Pigalle, 1950

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Antoine, dit « Toinou », décide de plaquer son Aubrac rural pour le Paris rutilant des années 1950. À 18 ans, il découvre avec stupéfaction les charmes de Pigalle, en particulier ceux des danseuses du cabaret « La Lune Bleue », dans lequel il va travailler.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Aire Libre Gangsters Paris Pierre Christin

Pris sous l'aile du patron, « le Beau Beb », il va ainsi faire la rencontre de personnages hauts en couleur tels que « Pare-brise », le comptable, « Poing-barre », le videur, ou encore Mireille, la vendeuse de cigarettes... Mais à trop fréquenter le monde de la nuit, le naïf jeune homme va vite se retrouver plongé dans de sombres histoires de grand banditisme, dont la violence va profondément changer son existence... Toinou brûlera-t-il son innocence à la lumière enivrante de sa nouvelle vie ? Un grand album « Aire Libre » signé Christin et Arroyo, entre polar et évocation nostalgique du Paris éternel.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Avril 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Pigalle, 1950 © Dupuis 2022
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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09/04/2022 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Même si j’ai ressenti quelques frustrations, je dois dire que cet album se laisse lire très agréablement. D’abord grâce au dessin d’Arroyo (que je découvre ici). Dans un gaufrier aux grandes cases, la mise en pages très aérée lui permet de bien s’exprimer. Un trait classique et réaliste, avec une colorisation qui colle bien à l’ambiance rétro mise en place par Christin, c’est vraiment agréable. Il reconstitue très bien la Paris de l’après-guerre, le quartier de Pigalle au tout début des années cinquante. Il place aussi un petit clin d’œil à Buck Danny page 99 (série dont il illustre l’un des derniers surgeons). L’intrigue de Christin est très classique. Trop d’ailleurs, c’est l’un des reproches que je lui ferais, avec le fait qu’elle se termine un peu brutalement, et que j’aurais bien vu se développer davantage le microcosme de la Lune bleue (et les personnages sont trop vite expédiés). Mais l’ambiance du Paris populaire de l’après-guerre est bien restituée. C’est la réussite majeure de ce récit, dans lequel Christin a sans doute glissé quelques souvenirs d’enfance je pense. Une lecture sympathique, fluide, agréable, même si j’en attendais davantage.

16/09/2023 (modifier)
Par olma
Note: 3/5
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La BD est un long flash-back qui raconte la montée à Paris d’Antoine âgé de 18 ans, depuis l’Aubrac jusqu’à Paris où il va d’abord retrouver un cousin auvergnat, puis être embauché dans un cabaret proche de Pigalle. L’apprentissage de la vie d’Antoine se fait dans ce monde de la nuit, où se croisent patrons de cabaret plus ou moins recommandables, danseuses, truands et flics, dans un Paris désormais disparu que Jean-Michel Arroyo fait revivre de façon magnifique. L’histoire est un récit noir assez classique, mais l’illustration la met en valeur de très belle façon, que ce soit dans les scènes d’action, les plans larges, ou les personnages qui sont très typés, expressifs et réalistes.

30/04/2023 (modifier)
Par Hervé
Note: 3/5
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J'avais repéré cet album depuis un moment, intrigué que j'étais sur ce que nous préparait Arroyo, que je suis depuis les débuts de sa reprise des Buck Danny. C'est un véritable défi que s'est lancé ce dessinateur avec cette bande dessinée à mille lieues des aéronefs de l'US Navy. Arroyo nous offre sa vision de Paris des années 50, et son trait et ses couleurs sépia nous replongent dans le cinéma des années 50, où l'on pourrait presque croiser Gabin à chaque page. Contrairement à certains, je ne rentrerai pas dans le débat des perspectives soit disant ratées, des anachronismes dans les véhicules, mais je ne retiendrai une seule chose, c'est l'ambiance que dégage Arroyo dans ces pages. On s'y croirait, les cabarets, les bougnats, les malfrats corses, les politiques corrompus, bref cette bd relate parfaitement une époque. Par contre, je suis assez déçu par le scénario de Christin, qui m'a habitué à mieux par le passé. Nous suivons la vie d'Antoine presqu'au jour le jour au fil des pages, mais au moment le plus intéressant, Christin préfère l'ellipse qui donne à cette bd un sentiment de frustration, un manque, qui font que l'on a du mal à s'attacher au personnage principal. Graphiquement réussi (la poursuite en voitures dans les usines à gaz de la plaine Saint Denis en est un exemple) mais un scénario qui me laisse sur ma faim me donne un goût d'inachevé à la lecture de cet album.

27/04/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Paris 1950, Pierre Christin et Jean-Michel Arroyo mettent en scène un jeune campagnard auvergnat qui débarque à la capitale avec ses yeux candides et se retrouve rapidement admis au sein de l'équipe d'un cabaret dont le patron magouille régulièrement avec quelques mafieux. Il y croise la faune locale bigarrée et y fait peu à peu sa place, avec de bonnes et de mauvaises conséquences. J'ai aimé cette plongée dans le quartier de Pigalle de l'époque. J'avoue que je ne savais pas que les gangsters d'alors étaient majoritairement corses, pas plus que je n'avais idée des différentes parties en présence à l'époque, notamment les motivations des Américains. Mais tout cela n'est pas au coeur de l'intrigue puisque c'est avant tout le parcours d'un brave type qui fait peu à peu son trou, s'attache à quelques bons amis, et en parallèle se mêle plus ou moins ouvertement à certaines magouilles. On sent que Jean-Michel Arroyo se fait plaisir dans la représentation du Paris de l'époque. Il est généreux dans ses décors qu'il nous offre avec moults détails. J'ai toutefois trouvé ses perspectives parfois un peu étranges, comme si les bâtiments étaient ramassés et leurs façades un peu plates. De même, les voitures s'intègrent parfois bizarrement aux décors, donnant quelques fois l'impression d'être davantage des jouets que des véhicules réalistes. Les gangsters corses y paraissent aussi un peu caricaturaux avec leurs costumes et leurs chapeaux en guise d'uniformes. Mais ce serait pinailler que de s'attacher à ça car l'ensemble est très réussi, les personnages sont bien rendus et la majorité des planches nous plonge agréablement dans les rues parisiennes d'alors. L'histoire est tout aussi plaisante. On s'attache assez vite au jeune héros, aussi ingénu soit-il par moment. Son entourage aussi est sympathique, même ceux qui auraient pu paraitre hautains et distants en première impression. Et même les malfrats se révèlent humains et faillibles, avec certes les quelques défauts que cela implique. Au niveau narration, j'avoue avoir un peu ri du "Plus tard" qui introduit la première case de l'album et de ma recherche pour voir si j'avais manqué un prologue sur les pages précédentes. Passé cela, on se laisse porter par l'intrigue qui ressemble à une longue mise en place tandis que le héros se fait de mieux en mieux accepter par les habitués de Pigalle et de ce fameux cabaret de la Lune Bleue. L'histoire coule bien et plonge le lecteur dans un décor historique dépaysant et au milieu de protagonistes plaisants à suivre. On attend toutefois un certain temps que l'intrigue prenne enfin son essor pour de bon. Et c'est peut-être là que le bât blesse car au moment où l'on se dit que les choses sont enfin en place, l'histoire subit un arrêt un peu abrupt, légèrement frustrant. C'est ce qui m'empêche de mettre une meilleure note à cet album que j'ai certes apprécié dans son ensemble mais qui n'a pas su me charmer totalement.

09/04/2022 (modifier)