Marathon

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Sous les ovations de la foule, les favoris du monde entier se pressent au départ de l'épreuve reine des Jeux olympiques : le redoutable marathon.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Sport

Amsterdam, dimanche 5 août 1928. Sous les ovations de la foule, les favoris du monde entier se pressent au départ de l'épreuve reine des Jeux olympiques : le redoutable marathon. Parmi les 69 coureurs engagés, les stars mondiales se bousculent en tête de la course. Loin derrière, avec le maillot de la France, El Ouafi Boughéra, un petit Algérien frêle, mécano à Billancourt, parfait inconnu, et que tout le monde appelle par son prénom : El Ouafi.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Juin 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Marathon © Dargaud 2021
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

13/08/2021 | grogro
Modifier


Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Beaucoup de style ce dessin. Nicolas Debon raconte l'histoire méconnue du marathon de 1928 aux Pays-Bas. Si le nom d'Alain Mimoun est resté dans les mémoires, autre marathonien et athlète dans les années 1950, on sait moins que 30 ans avant El Ouafi lui aussi algérien, français à cette époque et donc concourant avec 3 autres tricolores, termina en tête alors qu'il était loin d'être favori. Pourtant comme on l'apprend dans les quelques pages de fin il avait déjà un beau palmarès. Il ne faut pas se cacher que le racisme était latent, la réaction d'un entraineur qui veut faire passer le message à l'athlète en fin de course : donne-lui 100 francs et des cigarettes, du moment qu'il dit que c'est moi qui l'ai entrainé... Une histoire qui se développe tout de même sur plus de 100 pages, pourtant pas évident de montrer une course, de faire passer la difficulté de l'exercice et la tension sur ces derniers kilomètres. Ca se lit d'une foulée.

06/12/2021 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Une couverture austère, un auteur que je découvre mais un nom magique pour qui aime courir : MARATHON. En feuilletant ce très bel album je m’aperçois qu'il s'agit des Jeux Olympiques d'Amsterdam de 1928 assez peu connus. De quoi passer un excellent moment de lecture. Un préambule paradoxal où le dessin minéral inquiète mais où la parole réchauffe l'esprit et le cœur. Un dessin couleur de cendrée qui met en contraste l’aspect figé de la foule et le dynamisme esthétique des foulées. Un sport d'une autre époque, sans milliards mais déjà avec ce même frisson, cette poésie, cette fascination pour un effort dont on ne saisit pas toujours le but et cette beauté du geste sans artifice comme le faisaient les chasseurs il y a dix mille ans. Merci à Nicolas Debon de faire mémoire à un champion oublié de presque tous, à travers ce récit journalistique sportif mais aussi de fait divers. Monsieur El Ouafi fait partie (comme le prestigieux Mimoun) de ces hommes de pays lointains qui ont fait briller les couleurs françaises. C'est la magie du marathon, nous sommes tous frères dans l'effort et la douleur contre un ennemi invisible mais puissant. Honneur au premier comme aux suivants.

14/09/2021 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur grogro

Le scénario de cette BD tient sur un confetti : il raconte le marathon des Jeux Olympiques de 1928, soit un peu plus de deux heures et demi de course. Arrivés à ce stade de la compétition (gag), les passionnés de sport tels que je ne le suis pas commencent logiquement à transpirer. 115 pages... Et bien c'est absolument captivant, du début à la fin ! Sortie opportunément l'été des JO de Tokyo, on aurait cependant tort d'y voir une démarche marketing. Servi par un dessin cinématographique, tout au crayon gras noir et bénéficiant d'une bichromie très classe, le récit avance sur plusieurs niveaux narratifs. A la fois récit historique, il se fait tour à tour militant, psychologique, et profondément poétique, au point de vous titiller les glandes lacrymales. La simple mise en relation de certains textes, sobres, ramassés, choisis avec un soin d'orfèvre, avec certaines images à la force évocatrice indéniable provoque des effets oniriques bienvenus avec un sens de l'à-propos parfois étonnant. On ressort de cette lecture avec l'impression d'avoir visionné un film d'époque, mais surtout d'avoir fait un véritable voyage spatiotemporel, autant documentaire qu'introspectif. Le récit commence en effet par une vibrante citation de Pierre de Coubertin (peut-être dans son discours fondateur des JO modernes, mais c'est à vérifier) vantant les valeurs de l'olympisme et s'achève par une partie documentaire qui vient confronter la théorie à la réalité. Cruel ! Et militant, donc ! Façon All Lives Matter... Nicolas Debon semble avoir trouvé la foulée qui lui convient. Après Le Tour des géants et L'Essai, déjà très chouettes (et L'Invention du Vide que je ne connais pas encore mais que je vais m'empresser de découvrir), il livre une épopée quasi homérique où un petit Ulysse moderne fait face aux a priori et à la bêtise, se confronte à ses propres limites physiques, affronte les monstres de son époque dont les finlandais Laaksonen et Marttelin ou le japonais Yamada... El Ouafi Boughéra rêve-t-il de sa terre natale quand point la fatigue ou le désespoir au cours des 42 kilomètres qui constituent son odyssée ? Un album de grande grande classe !

13/08/2021 (modifier)