Ils ont tué Leo Frank

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Reportage sur un procès historique qui a défrayé la chronique au début du XXème siècle aux États-Unis


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Les petits éditeurs pendant la pandémie Procès Racisme, fascisme [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

1913. Le corps de Mary Phagan, 14 ans, est retrouvé dans l’usine dans laquelle elle travaillait. Elle a été étranglée. Près d’elle deux bouts de papier sur lesquels, agonisante, elle aurait écrit que son violeur et assassin est un homme noir. La police identifie rapidement deux suspects : Leo Frank, le patron de l’usine qui est le dernier à l’avoir vue vivante et Jim Conley, balayeur, noir, surpris en train de laver une chemise tachée de sang… Qui du jeune et riche patron juif venu de Boston ou du pauvre employé noir illettré sera inculpé ? Dans ce récit tout est vrai. L’affaire, l’emballement de la presse, les mots, terribles, prononcés au procès, le témoignage, au crépuscule de sa vie d’Alonzo Mann… La résonance avec l’époque actuelle aussi… (texte de l'éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Février 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ils ont tué Leo Frank © Steinkis 2020
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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27/11/2020 | AlainM
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L'avatar du posteur Noirdésir

Une histoire vraie – hélas – comme le confirment les documents du dossier final. Une histoire tristement banale du Sud raciste, au début du XXème siècle. La seule nouveauté, c’est que ce n’est pas un Noir qui a été lynché après une parodie de procès raciste, mais un juif (des « nègres » ont même vu leur témoignage pris en compte, y compris lorsque l’un d’entre eux était le coupable réel, du moment que cela confortait l’accusation). L’emballement médiatique (des torchons rivalisant de rumeurs et autres accusations fantaisistes pour gagner des lecteurs et du fric), des notables antisémites, et donc une erreur judiciaire, aucun de ceux qui ont ouvertement commis ce « crime » (faux témoignages, procès biaisé, lynchage expéditif assorti de violence sur le cadavre) n’ayant jamais été poursuivi. La narration est fluide, le sujet intéressant, l’antisémitisme remplaçant ici le racisme anti noir. Les documents placés en fin d’album, certaines déclarations de Trump montrent que le feu couve encore et que le racisme n’est pas mort – dans cette région moins qu’ailleurs. Le sujet n’est hélas pas nouveau, mais je ne connaissais pas cette affaire. La lecture est très recommandable.

06/10/2023 (modifier)
Par AlainM
Note: 3/5
L'avatar du posteur AlainM

Les éditions Steinkis, qui ont repris la devise d’Isaac Newton «Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts», propose ici un ouvrage qui relate un procès survenu en 1913 dans le Sud des États-Unis et qui a fait grand bruit à l’époque. Tous les faits repris dans cette BD sont véridiques. Ce procès, qui fut un genre d’affaire Dreyfus américaine, aborde divers aspects de la société américaine du début du XXème siècle : racisme, antisémitisme, manipulation de l’opinion publique, immunité de certaines personnes, misère sociale, etc. On y voit aussi que les choses, même si elles ont un peu évolué, n’ont pas complètement changé depuis lors. Ne croyons cependant pas que cette problématique n’est qu’américaine car les mêmes thèmes touchent également notre chère « vieille Europe » d’une façon un peu différente certes mais pas si éloignée. Le scénario est donc un reportage assez objectif, même si on sent un certain parti pris du scénariste, ce qui est bien compréhensible vu la manière inique dont le procès s’est déroulé. Le quatrième de couverture laisse présumer qu’il y a du suspense dans cette BD (« Deux suspects sont identifiés par la police : un balayeur noir et alcoolique et le patron de l’usine, un nordiste riche et juif. La foule exige un coupable… »). Mais il n’en est rien car le titre et les premières pages dévoilent d’emblée la fin du principal accusé. C’est dommage car j’aurais aimé vivre le procès et ses rebondissements en suivant les craintes et les espoirs de l’accusé plutôt que d’en être réduit à lire le détail de la manière dont on en est arrivé à lyncher ce pauvre homme. Pourquoi diantre certains auteurs pensent-ils rendre plus intéressants leurs récits en y incorporant des flashbacks plutôt qu’en suivant simplement le fil de l’histoire ? Le dessin n’est pas des plus agréables. Même si je n’ai pas trouvé la forme de cette BD particulièrement captivante tant au niveau du dessin que de la découpe scénaristique, le sujet abordé et la véracité de ce fait historique m’incite à mettre une cote honorable à ce one-shot.

27/11/2020 (modifier)