Royal City

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Depuis plus de trois générations, la petite ville industrielle de Royal City voit naître, grandir, partir, vieillir et mourir les membres de la famille Pike.


Auteurs canadiens Douleurs intimes Image Comics Le deuil Secrets de famille...

Patrick, romancier en perte de vitesse ; Tara, bien décidée à relancer la compétitivité de la ville ; et Richard, égaré dans le dédale d'une vie dissolue ; tous sont aujourd'hui réunis par la force des choses, et la crise cardiaque de leur père. Dans cette nouvelle épreuve se fait l'écho du drame qui bouleversa la vie de chaque membre de cette famille : la mort de Tommy, le plus jeune fils, retrouvé noyé alors qu'il n'était encore qu'un enfant, et dont le souvenir hante depuis le quotidien de ses proches.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Janvier 2018
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Royal City © Urban Comics 2018
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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22/02/2018 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Depuis que j’ai découvert cet auteur, j’ai longtemps entretenu un drôle de rapport avec Jeff Lemire et ses productions. Systématiquement, j’étais attiré par ses albums, leur synopsis originaux, l’humanisme qui s’en dégage malgré la dimension souvent fantastique des scénarios proposés. Systématiquement, j’avais envie d’essayer… et systématiquement, je n’étais jamais aussi séduit que je l’espérais. Puis est venu Royal City… Une fois de plus la couverture m’intrigue. Ce dessin un peu brouillon, brut, duquel se dégagent une étrange sensibilité, une espèce de fêlure attire mon regard aussi surement qu’un être tortueux au milieu d’une plantation de bouleaux. Petit coup d’œil sur le résumé qui laisse sourdre l’idée qu’il s’agit plus ici d’une sorte de roman graphique –avec une touche de fantastique tout de même- que d’un récit fantastique pur et dur et me voilà définitivement ferré. A la lecture, je suis charmé. Ce récit aux allures classiques (la petite ville paumée, la fratrie réunie suite au coma du paternel, les tensions entre habitants devant le projet de fermeture de la principale usine du bled) prend une autre dimension grâce à une pointe de fantastique. Cet aspect fantastique n’est pas du tout artificiel. Je dirais même qu’il est essentiel au récit car c’est lui qui va révéler chaque personnage, l’éclairant sous un autre angle. Du coup, même si nous sommes devant un récit fantastique, son côté roman graphique prédomine… et inversement (oui, je sais, difficile d’être moins clair mais c’est vraiment mon ressenti). Le dessin très brut pourra déplaire à certains. A titre personnel, et même si je trouve que Jeff Lemire aurait pu un peu mieux fignoler certains visages, je suis plutôt séduit. Comme dit plus haut, je trouve que ce dessin dégage une certaine fêlure, une fragilité, une maladresse qui cadrent bien avec le propos. Je me suis jeté sur chaque tome à sa sortie, et ce jusqu’au terme de la série (même si aujourd’hui, on parle d’une suite dont je ne comprends pas bien l’intérêt). A chaque tome, j’ai trouvé ce que j’espérais jusqu’à la conclusion que je trouve juste et touchante. Royal City a constitué ma porte d’entrée dans l’univers de Jeff Lemire et depuis lors je me suis penché sur d’autres productions de l’auteur (parfois antérieure à cette série) sans toujours retrouver un tel niveau d’émotion. Pour moi, cette série gardera donc toujours un goût particulier.

22/02/2018 (MAJ le 08/09/2022) (modifier)
Par Alix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Pourquoi diable n’ai-je pas lu cette série avant. J’adore pourtant les œuvres de Jeff Lemire, et les thèmes de cette histoire avaient tout pour me plaire… et bingo ! « Royal City » raconte la vie d’une famille qui s’est disloquée le jour de la mort de Tommy, le plus jeune fils. Le ton est donc très « roman graphique », l’intrigue se présente comme une fable familiale assez noire, remplie de secrets enfouis et inavouables. Mais tout va remonter à la surface avec un drame plus récent qui va réunir la famille (la crise cardiaque du papa, qui est d’ailleurs un AVC dans la VO, quel changement bizarre). Une touche de fantastique vient se greffer sur le récit, même si on peut rester cartésien et tout simplement imaginer que Tommy n’existe que dans la tête des protagonistes. Il les « hante » au sens figuré. La réalisation de l’album est selon moi parfaite. La narration passe d’une époque à une autre sans jamais perdre le lecteur, et le rythme, assez lent en première moitié d’album, accélère graduellement et m’a scotché sur la fin – impossible de refermer l’album avant d’en avoir lu le dénouement. Le ton est juste, les révélations familiales sont surprenantes et bien amenées. Les évènements m’ont beaucoup touché et ont même fini par me faire pleurer dans les dernières pages (m’enfin, je m’attendris avec l’âge). J’accepte tout à fait que le style esquissé de Lemire ne plaira pas à tout le monde, mais moi j’adore. C’est élégant, expressif, lisible, et les couleurs pastelles sont magnifiques. Un récit terriblement humain. Je m’emporte sous le coup de l’émotion, et j’attribue la note maximale. Peut-être mon album préféré de cet auteur (et il y a de la concurrence !)

30/09/2021 (modifier)