Homoblicus (Obliquomo)

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Guidé par Homoblicus, un professeur se lance à la recherche de l'Oblique, à l'origine de grandes créations.


Auteurs italiens Séries avec un unique avis

"Qui est-il, d'où vient-il, ce mystérieux Homoblicus étudié par le professeur Hackensack ? L'univers est-il oblique ? Les chroniques de l'Oblique vous en diront plus... Sergio Ponchione nous fait pénétrer ici dans son très abouti et délirant "traité de l'Oblique", truffé de références littéraires, cinématographiques et bédéphiliques. Un hommage au cinéma expressionniste allemand, aux vieux comics américains mais surtout à la pataphysique (paix au grand Alfred Jarry), qui trouve ici une de ses plus patentes références en bande dessinée." (quatrième de couverture)

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Homoblicus © Vertige Graphic/Coconino Press 2006
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

01/03/2020 | Noirdésir
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Inclassable, en effet, voilà bien ce qui peut qualifier cet album, qui m’a permis de découvrir cet auteur italien on ne peut plus original, mais aussi une œuvre difficile à cerner, à appréhender, et donc à présenter. Je vais quand même m’efforcer d’en dire quelques mots. Tout d’abord, le lecteur qui se plonge dans cet « Homoblicus » doit être curieux, et ouvert à ce qui sort de l’ordinaire. Et il ne doit pas forcément s’attendre à tout « comprendre », certains passages ayant encore leur part de mystère pour moi. Mais je trouve que le tout justifie les parties, mon sentiment général l’emporte largement sur les quelques points obscurs, voire abscons qui parsèment cette œuvre étrange. C’est parfois obscur ai-je dit, et la « construction » de « l’histoire » participe de cette difficulté – mais aussi de l’attrait – de cette lecture. En effet, Ponchione use de styles graphiques différents, mais aussi et surtout balaye le traditionnel gaufrier, pour bâtir des planches originales : des sortes de calligrammes (le texte occupant des « cases » en forme d’objet : voiture, parapluie, cafetière, etc.), des cases lues comme un jeu de l’oie, ça part dans tous les sens, avec quelques passages proches de l’oubapo tellement les contraintes formelles font partie de la narration. Au milieu de tout ça, Ponchione multiplie les références, les clins d’œil (Escher par exemple). Aux vieux comics, à la pataphysique et à Alfred Jarry – au surréalisme aussi, via certaines allusions ou certains décors (mais Jarry lui-même est une sorte de précurseur du surréalisme, mais aussi de la pataphysique et de l’oulipo/oubapo). Au milieu de ce « foutoir », cet empilement de références, apparaissent des pages singeant un journal, des catalogues d’exposition, le titre d’un chapitre (Wunderkammer, c’est-à-dire cabinet de curiosités) pouvant tout à fait servir de titre et de résumé à une bonne partie de cet album étrange. Et du coup, cet « Homoblicus », cette recherche de « l’obliquité », menée par le professeur Hackensack, un savant aux faux airs rétro de Nimbus rappellent que Ponchione souhaite ici s’écarter des canons traditionnels, et s’attache à jeter un regard de biais sur le monde. Et l’Homoblicus n’est en fait que l’imagination, prétendument insufflée aux hommes par ce personnage « oblique » qui se bat contre la normalité, le rationalisme et le banal. Dans la deuxième moitié de l’album, des sortes de récits de rêves, des cases chargées, très surréalistes, donnent un air poétique à cette quête. Si j’ai bien aimé le côté visuel, graphique – je suis très friand des œuvres atypiques, qui s’écartent des sentiers battus, et j'aime aussi les références qui irriguent cette œuvre –, j’ai trouvé certains passages un peu moins captivants, ce qui fait que l’ensemble me laisse un peu sur ma faim. Mais c’est en tout cas un album intriguant, franchement hors norme, et qui, malgré ses quelques défauts, ne peut que titiller la curiosité. Mais c'est à feuilleter avant d'envisager l'achat, car cela peut rebuter pas mal de lecteurs, car c'est le genre de productions qui sont très clivantes. Note réelle 3,5/5.

01/03/2020 (modifier)