Richard

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)

Lewis Trondheim revient avec quatre courts récits autour de Richard. Particulièrement créatif lorsqu’il s’agit de « troller » son prochain, la verve moqueuse de ce fidèle compagnon de Lapinot ( (Les Nouvelles Aventures de Lapinot) pourrait bien, un jour, lui attirer de gros ennuis. Quatre récits truculents autour de cette figure excessive.


Les chieurs Les petits éditeurs indépendants Lewis Trondheim Patte de Mouche Spin-off Tout petits albums

Dans le premier tome, Richard relit la bande dessinée d’un de ses amis. Une mission qu’il prend très au sérieux… trop peut-être ? Le portrait grinçant de Richard en troll jusqu’au-boutiste.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 2021
Statut histoire Une histoire par tome 5 tomes parus

Couverture de la série Richard © L'Association 2021
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)
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20/04/2021 | ThePatrick
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L'avatar du posteur Deretaline

Bien qu'il soit théoriquement possible de donner mon avis individuel sur chacun des cinq albums, je préfère donner mon avis sur la série dans sa totalité, les albums étant trop courts pour pleinement en parler sans se répéter toutes les trois lignes. Richard, ce sont les aventures d'un type un peu con, extrêmement chiant aussi, qui cherche continuellement la petite bête chez les gens. Il ne peut pas s'en empêcher : dès qu'il croise quelqu'un il faut qu'il le titille, qu'il l'emmerde, qu'il lui sorte toutes les âneries qui lui passent par la tête pour être sûr d'énerver les gens. Ce qui marche dans cette série, surtout, ce sont les dialogues, toujours vifs et amusants. "Richard au cimetière" et "Richard et les quasars" m'ont tout particulièrement fait rire avec leur montée progressive de l'énervement et la surenchère de phrases débiles. C'est très drôle ou a minima divertissant. Bon, un petit point a tout de même entaché ma lecture cependant, à savoir la simplification de la pensée et un raccourcis dans l'un des albums, "Richard et les enfants d'Abraham". Je ne sais pas si c'est parce qu'en ce moment-même le conflit israélo-palestinien et les atrocités de l'état d'Israël sont de nouveau sous le feu des projecteurs et comme jamais auparavant présent dans le débat publique, mais j'ai l'impression d'y trouver une formulation maladroite faisant un raccourcis entre juif et pro-Israël. Je m'explique : dans cet album Richard se fait alpaguer pour une association récoltant des signatures pour soutenir le peuple palestinien et faire cesser les massacres et, comme à son habitude, Richard agit comme un con et énerve progressivement la militante qui lui a adressé la parole. Que Richard disent des conneries, voire même des propos antisémites dans le cas présent, ça me parait cohérent avec le personnage tel qu'il nous a été présenté jusque là. Par contre, que la militante fasse à deux reprises le raccourcis de désigner comme juive toute personne cherchant à nuire à son action et parte du principe que tous-tes les juifs-ves sont de-facto en soutien à Israël ça me gène déjà un peu plus. Je ne dis pas que ce genre de raisonnement n'existe pas, dès lors qu'il y a un soulèvement pour dénoncer les pratiques barbares d'un groupe d'individus vous trouverez toujours des couillons pour rejoindre la lutte dans le simple but de taper sur les innocents qui auraient malheureusement des points communs avec elleux (fussent-ils même prétendus). Ce qui me gène c'est que si Richard dit des conneries antisémites et que la militante en dit aussi, sans distinction ni nuance, qu'en retire-t-on ? Bon, pour venir contredire tout ça l'album se termine par une personne juive venant justement dénoncer Israël et exprimer ouvertement son souhait de voir l'état en question disparaître, mais pourtant je garde tout de même un goût étrange dans la bouche. Vois-je le mal partout ? Est-ce que je cherche constamment la petite bête ? Peut-être. Je ne sais pas. En tout cas ça m'a parasité la lecture du reste de la mini-série. Je laisse cet album de côté dans la considération de cette série, je ne sais toujours pas quoi en penser et il est indéniable que les concerné-e-s et les personnes mieux informé-e-s que moi en sauront bien plus sur la question. Cet album mis à part la série est très divertissante et même amusante.

23/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Note : 3,5/5 Dans les aventures de Lapinot, Richard est un personnage moteur essentiel au récit et à l'ambiance, mais il est aussi rendu suffisamment agaçant pour n'avoir pas été trop motivé à lire cette série sur lui seul avant de tomber sur les albums chez des amis. S'agissant de pattes de mouche, ils se lisent vite mais je suis sorti de chacun d'eux avec le sourire. Richard y est moins exubérant mais il garde toujours son côté piquant et gentiment agaçant. C'est surtout sa grande capacité à mettre les choses du quotidien en perspective qui fait ici sa force : ne se laissant jamais faire par les conventions, il joue (volontairement ou non) les idiots pour renverser les situations et mettre ses interlocuteurs mal à l'aise face à l'évidence mêlée de naïveté et d'espièglerie de ses arguments. Cela donne lieu à des dialogues et des situations très drôles et en même temps suffisamment intelligente pour faire un peu réfléchir. Là où je n'arrive pas à me satisfaire pleinement de cette série, c'est à cause du format si petit des albums Patte de Mouche : j'ai besoin de plus de consistance, d'une lecture pour longue pour me satisfaire. Mais comme j'ai pu lire les différents albums dans la foulée, je me dis que plusieurs de ces histoires regroupées dans un plus gros album au format 48cc, et peut-être colorisées par Brigitte Findakly au passage, ça me plairait beaucoup.

03/01/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Tome 1: Richard et les quasars. On est dans un quasi huis-clos (on ne quitte la bibliothèque de l’ami de Richard que pour la case finale), avec deux personnages presque immobiles, qui échangent quelques paroles. On le voit, Trondheim joue ici l’économie de moyens. Et pourtant, sur cet ensemble minimaliste, et un pitch de départ lui aussi très simple (un pote chez qui Richard est invité lui demande son avis sur la BD qu’il vient d’écrire), Trondheim réussit quand même à produire quelque chose de sympa, voire même à être drôle à plusieurs reprises. En effet, Richard pousse totalement à bout son ami (qui pète complètement les plombs sur la fin), en le questionnant sur ses motivations d’auteur, les pseudo sous-entendus de son œuvre, etc. Vite lu, bien sûr, mais c’est une lecture détente agréable, qui inaugure bien cette mini-série que Trondheim consacre à l’un des personnages issus de ses Lapinot. Note réelle 3,5/5. Tome 2 : Richard et les enfants d’Abraham. Une nouvelle fois nous retrouvons ce chieur de Richard, alpagué dans la rue pour signer une pétition contre la politique israélienne en Palestine, et qui va prendre le chou à son interlocuteur, à coups de questions existentielles, d’hésitations, etc. C’est encore une lecture rapide et agréable, peut-être un chouia moins réussie que la précédente, mais ça se laisse lire encore avec plaisir. Note réelle 3/5. Tome 3: Richard au cimetière. Richard, en éternel chieur, ne sait pas trop comment occuper son dimanche. Enfin il a trouvé une idée. Il va emmerder un type qui cherche la tombe d'un chanteur à la mode. Relou, faisant la morale au type, Richard finit par provoquer une bagarre (à coup de photos gênantes et de commentaires pourris sur les réseaux sociaux). Comme pour les opus précédents, c'est léger mais amusant. Un petit moment de détente, le sourire aux lèvres. Richard est un relou attachant, et Trondheim est un bon exploiteur de "petits riens"... Note réelle 3,5/5. Tome 4 : Richard en salle d’attente. Richard poireaute dans une salle d’attente, son médecin semble avoir du retard. Richard se fait chier. Et que fait un chieur lorsqu’il se fait chier ? Eh bien il fait chier les autres. En l’occurrence la secrétaire, qui peine à calmer ses délires. Pas le plus réussi de la série. Ça se laisse lire, mais il manque ici un je ne sais quoi qui m’avait fait davantage accrocher aux précédents opus. Note réelle 2,5/5. Tome 5 : Richard et Dieu. Décidément, Trondheim peine à tenir la distance avec ses Richard. Les trois premiers opus, bien que légers, étaient réussis, amusants, tandis que ce « Richard et Dieu », à l’instar du précédent opus, est globalement décevant. Peu drôle, presque ennuyeux à force d’attendre qu’il se passe quelque chose (et ce d'autant plus que la pagination est plus importante que les précédents tomes), avec une fin franchement décevante. Si maitre Trondheim continue dans cette série, il faudra qu’il se renouvelle et qu’il trouve de bonnes idées. Sinon, une pause s’impose, question de rebondir sur une autre série. Note réelle 2/5.

05/05/2021 (MAJ le 02/05/2022) (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Comme beaucoup j’adore le personnage de Richard, et je me fais une joie de le retrouver régulièrement dans de courts récits façon « Martine à la ...». A travers son héros caustique, on retrouve la verve de l’auteur face à différentes situations (voir les titres des albums). Tous les tomes ne se valent pas, Richard et les quasars m’a fait hurler de rire, alors que le dernier ne m’a pas délivré le rictus escompté (R. Et Dieu). Mais dans l’ensemble, c’est simple, efficace, drôle, distrayant ... court et complètement dispensable. On est dans les petits riens qu’affectionnent Trondheim à la mode Richard, et si ce n’était pas ce personnage mis en avant, je me jetterai certainement moins sur cette série (pas simple à trouver au demeurant)

25/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Richard et les quasars Voulant rendre service, Richard accepte de relire la bande dessinée d'un ami. Bien évidemment, c'est sans compter sur la nature profonde dudit Richard, auprès duquel le plus poilu des trolls fait figure d'ange. On le sait, Trondheim maîtrise à la perfection l'art de la contrainte, les récits courts, les dialogues décalés et l'absurde pince sans rire. Tous ces éléments sont réunis dans cet opuscule. Et en maître troll, Richard puise dans l'astronomie et la psychanalyse pour pousser à bout son interlocuteur. Sa logique sera à la fois absurde et implacable. J'ai eu le bonheur de retrouver ici du très bon Trondheim, simple, efficace et incisif. Et sur les 24 pages de ce Patte de Mouche, j'ai éclaté de rire plusieurs fois, ce qui pour les fans de mesurable donne un ratio rire / page ou rire / euro très appréciable. Bref, j'aime !

20/04/2021 (modifier)