Résilience

Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)

Science-Fiction écologique.


Consensus sur une BD Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Environnement et écologie

Septembre 2068, l'Europe est devenue un vaste désert agricole. La puissante multinationale Diosynta exploite 90% des terres et son armée, les F.S.I. (Forces de Sécurité Intérieure), fait implacablement respecter ses droits de propriété. Pour lutter contre la famine et cette hégémonie totalitaire, un vaste réseau clandestin baptisé la Résilience diffuse des semences et des idées libres... Site éditeur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Mai 2017
Statut histoire Série en cours 4 tomes parus
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Résilience © Casterman 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)
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30/05/2017 | Noirdésir
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Par PAco
Note: 3/5
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Bon, c'est joli, bien mené et tout le toutim, mais il m'en faut tout de même un peu plus pour m'extasier. L'auteur, Augustin Lebon nous propose une série de SF écolo où le monde est dominé par les firmes agro-alimentaires qui ont privatisé et la main mise sur l'agriculture, l'élevage et l'eau. Autant dire qu'ils sont les maitres du monde. Heureusement une bande d'irréductibles a pris le maquis pour préserver le savoir faire de l'agriculture. Forcément notre héros est fils de résistants et va prendre leur flambeau à leur mort... Quant à la firme Diosynta qui mène le monde, elle compte bien réduire cette poche de rebelles à néant. Voilà pour le pitch, qui pour un lecteur aguerrit de BD et de SF comme moi fait un peu léger et resucée. Alors oui, ça se laisse lire tranquillement, la narration est fluide, le dessin et bon, clair et maitrisé, mais l'histoire est un peu trop manichéenne à mon goût, tout du moins dans ces deux premiers tomes. Et pour ce qui est du suspens, on sent venir les rebondissements et les trahisons à 10kms. Bref, un bon téléfilm divertissant si on veut trouver une comparaison, mais ça casse pas des briques non plus.

14/11/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Un sympathique diptyque, du moins pour l'instant, car un troisième tome est prévu qui doit s’appeler "L'océan de plastique". Alors oui tout y est : les méchants vraiment méchants derrière lesquels se cachent de manière pas trop déguisée la firme Monsanto, et les gentils vraiment gentils qui forment un peuple bigarré, un melting pot de ce que l'humanité peut produire. Moi c'est ceux-là qui auraient tendance à m'agacer un peu, attention mon parti est pris et les saloperies de Monsanto je n'y adhère pas, mais trop gentils ça ne me va pas non plus. Est-ce parce que je veux à tout prix prendre le contre pied d'une idéologie bien pensante ? Quoiqu'il en soit les idéologies je crois qu'il faut s'en méfier d’où qu'elles viennent et quoi qu'elles défendent. De ce point de vue là l'auteur n'y va pas par quatre chemins, son choix est clair et fait. Le dessin ne m'a pas rebuté. Il remplit son emploi juste ce qu'il faut. Quant à la colorisation elle est nuancée comme il faut et n'agresse en rien les pupilles. Juste un dernier point déjà relevé par Le Grand A dans son avis : la ville des nantis qui ne ressemble à rien. Je ne parlerais pas de technologie avancée mais juste de la tronche du petit village qui ressemble plus à un fortin miteux du far west. Pour autant cela se lit gentiment et si cela doit faire prendre conscience à certains qu'il serait temps de se bouger les fesses alors tant mieux.

28/10/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Annoncée en deux tomes, la série ne fait finalement que commencer lorsque je tourne la dernière page du deuxième album. Il m’est même difficile de parler d’une fin de cycle et je serais bien en peine de vous dire combien de tomes la série pourrait compter au final. Et ça m’énerve car cette manière d’appâter le lecteur en lui promettant une série courte (et donc modérément onéreuse) avant de le coincer dans une série dont on ne peut deviner la longueur fait franchement publicité mensongère, un peu comme si on vous invitait à prendre une autoroute à péage sur quelques kilomètres… mais que l’on en fermait toutes les sorties, histoire de vous obliger à rester dessus le plus longtemps possible. Au-delà de cet aspect mercantile, Résilience est une bande dessinée qui vaut plus qu’un coup d’œil distrait. Tout d’abord, il y a le trait de l’auteur. Dynamique, expressif, épuré juste ce qu’il faut, il plaira à un vaste public tant il est facile à lire. Les planches sont bien découpées, les cases sont aérées, jamais surchargées mais sans donner une impression de vide, la narration est présente mais pas envahissante. La série est donc facile à lire et convient parfaitement à un lectorat de jeunes adolescents. Un lectorat qui sera par ailleurs sensible à la thématique abordée : l’épuisement des terres dû à la surexploitation agricole. Profondément manichéen, le récit oppose deux modes d’exploitation « extrêmes ». D’une part le modèle ultra-industriel à la Monsanto, avec force usage de pesticides et d’engrais chimiques, modèle adopté par les « méchants » de l’histoire. D’autre part, la bioéthique pure et dure, avec des agriculteurs travaillant quasiment à mains nues une terre redevenue grasse grâce au respect qu’ils lui manifestent. Inutile de vous dire que c’est dans ce camp que se trouvent les « gentils » de l’histoire. Alors, par ci, par là on trouvera bien un gentil méchant ou un méchant gentil mais concernant les choix de société, l’auteur ne propose que deux voies opposées dont une est tellement absurde que le lecteur ne pourra qu’approuver l’autre. C’est simpliste mais tout à fait adapté à un jeune lectorat et finalement très efficace en termes d’intrigue : les deux camps sont facilement identifiables, à l’image d’un western, en somme. Mais un western de l’époque moderne, où ce sont depuis quelques temps les indiens qui portent les valeurs les plus nobles (telles le respect de la nature ou le rapport à la terre) face aux méchants cow-boys tout puissants qui ne visent qu’un enrichissement rapide aux dépends des générations futures. Le récit contient ce qu’il faut d’action et de rebondissements pour là encore convaincre un jeune lectorat. L’identification aux personnages se fera naturellement puisque ceux-ci véhiculent des valeurs indémodables (courage, volonté de bien faire, désir de s’opposer à l’ordre établi) sans éviter l’un ou l’autre petit défaut qui les humanise. Le lecteur adulte regrettera la manque de crédibilité de certaines situations (la course poursuite en cuistax en est un bon exemple) et s’amusera de la vision parfois très manichéenne et insistante de l’auteur (qui n’est pas sans me rappeler certains aspects de Star Wars comme cette opposition entre une armée composée d’anonymes interchangeables et une résistance peuplée de races diverses vivant en harmonie par-delà leurs différences et leurs éventuels handicaps) mais je n’hésiterais pas à conseiller la série à un lecteur âgé entre 10 et 14 ans. Surtout s’il est sensible aux discours écologistes actuels.

05/06/2017 (MAJ le 19/04/2018) (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Résilience est un récit dystopique d’anticipation politique-écologique. En 2068 l’Europe n’est plus qu’une terre inféconde épuisée par un mode productiviste effréné, bousillée par des produits chimiques que contrôlent des multinationales despotiques. La masse des humains se retrouve pieds et poings liés par ces oppresseurs qui ont le monopole de la production alimentaire, allant même jusqu’à débusquer et anéantir toute velléité de choix alternatif. Mais il existe encore une poche de résistants qui ne se sont pas résiliés, qui se rappellent ce que le mot « agriculture » signifie, que la responsabilité individuelle n’est pas un concept vide de sens et qu’il n’est jamais trop tard pour éveiller les consciences endormies. Nous suivons Adam, un jeune homme éduqué dans ces principes, ayant grandi à l’écart mais qui va malgré lui se retrouver happé par cet enfer dont on ne s’échappe pas aisément. « Déjà-vu » la thématique proposée par Résilience ? Probablement puisque cela fait 50 ans que les scientifiques nous disent qu’il faut changer de paradigme, sinon « il sera trop tard ». Et cela fait 50 ans que rien ne change jamais vraiment dans les grandes lignes et que peut-être, « trop tard » il est déjà. Car le message a beau être martelé on dirait qu’il rentre par une oreille et ressort de l’autre sans que cela ne fasse « tilt ». Si des choses comme l’augmentation des cas de cancer chez les agriculteurs ayant recours aux pesticides, l’acidification des océans, le désastre écologique de la guerre du sable, la destruction de la barrière de corail, la disparition de 26000 espèces animales et végétales chaque année ou la 6ème extinction, sont des sujets qui vous sont totalement étrangers ; alors c’est super, prenez votre petite pilule bleue et faites de beaux rêves. Oui, Résilience ça fait du bien comme de gueuler sa rage dans un mégaphone, on imagine l’auteur au travers d’Adam comme un porte-parole de tous ces militants qui doivent avoir souvent l’impression de se battre contre des moulins à vent. Ça casse à tout-va et certaines séquences sont tellement dans le vrai qu’on se dit qu’entre la fiction et la réalité, un pas a déjà été franchi : la multinationale fictive Dyosenta est une charge contre la bien réelle Syngenta qui avec 2 autres multinationales, Monsanto et Dupont-Pioneer, possèdent 50 % de la production des semences mondiales. Et quand vous savez qu’avec le concours de l’UE il y a un catalogue établi interdisant la vente de certains fruits et légumes que l’on cultive pourtant depuis des siècles… il y a de quoi s’insurger. En parlant de la classe politique d’ailleurs, elle se fait bien broyer en règle avec ce beau-parleur en costard (mdr il a la tronche de Hollande !) maniant la novlangue avec son discours creux agitant les peurs imaginaires de la décroissance pour mieux faire accepter à la plèbe les desiderata des multinationales qui les ont à leurs bottes. L’auteur n’épargne pas non plus la masse sur ses agissements, que ce soit ceux qui se prétendent « agriculteurs » et qui collaborent avec ce système, ni même les petites gens gavés de fausses informations jusqu’à devenir apathique, ne connaissant que la soumission. La vision est alarmante sur les plus jeunes qui ne savent plus à quoi ressemble tel animal ni tel insecte (un effet de loupe grossissant ? Pas vraiment : vu personnellement au salon de l’agriculture, des gamins qui voyaient une chèvre pour la première fois, t’avais l’impression qu’ils regardaient une créature mythologique). Le désastre n’est pas venu que par le haut, c’est aussi le rôle des aînés d’apprendre à préserver puis transmettre. Un propos intéressant et toujours d’actualité donc. Cependant sur le fond comme sur la forme Résilience n’atteint jamais la grâce d’un Mother Sarah qui est à mes yeux la référence ultime du genre. On sent que l’auteur a des choses à raconter mais, limité par une histoire qui doit s’achever en 2 volumes et restreint par une pagination de 62 planches, on a cette impression de survoler certains thèmes et qu’il y a juste la place pour caser quelques phrases. Aussi le récit ne prend pas vraiment le temps de se mettre en place avec un côté ironiquement « fast-food » où on rentre vite dans l’action et les péripéties ne tardent guère à s’enchainer. Du coup on n’a pas trop le temps de s’attacher aux personnages bien qu’on perçoit des tentatives de nuancer certains traits psychologiques. Ce n’est pas bien grave en soi puisqu’on cherche à aller à l’essentiel et à faire passer un message. La grande force de Le Révérend, première série d’Augustin Lebon, résidait dans ses graphismes plutôt plaisant. C’est toujours aussi agréable à regarder mais je trouve que pour un récit futuriste c’est limité et épuré niveau créativité. Par exemple la cité recluse où sont réunis les « possédants » conserve un visuel champêtre de petit village qui donne un côté risible à ses bad guys. J’ai un peu de mal à imaginer qu’en 2068 les 99 % de la populace se soient « ghettoïsé » tandis que les plus riches qui sont censés être au sommet de la pyramide, ne vivent pas dans davantage de luxe avec une technologie améliorée (des courses-poursuites en moto mais pas un seul hélico ou soutien aérien ?…). Il y a une vague impression de post-apo nanaresque qui fait un peu tâche. Conseil de lecture si la BD vous a plu : la trilogie climato-apocalyptique de Jean-Marc Ligny : Aqua, Exodes, Semences. Je mets un « 3 » mérité en attendant de voir si la moisson sera à la hauteur des espoirs.

28/12/2017 (modifier)

Je rejoins pour beaucoup les 2 précédents avis. Ce n'est pas raté, loin de là, mais il n'y a pas ce souffle épique que ce type de récit laisse supposer. Une fois refermé, ce premier tome a tendance à se laisser oublier. La lecture est plaisante quand même, il y a des péripéties, l'historie avance même assez vite. Mais je crois que le problème vient des personnages principaux, assez caricaturaux. On ne s'y attache pas, sans doute car peu de détails de leur vie nous sont donnés dans ce 1er tome. Idem sur la construction de ce monde, bien que le postulat de départ soit intéressant. Aucun problème avec le dessin, c'est clair même si comme pour l'historie, il n'y a rien d'attachant. Je vais quand même continuer à suivre cette série, d'abord parce qu'elle est annoncée en 2 tomes, et qu'il y a un potentiel à développer.

13/11/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Après le western (Le Révérend), Augustin Lebon se lance dans un nouveau diptyque sur un thème dans l’air du temps. C’est de la Science-Fiction écologique, un récit d’anticipation (avec pas mal d’éléments qui sont hélas crédibles !) se situant dans une cinquantaine d’années. Dans une ambiance post-apocalyptique (proche de Neige par certains aspects), l’essentiel des territoires n'ont que très mal survécu au « changement global », et la Terre est devenue une sorte de désert biologique. L’Europe est dominée par une multinationale, Diosynta (qui ressemble pas mal à Monsanto !), protégée par sa milice, et qui continue à artificialiser et bourrer de pesticides et autres produits chimiques les sols, pour nourrir ce qui reste d’humanité (avec moult « accidents » industriels et maladies « inexpliquées » à la clé). Face à cette multinationale, et au désastre qu’elle incarne, certains se rebellent (deux options, l’une pacifique, en encourageant les gens à cultiver à l’ancienne, bio, l’autre violente, en attaquant et détruisant les propriétés de Diosynta). Bon, si l’histoire se laisse lire, je l’ai trouvée parfois simpliste. De plus, si la pagination est relativement conséquente (plus de soixante pages), cela se lit très vite. Ce n’est pas forcément un défaut, mais ici ça m’a paru trop rapide. Beaucoup de pistes sont juste présentées (on pressent que certains jouent double jeu parmi les rebelles, et Diosynta n’est que partiellement présentée). Du coup, puisque l’intrigue est prévue en deux tomes, je suis curieux de voir comment Lebon va conclure correctement cette histoire qui, pour le moment, ne m’a convaincu qu’en partie.

30/05/2017 (modifier)