Les Mémoires du Dragon Dragon

Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)

Les aventures d’un dragon sodomite et roublard pendant la révolution. La jeune République française fait face aux puissantes armées prussiennes et autrichiennes. Les Français n’ont à priori aucune chance de l’emporter … C’était sans compter sur Pierre-Marie Dragon, soldat couard, voleur et lubrique, qui s’apprête malgré lui à écrire l’histoire.


1789 - 1799 : La Révolution Française Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Gays et lesbiennes Le Lombard

Vif d'esprit, habile bretteur et cavalier émérite, le dragon Pierre-Marie Dragon a tout pour devenir un héros des guerres de la Révolution française. Toutefois, si vous ne trouvez aucune mention de son nom dans les manuels scolaires, c'est parce que les seules aventures au-devant desquelles le dragon Dragon court activement sont d'ordre purement sexuelles. Les honneurs d'une grande bataille ne l'intéressent pas et, aux médailles, il préfère les espèces sonnantes et trébuchantes. Malheureusement pour lui, la Grande Histoire est souvent écrite par de petites gens…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juin 2022
Statut histoire Série en cours 2 tomes parus
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série Les Mémoires du Dragon Dragon © Le Lombard 2022
Les notes
Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)
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L'avatar du posteur Noirdésir

VALMY, C'EST FINI: Juncker aime bien s’immiscer dans les interstices de L’histoire, pour y glisser sa malice, sans en changer trop la trame (il est proche en ce sens de Teulé). Et la période Révolution/Empire semble être un bon terrain de jeu pour lui (voir, entre autres, l’excellent Malet !). Ici, nous avons droit aux mémoires d’un soldat de l’épopée révolutionnaire, qui se prénomme dragon (et est aussi dragon, c’est-à-dire cavalier). Si la trame historique n’est pas trop distordue dans ses grandes lignes – et une pseudo interview de Dragon en fin d’album tente de le confirmer dans une sorte de dossier historique –, les détails sont on ne peut plus loufoques. C‘est en effet une grosse farce historico-militaire dans laquelle Juncker nous entraine, à la suite de Dragon, pleutre et vénal, mais surtout sodomite obsédé (sans préférence pour le sexe, même si, à l’armée, les hommes offrent plus de possibilités). Souvent grand-guignolesque, l’intrigue est agréable à suivre, les réparties et pas mal de situations sont assez drôles (d’autant plus qu’elles impliquent des célébrités, généraux, Conventionnels, membres de la famille royale, etc.). Le côté décalé, loufoque, est accentué par le dessin de Spruyt, proche de celui de Dumontheuil, caricatural et tout à fait adapté au ton développé par Juncker. Je ne sais pas jusqu’où les auteurs vont mener notre dragon. Mais en l’état, c’est une série que je recommande fortement, pour une vision décalée, caricaturale, parfois déjantée d’une page de notre Histoire. **************************** LA BELGIQUE, C'EST CHIC: Si j'ai trouvé ce deuxième tome un peu moins emballant que le précédent (l'humour m'est apparu moins présent et outrancier), ça reste quand même une lecture agréable, amusante. Les auteurs ont gardé le côté loufoque qui leur sert d'angle d'attaque pour traiter de la geste révolutionnaire. Si Dragon est encore très lubrique - et attiré par les fesses hauts placées, cet aspect est moins présent. Par contre, ses côtés lâche, et surtout voleur ressortent davantage. Alors qu'il est dans l'armée de Dumouriez en Belgique, il est embarqué dans des magouilles de vols d'oeuvres d'art par un Danton trafiquant de haut vol (ces oeuvres étant remplacées par des copies aux airs de croûtes infectes). Le dessin de Spruyt sied toujours au ton employé, et la narration de Juncker est elle aussi dynamique. La lecture est donc toujours recommandée. dans l'album suivant, notre anti-héros nous narrera comment il a suivi Napoléon Bonaparte en Italie. Ça promet !

31/10/2022 (MAJ le 06/12/2023) (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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Une autre comédie qui se passe dans une période historique qui met en vedette un anti-héros qui s'embarque dans des aventures malgré lui. Le résultat est pas mal. Il y a des bons passages et de bons gags, mais c'est un peu lourd par moment de voir notre personnage principal violer ou essayer de violer n'importe quel bel homme qui croise son chemin. J'ai trouvé le scénario sympathique à lire sans toutefois que ça soit au point que je trouve que cela sort du lot. Il faut dire que l'action se passe durant une période très trouble et complexe, la Révolution française, et il y a sans doute des références historiques qui me sont passé au-dessus de la tête. Le dessin est le point fort de l'album. J'adore ce style moderne inspiré d'auteur comme Blain que je trouve dynamique, expressif et qui va très bien pour un récit humoristique. Donc pour l'instant je suis moins enthousiasme que les autres posteurs, même si je reconnais que la série a des qualités. Peut-être que je vais trouver la suite meilleure.

02/10/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5
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Les Mémoires du dragon Dragon, c'est un peu La Grande vadrouille pendant la Révolution, ou peu après puisque ce premier tome se déroule au moment de la bataille de Valmy qui est, rappelons-le, la première victoire de l'armée française pendant ce qu'on a appelé Les Guerres de la Révolution. J'ai aimé le ton léger. Rien que le titre (Valmy, c'est fini) en dit long sur l'intention des auteurs. Le personnage principal est un érotomane patenté qui ne pense qu'à ça ! Du coup, ce petit penchant bien naturel occasionne des scènes très cocasses. Ce qui est étonnant de la part de ce duo d'auteurs qui semble pris de passion pour l'époque napoléonienne, est leur incursion dans la gaudriole. Et force est de constater que ça leur réussi plutôt bien, très bien même. Les dialogues, le rythme enlevé et le dessin, plus "tradi" que dans le Tambour de la Moskova sert parfaitement le récit. On attend la suite avec avidité.

04/05/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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N’ayant jamais eu un goût prononcé pour les grandes batailles historiques, cette bande dessinée ne m’a pas tant attiré pour son sujet en lui-même que pour la façon iconoclaste dont il promettait d’être traité. Nicolas Juncker, auteur dont l’appétence pour l’Histoire se vérifie à travers plusieurs de ses ouvrages (dont les remarqués Seules à Berlin et Un général, des généraux), s’est donc emparé de cette fameuse bataille de Valmy, considérée comme décisive pour la France révolutionnaire, alors que paradoxalement, la victoire fut obtenue sans grande résistance de la part de l’ennemi. Il a ainsi introduit son grain de sable fictionnel dans cette grosse machine un brin figée qu’est l’Histoire de France, ce qui provoquera peut-être quelques toussotements chez ses scrupuleux gardiens. Ce que l’on apprécie, c’est l’angle original et espiègle sous lequel est abordé ce récit. Ou comment un soldat imaginaire, Pierre-Marie Dragon, lâche et veule, mais à la sexualité débridée va faire gagner la guerre au camp révolutionnaire… Cette fiction historique serait-elle de la part des auteurs une sorte de métaphore antimilitariste suggérant que la révolution peut être aussi sexuelle, et que tant qu’on b****, on ne pense pas à tuer son prochain ? Dragon adore enfoncer son « sabre enflammé » dans toutes les fesses qui passent à sa portée, qu’elles soient lisses comme la pêche ou velues comme le kiwi. C’est plus fort que lui et ça passe crème (si on peut dire) ! Trop vieux de deux cent ans, le dragon Dragon n’a jamais milité en faveur de la libération sexuelle, ni défilé à la Gay Pride, non, le jeune étalon s’en moque bien, pense d’abord à son plaisir immédiat et ne demande la permission à personne pour tâter du fessier. Chez ce fieffé roublard, tout est dans le ça, aucune place pour le surmoi. Et si l’on vient à se refuser à lui, il a, d’une façon presque candide, beaucoup de mal à le comprendre ! Mettre la main au fondement d’un futur roi (Louis-Philippe en l’occurrence) ne lui donne pas froid aux yeux. Sa liberté est littéralement indécente voire obscène et pourtant, nul ne songe à l’incriminer ou à le faire pendre ! S’en sortirait-il mieux de nos jours ? S’il vivait aujourd’hui, nul doute que sa conduite lubrique (on peut y voir bien sûr une forme de harcèlement mais il n’est jamais question de viol ni a fortiori de violence) serait vilipendée sur les réseaux sociaux ! Cela en fait-il pour autant un être détestable ? Le plus étonnant, c’est qu’il parvient même à se rendre attachant, ce dragon plus matois que malfaisant, malgré sa couardise qui en fait l’opposé d’un mâle dominant. Simplement, il ne peut se passer de sexe plus d’une heure, une activité aussi vitale pour lui que manger ou respirer. Comme on peut s’y attendre, cela créé moult situations cocasses auxquelles il est difficile de contenir un fou-rire. Simon Spruyt délaisse le superbe style vaporeux et impressionniste de son Tambour de la Moskova pour une approche plus « grand public », en optant pour des contours clarificateurs et des couleurs simplifiées. L’ensemble demeure d’une belle qualité, l’auteur possède une patte bien à lui et on appréciera particulièrement ses planches inspirées de gravures d’époque qui contribuent à casser le rythme du récit. Si « Valmy c’est fini », cet épisode ne fait que marquer le début des aventures de notre dragon, et l’on se dit que l’on remettrait volontiers les couverts… C’est une lecture assez jubilatoire, qui évoquera à certains le ton baudelairien du regretté Jean Teulé, disparu tout récemment. Une des BD les plus politiquement incorrectes de ces dernières années et un vrai coup de cœur.

04/11/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

C’est le nom de Nicolas Juncker qui m’a attiré dans cette aventure, et je ne le regrette pas. J’ai déjà dit tout le bien que je pense de ce monsieur mais je réitère, un auteur à suivre. Il n’assure ici que le scénario, on retrouve son goût pour les récits historiques au ton décalé, quand la petite histoire se mêle à la grande. Ce 1er tome se concentre sur la bataille de Valmy en 1792, du moins la version du dragon Dragon, n’étant pas un expert en histoire je ne saurais dire le vrai du faux, à mon avis une histoire fantasmée autour de certains faits troublants réels, mais qu’importe puisque j’ai passé un excellent moment en compagnie de ce personnage truculent, la grande réussite de l’album. Le dessin de Simon Spruyt est différent de ce qu’il a pu déjà produire, une petite déception sur ce point, il n’assure pas les couleurs, le trait ici est un peu gras mais malgré tout efficace, et la narration est bonne. Une lecture fluide avec des dialogues savoureux, pour une vision atypique d’un fait historique, en compagnie d’un héros haut en couleur. Du tout bon, je conseille aux amateurs.

28/06/2022 (modifier)