Tassili - Une femme libre au néolithique

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

À l'aube du néolithique, dans un Sahara encore verdoyant, une femme se rebelle pour changer les usages de son clan...


La Boite à Bulles Maghreb Préhistoire

À la fin du paléolithique, un clan de chasseurs-cueilleurs évolue au cœur du Tassili, une région saharienne alors riche en faune et en flore. Au sein de ce groupe vit Djaré, une jeune femme avide de liberté, d'amour et de changement. Djaré est une jeune femme habile de ses doigts : elle aime confectionner des outils et a découvert que les plantes pouvaient se semer, la terre se travailler… Mais n’est-ce pas là contrarier les esprits ? Djaré aime Doro, un vaillant chasseur. Mais comme toutes les femmes du clan en âge de procréer, elle n’a le droit de se donner qu’à Ghat, le meilleur guerrier de la famille. Djaré aimerait prendre son indépendance. Elle pense que les membres du clan devrait bien plus se mélanger avec ceux d’autres tribus, et cesser de continuer à se reproduire entre eux. "Tassili", c’est l’histoire d’un combat pour l’émancipation, celui d’une femme qui lutte pour permettre le passage à un nouveau mode de production et de vie, qui lutte aussi pour l’amour, pour que chacun puisse choisir qui il veut aimer. Un combat pour instaurer un monde nouveau, le néolithique. Une page d’histoire humaine qui se déroule au sein d’un Sahara inattendu, luxuriant, tel que nous ne l'avons jamais vu ; un paradis terrestre ou sont nées les fameuses peintures rupestres de Tassili. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Janvier 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Tassili - Une femme libre au néolithique © La Boîte à Bulles 2022
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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03/01/2022 | Alix
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L'avatar du posteur bamiléké

Je suis entièrement d'accord avec l'avis d'Alix sur les limites romanesques de la vision féministe des auteurs quant aux aspirations de la belle Djané. Pour autant je suis plus généreux dans ma notation. En effet le sujet est aride et très scolaire. Le texte est abondant, d'un niveau élevé et concentrant de nombreuses thématiques qui sont apparues sur un temps long. Pour pouvoir intéresser le/la lecteur/rice pendant 115 pages sans risquer le décrochage, il fallait bien introduire de l'intensité dramatique avec des thématiques modernes qui peuvent questionner aujourd'hui encore. D'autant plus que si l'on peut douter d'une telle formation de la pensée chez Djané et Doro aucune preuve scientifique n'est là pour prouver le contraire non plus. Sur des sujets aussi universels et naturels que le bonheur, l'amour et la liberté, l'esprit des penseurs antiques s'est toujours montré fécond. Alors pourquoi pas chez une jeune fille particulièrement douée et observatrice. Surtout le scénario de Maadiar restitue bien le conflit entre le cadre de survie qui guide le clan et l'aspiration individuelle de Djané. Je trouve ce point de vue intéressant car il a traversé les âges. De plus j'ai bien aimé le graphisme de Fréwé avec ses rouges qui mêlent l'animal des épidermes de la famille de Djané au minéral des grès rouge de la Tassili-n-Ajjer. Les scènes animalières sont vraiment réussies et Fréwé plante une ambiance naturelle paisible et bucolique. L'ouvrage est aussi une invite à visiter le Musée National de la Préhistoire en complément des visites de Lascaux. Il faut bien sûr lire l'excellente postface de madame Pauline Rolland, la conservatrice, qui éclaire d'un point de vue scientifique les différentes problématiques de la BD, particulièrement le sujet du climat. J'ai beaucoup aimé cette série.

24/07/2022 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

Ce court extrait de (l’excellente) postface de Pauline Rolland (Conservatrice au Musée national de Préhistoire) résume assez bien mon ressenti : « La bande dessinée Tassili propose donc un condensé saisissant des évolutions qui ont jalonné le Néolithique saharien, tout en offrant une vision audacieuse – mais plus incertaine – des rapports humains au sein de ces groupes préhistoriques. » Le personnage de Djané est une sorte de personnification de la lente transition vers le néolithique, la sédentarité et l’agriculture. Son combat moderne et féministe est intéressant, mais je doute qu’il reflète fidèlement la situation réelle de l’époque. A ce titre je trouve les grandes envolées lyriques et romantiques presque incongrues, j’imagine que le langage utilisé ne permettait pas ce genre d’échange presque philosophique. L’histoire reste prenante, et propose une réflexion intéressante sur nos modes de vie. Les pratiques de viols consanguins pour assurer la survie de la tribu sont assez édifiantes (mais encore une fois assez difficiles à confirmer selon la postface). Voilà, j’ai personnellement eu du mal à réconcilier le côté super documenté du récit et cette romantisation un peu trop appuyée des personnages. Pas mal, sans plus.

03/01/2022 (modifier)