. Le dessin nettement moins inspiré du cinéma que dans les productions actuelles trouve une sensibilité exacerbée non ressentie depuis fort longtemps, les scénarios moins implacables et moins confortables pour le lecteur que les productions actuelles rendent la lecture beaucoup plus riche et durable. Si l’opus échappe au ultime aujourd’hui, peut-être qu’une prochaine relecture nivellera par le haut une série qui me semble injustement oubliée.

30/07/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Eric est un auteur assez déroutant, je n'ai jamais pu aimer une de ses séries parce que je ne les comprenais pas. Dans le journal Tintin, il avait crée en 1973 Wen, une série à mi-chemin entre le fantastique et la magie noire, qui oscillait entre rêve et réalité : je n'y comprenais rien. En 1976, il lance "Rorika", éphémère série sur le monde Viking, dont l'héroïne s'imposait dans un monde cruel et viril, elle était plus à ma portée, mais le manque d'enthousiasme des lecteurs de Tintin lui fit abandonner cette bande qui aurait mérité mieux. A partir de 1978, il crée "Tetfol". Cet étrange personnage qui vit parmi les loups et communique avec eux, était un peu déroutant pour les lecteurs du journal Tintin, et je n'arrivais pas trop à m'accoutumer à ces personnages malfaisants, cet environnement étrange qu'on peut rapprocher d'un univers de fantasy ou de Moyen Age, au sein d'une civilisation archaïque et barbare... tout cela était bien trop inquiétant malgré une grande poésie et certains personnages attachants ; j'ai laissé tomber cette série sans regret, il faudrait peut-être que je la relise avec des yeux d'adulte. Surtout que le dessin, typique d'une époque journal Tintin des années 70, ne me dérange pas, j'y suis habitué, j'ai grandi avec, et je le trouve même réussi. Eric ne m'a guère plus convaincu dans une autre série, plus adulte cette fois en 1986 dans Circus : Le Maître des brumes. Par contre, là où il m'a plus que déçu, c'est sur sa reprise de Dampierre en 1991. C'est peut-être pour ça que je n'ai pas voulu donner une seconde chance à la série "Tetfol".

08/08/2013 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai relu un Tetfol récemment et ai pu me refaire une opinion avec des yeux d'adulte (enfin avec la cervelle reliée à ces yeux là). Et c'est vrai que c'est sympa. Ca se lit bien, les personnages ne sont pas mauvais, le décor et le thème assez original. En ce qui concerne le dessin, il est plutôt bon, même si parfois un peu trop épuré comme si le dessinateur ne voulait pas trop se fatiguer (je pense par exemple à la vue d'un village sous la neige qui semble être tracé à la règle et qui ne comporte aucun détail architectural autre qu'une suite de toits enneigés). Quant aux histoires, elles sont, je le répête, originales et pas bêtes du tout (malgré les loups qui sont des bêtes ;) ), parfois assez oniriques dans leur narration et avec juste une petite touche de naïveté typique des albums Tintin de l'époque. Bref, une série sympa.

04/03/2004 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Tout d'abord, MERCI. Oui, merci Nirvanaël pour avoir exhumé du grenier de la moisitude l'une des meilleures séries des années 70-80, carrément oubliée celle-là... Car le dessin et le scénario mis en place par Eric (encore un grand qui a disparu) sont proprement magnifiques, ce monde enneigé n'est pas sans rappeler celui de... Neige, justement. Plusieurs niveaux de lecture sont possibles, mais je ne suis pas assez âgé pour me rappeler toutes les implications qui sous-tendaient les intrigues... Attention, le côté un peu "cheap" des dessins pourra en rebuter plus d'un, mais si vous avez la nostalgie de cette époque, c'est une série pas mal.

16/06/2003 (modifier)

Alors un gros coup de coeur, qui date de bien longtemps, qui est certainement inconnu de beaucoup et qui le restera, à moins que vous soyez chanceux. "Tetfol", de Eric, est une bd de la fin des années 70, début des années 80, et parraissait dans feu le journal Tintin. Un tome se trouvait dans la bibliothèque de mon père, je me suis procuré les autres lorsqu'ils me sont miraculeusement apparus chez un petit libraire strasbourgeois. Alors soyons honnêtes, le dessin a un peu vieilli. On ressent la vieille patte des auteurs qui ont fait le succès de Tintin, mais cela lui confère aujourd'hui une profondeur, une "âme". Les traits sont fins et le dessin d'une qualité bluffante, mais il a vieilli dans le sens où la colorisation est "épurée", rien de flashant sur du papier glacé, des couleurs à l'aquarelle, parfois un tantinet fades, mais toujours simples et pertinentes, qui retrancrivent toute une ambiance. Il y est question d'un jeune garçon sauvage, élevé par des loups, qui pose sur le monde des hommes un regard distant, qui se veut "objectif", ou du moins emprunt de liberté. Le parallèle avec le livre de la Jungle ne tient pas deux minutes, puisque notre Tetfol évolue dans des déserts neigeux, et ne perdrait pour rien sa liberté. C'est cela que l'on sent le plus de par la mise en planche, le découpage en cases, les personnages allégoriques, les éléments merveilleux qui donnent au tout une petite touche de conte... C'est ce souffle d'air frais qu'essaie de nous faire prendre Eric, nous enlever, ne serait-ce que le délicat instant de la lecture, ces oeillères et ces boules quiès que nous avons tous. Les hommes sont prisonniers de leurs villes, de leur prétention, de leur folie... De par la narration anaphorique, il peut se lire à différents degrés : comme une simple aventure, un conte, ou une réflexion... mais en fait, ne nous y trompons pas, il est un peu de tout à la fois. Le premier album est, à mon avis de fan, bien dispensable, ("Le fils du loup"), mais les autres sont un pur délice. Ma préférence va à "Le Grand Livre", le quatrième, où le plaisir de lecture est sans doute le plus intense. Le découpage est dynamique, les décors emplis de neige splendides, Tetfol très attachant, et sa complicité avec ses amis loups ne demande qu'à être partagée. Si vous voyez un Tetfol traîner dans un quelconque bac chez un libraire, faites moi confiance, à part le volume 1, c'est du tout bon, surtout les 2, 3, 4 et 5. Procurez-vous les, ce serait dommage de passer à côté. Tetfol est clairement ma BD préférée, et son personnage mon favori, toutes séries confondues. Personellement c'est du culte, sinon, seulement du franchement bien :)

15/06/2003 (modifier)