La Tomate
Dans la lignée des grandes œuvres d’anticipation telles que SOS Bonheur ou 1984, ce nouvel album de Régis Penet questionne les dérives de notre société moderne et l’appropriation du vivant par des sociétés privées. Un récit qui part de rien (une simple tomate) et nous raconte la fin du monde... dans un futur qui ne nous semble pas si éloigné que ça.
Anticipation La BD au féminin
Un box des accusés n'aura jamais aussi bien porté son nom. Anne Bréjinski est dans une espèce de boîte en verre. Elle est face à ses juges, le regard un peu perdu dans le vide. Elle ne sait pas trop par où commencer. Ça a finalement débuté par une journée très normale. Elle avait une intervention à faire dans un quartier du troisième cercle. La société est divisée en cercles, ceux qui font partie du 3ème sont les citoyens de 3ème zone. Elle, fait partie du 2ème cercle, celle des fonctionnaires, semble-t-il. Elle est chargée de récupérer des objets à « retrancher ». Ce sont des objets qui viennent du monde d'avant, ce jour-là, dont un livre avec des illustrations. Elle rassure les gens qui habitent dans une espèce de case ouverte, sans porte. Ce n'est pas dangereux. Mais elle l'emporte pour le détruire. Un petit sachet en tombe. Des graines de tomates. Elle ne sait pas pourquoi ni comment, en rentrant chez elle, elle détruit sans l'ombre d'une hésitation le livre, mais pas le sachet. Ça lui semblait... naturel, de le garder. Ses juges sont furieux. Aurait-elle donc agi sciemment ? En toute connaissance de cause ?
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Editeur
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Genre
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Public
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| Date de parution | 24 Janvier 2018 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un one-shot qui marche bien, je m'attendais à quelque chose sans grande surprise, un peu froid vu le dessin, mais c'est bien exécuté. On est dans un monde futuriste, la société est clivée en plusieurs zones sociales (on retrouve encore cela dans Chien 51 récemment adapté au cinéma). Toutes les plantes sont bannies car elles ont provoqué une catastrophe dans le passé et un peu comme dans Fahrenheit 451 des brigades sont chargées d'éliminer tout ce qui n'est pas dans la doxa. L'héroïne en fait partie et subrepticement décide contrairement à son devoir de conserver des graines de tomates et de faire pousser ça dans une pièce, en cachette de son mari. Mais aussi elle doit se procurer de l'eau qui est rationnée et surveillée. Une dystopie qui ne révolutionne pas le genre mais une bonne lecture.
L’intrigue se déroule dans un Paris futuriste, dans une société sclérosée, totalitaire, dans une ambiance post-apocalypse (on ne connait pas trop les détails, on devine juste que l’eau est sévèrement rationnée). On ne sait pas trop ce qui s’est passé, mais la société est divisée en trois « cercles » de personnes, celles du troisième cercle étant mises à l’écart. L’héroïne travaille pour un ministère chargée de détruire tous les rebuts de l’ancienne société réapparaissant (sculpture, magazine, sachet de graines, etc.). Et justement, elle découvre un sachet de graine, décide de cacher cette découverte et de faire pousser les tomates. Elle est dénoncée et passe en jugement. Tout dans le traitement – du dessin à la colorisation, en passant par la narration (très sobre), renforce l’aspect froid de cette société, dans laquelle de zélés fonctionnaire appliquent aveuglément des décisions terribles. Disons que ça se laisse lire, relativement rapidement (il y a peu de textes finalement). Mais j’en suis sorti un peu frustré. Essentiellement parce que la société en question est peu expliquée, on ne rentre pas dans les détails, et les personnages ne nous livrent pas grand-chose de leurs personnalités – il est vrai mises en retrait de force par le contrôle strict exercé sur chacun. Mais, après tout, cela participe aussi de l’ambiance froide, stérilisée qui imprègne l’histoire.
Dans cette oeuvre d'émancipation, on est dans un Paris qui a été détruit par un cataclysme planétaire et qui tente de se reconstruire dans une société qui contrôle le moindre faits et gestes dans un style qui rappelle Fahrenheit 451 ou encore l'excellent Bienvenue à Gattaca. Il n'y a plus assez d'eau pour les habitants. La pénurie doit être gérée par des fonctionnaires zélés. L'héroïne va se rendre compte à ses dépends que le simple fait de faire pousser un plant de tomate peut conduire à la peine de mort car cela met en péril la sécurité de toute la communauté. Il est dommage que le style graphique tout comme l'héroïne soit si froid. Cela est sans doute voulu mais cela n'emporte pas l'adhésion. Pour le reste, c'est plutôt bien vu.
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