Refuznik ! - URSS : L'impossible départ

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Bella Goldberg naît en Union soviétique quelques mois avant le décès de Staline. Ses origines juives la confrontent très tôt à l'antisémitisme.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide 1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Communauté juive Europe centrale et orientale La BD au féminin Sculpture Séries avec un unique avis

Seule la sculpture lui permet de s'exprimer. Mais peu à peu, elle se range du côté des artistes dits dégénérés. Bientôt, une seule solution s'offre à elle pour vivre dignement : quitter son pays pour rejoindre Israël.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Mars 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Refuznik ! - URSS : L'impossible départ © Steinkis 2019
Les notes
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09/09/2020 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Refuznik est la biographie d'un personnage a priori fictif, une artiste juive ukrainienne née à Kiev l'année de la mort de Staline et ayant vécu toute sa jeunesse en URSS, dans un pays sous la coupe de la Russie soviétique. La jeune Bella Goldberg n'a que sa passion pour la sculpture comme échappatoire à une société étouffante où l'administration soviétique aliénante et la surveillance constante bride toute liberté et possibilité d'émancipation ou d'imagination. Sans parler du fort antisémitisme qu'elle et sa famille subissent en Ukraine. Alors qu'elle devient une jeune adulte et que ses espoirs d'un changement politique sont brutalement déçus suite au Printemps de Prague, elle ne voit plus comme solution que la fuite et décide d'entamer les éprouvantes démarches pour obtenir l'autorisation de quitter l'URSS pour rejoindre Israël, faisant d'elle au passage une traître à sa patrie. C'est une lecture instructive sur les conditions de vie en URSS dans les années 50 et 60, mais aussi sur les conditions très compliquées pour "passer à l'Ouest". A ce sujet, j'ignorais totalement qu'une telle sortie d'URSS était possible de manière légale. Je croyais que le rideau de fer était totalement imperméable comme on le voit dans les films Hollywoodiens sur cette époque. Alors certes c'est une procédure très lourde et impliquant beaucoup de contraintes et de risques pour soi et ses proches, mais donc elle est possible... en tout cas pour la communauté juive grâce à la création d’Israël et aussi parce que les Soviétiques semblent ne pas voir d'un œil trop négatif le fait de se débarrasser ainsi des juifs de leurs pays. La sortie d'URSS n'est pas la seule thématique de cette BD puisqu'elle aborde aussi largement les conditions de vie des juifs ukrainiens à l'époque, ainsi que les conditions des jeunes artistes, en URSS puis ensuite ailleurs, notamment en Israël et en Europe occidentale dans le dernier tiers de l'album. Sur la forme, le graphisme est plutôt bon sur le plan technique mais pas vraiment ma tasse de thé sur le plan subjectif. Je trouve qu'il manque de clarté et les personnages féminins sont parfois très masculins à tel point que plusieurs fois j'ai cru avoir affaire à un homme avant de réaliser que c'était une femme. Le rythme narratif est lui aussi correct mais parfois un peu mou. J'ai très peu ressenti de tension lors du moment où l'héroïne doit finalement quitter le pays alors que ça aurait dû être un passage très intense, j'imagine. Et je me suis également assez peu attaché à l'héroïne. Concrètement, je n'ai pas été emporté par ce récit et je n'en ai finalement retiré que sa partie documentaire et instructive, mais pas vraiment de sentiment d'être pris par l'intrigue ni de ressentir une vraie émotion. Mais comme il m'a finalement appris pas mal de choses sur l'URSS et le monde à cette époque, je sors plutôt satisfait de ma lecture.

09/09/2020 (modifier)