Le Monde du dessous

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Un jour, Agustin fait un tour dans la mine du Potosi, qui « mange » régulièrement les hommes de son village. Voyage initiatique, conte sud-américain à la morale occidentale, la 4ème production du couple Sibran / Tronchet.


Adaptations de romans en BD Amérique du sud La BD au féminin

Agustin revient dans son village, Ullua, qui a été déserté par tous ses habitants. C’est là qu’il a grandi, au milieu de ses frères, qu’il a nombreux, comme dans toutes les autres familles du village. Il est élevé par sa mère, Sara Quiroga, parce que son père, le premier, Eusebio Osorio, n’est jamais là. Il part souvent, et pour longtemps, chercher fortune dans la mine de Potosi, une mine d’argent qui avale les hommes d’Ullua et des villages voisins depuis des siècles… Son deuxième père, c’est son géniteur, Melchior Molina, qui a violé sa mère un soir où Eusebio n’était pas là… Il sera chassé du village par son troisième père, spirituel celui-là, celui que le village appelle Padre Pio, un prêtre ouvrier, épris de justice, de liberté, de fraternité. Agustin, lui, est triste que Eusebio, son père, se ruine la santé à la mine. D’autant qu’il pourrait rendre les cultures du village prospères, puisqu’il sait faire tomber la pluie. Le jour où une explosion ramène Eusebio en petits morceaux à la maison, Agustin est confié au Pako, une espèce de chamane qui va l’initier aux rites anciens.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Mai 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Monde du dessous © Casterman 2015
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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17/03/2019 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

Un album dont la lecture est relativement rapide, mais agréable. Le style graphique de Tronchet est assez particulier. Je le trouve personnellement plus adapté aux nombreuses séries humoristiques qu’il a produites. Mais, disant ça, ses séries plus « réalistes » ne m’ont jamais réellement avoir pâti de son style, c’est très lisible. Tronchet adapte ici un roman d’Anne Sibran, avec laquelle il avait parcouru une partie de l’Amérique du sud. Au travers de la destiné d’un personnage, dans les années 1950-1960, Tronchet dénonce l’exploitation des mines d’Argent (mot à prendre dans toutes ses acceptations d'ailleurs), qui ont englouti depuis la conquête espagnole des centaines de milliers de pauvres – les flash-backs sur les périodes antérieures s’imbriquent bien dans la trame principale. C’est aussi le cas de la petite touche de fantastique, développée juste ce qu’il faut (autour du diable et/ou de la princesse libérée des glaces). Un récit un peu truculent, souvent noir, que je vous encourage à découvrir, à l’occasion.

18/11/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est un conte qui se base sur les offrandes que faisaient les mineurs boliviens au diable afin de chasser le mauvais sort. Il faut rappeler que les accidents mortels ont faient énormément de victimes pendant quatre siècles depuis l'invasion par les conquistadores espagnols. Près de 8 millions d'indiens ont payé de leur vie afin de donner de l'or et de l'argent aux colonisateurs. J'avais bien aimé Vertiges de Quito de Didier Tronchet sur l'Equateur, un pays un peu méconnu. C'était d'ailleurs un excellent carnet de voyages. L'auteur poursuit son inspiration avec un autre pays d'Amérique latine qui est voisin en nous livrant ce conte inspiré des légendes locales. Son graphisme est toujours aussi caractéristique avec un trait naïf et des couleurs chaudes. J'ai un peu moins aimé mais cela reste un travail tout à fait convenable. Visiblement, le dieu fric va en prendre un sacré coup un jour ou l'autre, c'est la moralité de ce récit.

17/03/2019 (modifier)