La Guerre de Catherine

Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)

Angoulême 2018 : Prix Jeunesse Une interprétation en images, vibrante et pleine d'empathie, du roman de Julia Billet.


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1941. Rachel étudie à l’internat de la maison de Sèvres, où ses parents l’ont placée par sécurité. Elle y noue de belles amitiés mais y découvre surtout sa passion, la photographie. Bientôt, les lois contre les Juifs s’intensifient, il n’y a plus de sécurité nulle part en zone occupée. Un réseau de résistants organise la fuite des enfants juifs. Du jour au lendemain, ils quittent tout et doivent oublier, le temps de la guerre, tout de leur vie d’avant, à commencer par leurs prénoms. Rachel devient Catherine. Raconte, lui intiment ses professeurs en l’envoyant sur les routes de la zone libre, un appareil photo à la main. C’est ainsi que nous découvrons le quotidien d’une adolescente juive dans la guerre, ses rencontres, ses peurs mais aussi les quelques moments de répit et de grâce que lui offrira son art. Texte: L'éditeur

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Mai 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Guerre de Catherine © Rue de Sèvres 2017
Les notes
Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)
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12/10/2017 | Gaston
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L'avatar du posteur bamiléké

C'est exactement le genre de récit que j'affectionne beaucoup. J'ai trouvé cette série adaptée d'un roman éponyme de la scénariste Julia Billet est en tout point passionnante. J'ai beaucoup aimé la qualité littéraire des dialogues et du récit. Chaque phrase est porteuse de sens ou d'émotion. La thématique de la recherche du beau et de la fraternité au milieu de l'ignominie grâce à l'art s'impose tout au long du roman. Entre réalité et fiction, l'autrice construit un récit équilibré et touchant qui propose un hommage aux personnes qui ont protégé sa mère d'une déportation vers la mort. J'ai trouvé le rythme soutenu et la charge émotionnelle forte. Contrairement à des récits comme Un Juste ou L'Enfant cachée la petite Rachel/Catherine et ses petites amies vivent les dénonciations qui imposent une réactivité immédiate pour survivre. Cette ambiance de stress et de tension dramatique est très présente dans le scénario de Julia Billet. La peinture psychologique des personnages est vraiment excellente. Même s’ils sont presque tous bienveillants, l'autrice sait exprimer une présence malveillante invisible qui rôde autour de ces enfants. Le graphisme de Claire Fauvel soutient à merveille le récit. Son trait tout en courbes exprime à la fois cette vitalité de l'enfance et ce mouvement perpétuel de fuite devant l'indicible. Ses dessins de groupes d'enfants joyeux et innocents dans les différentes classes font contraste avec l'invisible des pensées du lecteur qui renvoient aux camps de la mort. Ici le seul Allemand présent, que Fauvel dessine presque comme une femme, sauve Rachel de la rafle. Même si c'est marginal je trouve que c'est un épisode qui repousse un manichéisme producteur de haine. Comme un cliché photographique qui saisit un moment de grâce, cette série m'a vraiment touché et remué. Une excellente lecture.

16/01/2023 (modifier)