Nez de Cuir

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Roger de Tainchebray revient des guerres napoléoniennes mutilé. Malgré ce handicap, il se jette dans les bras de nombreuses femmes, mais va tomber amoureux de Judith de Rieusses, la seule qui va lui résister.


1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte 1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Adaptations de romans en BD Jean Dufaux La Normandie Séquelles de guerre Séries avec un unique avis

13 mai 1814 lors de la Campagne de France, une balle cosaque et un coup de sabre arrachent un morceau du visage de Roger de Tainchebray, laissé pour mort sur un champ de bataille. Recueilli et soigné, il s'en retourne dans son domaine normand et reçoit son surnom de Nez de Cuir. L'amertume et la rancoeur emplissent son coeur, car il doit cacher son visage défiguré par un masque, tandis que pour cacher les blessures de l'âme, il fuit la réalité dans les bras de nombreuses femmes, d'où son second surnom de "gentilhomme d'amour". Mais il va vivre un amour impossible et contrarié avec la belle Judith de Rieusses qui refuse le mariage.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Août 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Nez de Cuir © Futuropolis 2019
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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29/05/2021 | Agecanonix
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Il s'agit d'une adaptation du roman le plus célèbre de Jean de La Varende, publié en 1936 et qui fut un beau succès. Auteur peu connu, La Varende fut l'écrivain du terroir normand, un royaliste et un catholique qui passa toute sa vie dans ses propriétés normandes, celles du Pays d'Ouche (actuel département de l'Eure), racontant dans ses romans l'histoire de ses ancêtres, des gentilhommes à l'orgueil disparu, à la sensualité brutale et à l'intrépidité au service des souverains. Dufaux signe une très belle adaptation, d'une grande fidèlité dans le style et l'esprit, au point de reprendre des dialogues entiers et des passages dans un style un peu ampoulé et des tournures de phrases d'un autre temps, en respectant la qualité du texte, dans une narration joliment poétique, empreinte de mélancolie. Il y a pas mal de textes récitatifs, mais ça se lit avec plaisir, c'est une adaptation fidèle d'un univers romantico-historique où à travers le héros, Dufaux brosse un tableau sociétal très réussi du terroir normand et des nobles qui y vivaient autour des années 1815-1820. J'avais lu ce roman il y a bien longtemps, je m'y suis rapidement replongé dedans et j'y ai retrouvé l'atmosphère décrite fidèlement. Le personnage de Roger de Tainchebray n'est pas particulièrement sympathique, aucun personnage n'est attachant, mais on peut toutefois s'intéresser à son sort, car toute sa vie va être vouée à une longue souffrance intérieure, et pour oublier son traumatisme d'une guerre qui l'a défiguré, il va multiplier les conquêtes galantes. Sa prestance, son audace, son regard bleu intense resplendissent sur un fond de tristesse, il a de la classe. Son malheur va s'amplifier lorsqu'il tombe amoureux de Judith de Rieusses, seule femme qui lui résiste. A première vue, ça sent le mélo à plein nez me direz-vous ? mais c'est beaucoup plus subtil que ça, c'est une belle Bd, dont l'esprit à l'ancienne a été bien capté par les auteurs, cependant les personnages sont intemporels, ce genre d'histoire pourrait se produire aussi de nos jours suite à un accident. L'autre atout en plus d'une narration et d'une écriture de qualité, est graphique, et ici Terpant livre de très belles planches avec des images superbes de paysages campagnards, de chasse en forêt, de châteaux dans la nuit (notamment le château de Beaumesnil qui existe vraiment dans l'Eure), son dessin bien qu'un peu raide par endroits, est raffiné, élégant et enjolive le décor rustique et champêtre qui domine dans cette histoire qui voit l'union de deux grands auteurs de BD. A noter que La Varende s'est inspiré de son arrière grand-père qui a réellement été défiguré sur un champ de bataille de l'Empire, il s'est servi de ses lettres pour échafauder son roman ; celui-ci a fait l'objet d'un film romanesque en 1951 avec Jean Marais dans le rôle-titre.

29/05/2021 (modifier)