Idéal Standard

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

Claire, trentenaire, infirmière en néonatalogie, voit défiler ses relations amoureuses et désespère de construire un couple - le vrai, le bon, l'idéal. En choisissant de vivre avec Franck, elle croit enfin y être arrivée. Mais la réalité standardisée de ce qui l'attend n'est pas à la hauteur ! Aude Picault aborde avec grâce et humour des thèmes essentiels aux femmes d'aujourd'hui : le couple, le désir, la recherche de soi, la jouissance...


Femmes d'aujourd'hui La BD au féminin

Claire, trentenaire, infirmière en néonatalogie, voit défiler les hommes pour une nuit où quelques mois. Trouver un homme pour une nuit ce n'est jamais très compliqué. Elle veut plus. Elle veut un homme à aimer au quotidien et qui l'aimerait en retour. Puis après un moment, ils construiraient ensemble une famille. Le plus difficile est de trouver l'homme qui partagera sa vie. Lors d'une soirée, elle rencontre Franck. Au début, elle est un peu distante. Puis petit à petit, ils se rapprochent pour former un vrai couple. Elle quitte son logement pour aller vivre chez lui. Au début, tout est rose, puis petit à petit des questions viennent se poser. Au lit, ce n'est pas l'extase et il n'arrive pas à comprendre que ce n'est pas seulement son plaisir à lui qui compte. Puis lorsqu'elle tombe enceinte, il lui reproche qu'elle a oublié sa pilule avant tout enthousiasme pour construire un futur à deux. C'est une goutte d'eau qui fait déborder le vase. Lui prend de plus en plus ses distances. Elle réfléchit si vraiment elle se voit encore rester avec lui pendant quelques années. Que s'est-il passé pendant ces trois années ? Il faut faire un choix et avancer, en gardant toujours en soi l'espoir d'un lendemain plus beau.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Janvier 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Idéal Standard © Dargaud 2017
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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09/06/2017 | Erik
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Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Le récit est assez linéaire et sans surprises, mais je ne pense pas que ce soit le but. Il s'agit avant tout de faire un portrait de femme contemporaine, piégée entre les injonctions qu'elle subit au quotidien (très bien retranscrit par les petites phrases et les affiches publicitaires) et ses envies personnelles. Aude Picault joue sur les préjugés et perceptions que les femmes subissent pour montrer que la femme est jugée, catégorisée, brimée et rangée dans des belles cases. Ce qui m'a plu dans la lecture c'est de reconnaitre des comportements ou des situations que j'ai déjà vus. Les injonctions à se raser, à avoir une sexualité plus poussée que juste le missionnaire, les problèmes de jouissance, les tâches quotidiennes … Tant de situations qui jaillissent de plus en plus y compris dans l'espace médiatique, montrant que la femme est soumise en permanence à des injonctions formatant l'idée du bonheur, souvent en opposition avec une réalité qu'elles vivent. La BD se pose donc en observatrice de tous ces comportements et se permet de nous donner une fin qui tend vers une insouciance et un bonheur possible, pour peu qu'on s'affranchisse de ce qu'on nous impose. Le dessin convient au récit, rondouillet et mignon, c'est parfait pour un récit de ce genre. Après, la BD ne dépasse pas suffisamment cette condition (notamment sur la question des hommes et de la potentielle déconstruction de leur position) et je trouve que quelques nuances m'auraient bien plu dans le traitement. Pour le reste je suis franchement content de la lecture, je recommande notamment aux jeunes femmes pour comprendre à quel point nous forcer dans un modèle peut nous coincer dans des situations qui ne nous conviennent pas.

25/09/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Idéal Standard, c'est l'histoire d'une trentenaire célibataire qui, par crainte de le rester encore trop longtemps, se met en couple pour de bon trop rapidement avec un homme dont on sent très vite qu'il ne lui convient pas. C'est l'histoire d'une femme actuelle, une infirmière en néonatalogie qui doute, enchaîne les sorties d'un soir ou les histoires ne durant jamais plus de trois mois, et qui aimerait bien que ça change. C'est une femme moyenne, ni vraiment belle ni particulièrement laide, un peu boulotte sans être obèse, gentille mais pas cruche, un petit peu exigeante mais pas trop, bref le genre de personnage auquel il est facile de s'identifier. On la suit avec plaisir, comme on lirait le journal intime d'une fille sympa à qui on souhaiterait qu'elle trouve le bonheur. Mais on sent vite que ça ne va pas marcher car il n'y a pas de réel amour entre elle et le mec qu'elle se trouve, juste un intérêt réciproque dont on image qu'il aura du mal à tenir bien longtemps. C'est donc une histoire sur les sentiments, la vie de couple qu'on voudrait parfois un peu forcer en espérant que le bonheur finisse par s'installer pour de bon, sur ces mariages sans passion de nos parents ou aïeux et sur la légitimité de faire un enfant dans de telles conditions. J'ai trouvé cette lecture agréable sans être passionnante. Dès le départ, je voyais vraiment trop mal tourner cette fausse histoire d'amour et je la voyais immanquablement vaine et sans espoir. Sans réelle colère ni amertume envers les protagonistes et les choix qu'ils font, je la ressentais avec morosité, presque fatalité. Elle n'en demeure pas moins juste et très bien racontée. J'aime beaucoup ce qu'Aude Picault fait, tant en matière de narration que de dessin. Elle n'arrive pas encore à me toucher pour de bon, mais elle n'en est pas loin.

02/01/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Ce récit est agréable à lire. La narration est vive, le dessin est très lisible. Le sujet, proche de nous, touchera plus d’une lectrice qui se reconnaîtra (ou reconnaîtra un proche ou l’autre) au détour d’une page. Le propos est bien dans la mouvance féministe actuelle. L’héroïne, en quête d’amour (ou du moins d’un homme suffisamment fréquentable pour construire une famille), se retrouve en couple avec un macho immature et fainéant (censé représenter le standard masculin actuel). Le récit aborde donc les sujets sensibles habituels du genre (partage des tâches quotidiennes, vie sexuelle, rapports avec la belle-famille, image de soi, quête d’un équilibre). Le ton sonne juste, l’ensemble reste léger tout en abordant des points sensibles. Dans l’ensemble, c’est plaisant à lire… même si, sujet oblige, Aude Picault use d’un homme aux défauts caricaturaux pour charger la gente masculine. Très sincèrement le coup de l’étagère à bouger est hautement improbable ! D’abord, parce que le macho moyen aime montrer sa maîtrise de la foreuse. Ensuite parce que le macho moyen est convaincu qu’une femme qui fore est une castratrice en puissance (la tige d’acier qu’on enfonce dans un trou, faut pas s’appeler Freud pour y voir comme une sorte de symbole). Enfin, pourquoi s’évertuer à aller cogner cette porte de meuble contre cette étagère… quand il est si simple d’enlever la dite-porte qui manifestement ne sert à rien ? Enfin, mesdames, quand votre homme vous dit qu’il va bouger une étagère, ça veut dire qu’il va bouger l’étagère ! Pas la peine de le lui répéter tous les six mois (ceci dit en passant).

10/10/2018 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Le neuvième art est un art de l'essentiel. L'auteur ne peut pas s'y étendre sur des centaines de pages comme le romancier, il faut couper, éluder, suggérer ce qui se passe entre les cases. On reproche parfois à la bd d'être trop réductrice, d'user de personnages à la psychologie stéréotypée et de raccourcis scénaristiques. C'est qu'il est difficile de faire entrer la complexité du monde dans de petites cases. Il faut dès lors reconnaître aux meilleurs auteurs le talent de savoir dire plus avec moins, d'aller à l'essentiel tout un suggérant dans le détail. Cette impérieuse contradiction me semble parfaitement illustrée par "Idéal standard" d'Aude Picault. Voici une bande dessinée romanesque et psychologique sans récitatif, dont le graphisme, le découpage, le côté épuré des décors vont à l'essentiel mais n'oublient pas ces détails qui donneront corps au récit et à la psychologie de son héroïne : le sous-entendu d'une parole, le caractère métaphorique d'une situation, l'attitude contradictoire d'un personnage, un décadrage, la subtile ellipse temporelle entre deux cases...  Cette histoire de célibataire en pleine crise de la trentaine ne passionnera sans doute pas à priori tout le monde, mais n'importe quel amateur de bd devrait sans peine reconnaître à Aude Picault une haute maîtrise de cet équilibre difficile entre le détail et l'essentiel qui lui permet de dépasser son sujet et d'avoir un vrai propos. On n'a pas ici affaire à un ultime avatar du Journal de Bridget Jones, on n'est pas dans la comédie romantique de base, "Idéal standard" met en scène avec force les contradictions de la femme occidentale postmoderne et sa difficulté à trouver l'épanouissement personnel, tiraillée sans fin entre idéal féministe et conformité sociale. 

14/06/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Dans le genre œuvre nombriliste féministe parisienne, Aude Picault semble marquer une avance bien qu’on assiste tout de même à une certaine diversification au niveau de ses dernières œuvres notamment avec sa Parenthèse Patagone. A noter que je n’ai absolument rien contre l’idée de la femme qui s’émancipe. Il y a toujours cette légèreté de ton avec des dessins tout en rondeur que j’apprécie particulièrement malgré le minimalisme du trait. L’aventure de son héroïne n’a rien d’exceptionnelle mais il s’agit tout de même de la réalité et du quotidien de nombreuses femmes en France. J'avoue aimer la modernité d'approche de cette œuvre. Claire est une femme dans la trentaine qui est sommée par son entourage de se mettre absolument en couple pour faire comme tout le monde. Or, elle ne fait que tomber sur des hommes qui ne sont manifestement pas des flèches en matière de vie sentimentale. Oui, il faut comprendre également les désirs de la femme et ne pas l’imposer à une famille de beauf. J’avoue avoir nettement compris cette pauvre femme qui finalement se retrouve seule à défaut d’avoir pu construire une vie de couple. Moralité de ce récit : vaut mieux être seul que mal accompagné. C’est certes assez classique dans l’approche mais je dois dire qu’il s’est passé quelque chose à la lecture qui fait qu’on prend fait et cause. Bref, cela ne m’a pas paru une lecture stérile bien au contraire. A partir de ce moment-là, on ne peut que se dire que c’est déjà pas mal. La quête du bonheur semble être une longue route. L’idéal standard est plutôt une perle rare. A vous de le trouver.

09/06/2017 (modifier)