L'Inversion de la Courbe des Sentiments

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

Roman graphique qui s’amuse de nos variations intimes et de nos dérives sentimentales, L’Inversion de la courbe des sentiments est définie par Jean-Philippe Peyraud comme une « bedenovela ». Du comique à la tragédie, du suspens à la légèreté, Peyraud laisse l’empreinte de nos envies amoureuses, de nos confusions du cœur au fil d’un récit vaudeville où les talons et les portes claquent, où les personnages sont pris dans une ronde qui fait tourner les têtes autant que les cœurs…


Paris, de nos jours, dans la torpeur de l’été. Les sens sont en éveil, les corps exultent. Robinson connait la crise. Celle de son entreprise, celle de son couple. Son vidéo club est en perte de vitesse et sa petite amie le quitte. Il trompe l’ennui avec la gironde Amandine et c’est un fiasco. Son vieux père débarque après une énième scène avec sa femme, sa sœur s’inquiète de la disparition de son ado, Gaspard, qui aurait une maîtresse plus âgée. Or, la voisine de Robinson a disparu elle aussi. Amandine, de son côté, qui craint une ablation des seins, retrouve son amie Charlène de retour du Pérou où elle a laissé son amoureux. Elle est à la recherche de son père biologique. Un patron de vidéo-club... Chronique douce-amère inspirée des nouvellistes américains, L’Inversion de la courbe des sentiments raconte un quotidien urbain où le palpitant est fragilisé. Jean-Philippe Peyraud a l’écriture et le dessin cynique et pétillant. Il est l’auteur des choses de la vie qu’il sait raconter puisqu’il sait observer le monde. Il travaille, malicieux, sensible un dessin a priori léger pour servir mieux encore une histoire romantico-cruelle qui finit bien comme dans les contes. L’humour se dispute au grave, l’intime se conjugue à l’absurde. La vie n’est pas toujours rose, ni l’herbe plus verte ailleurs, et l’on voit rouge parfois. Peyraud sait rendre la thermographie de nos existences d’adultes chahuteurs. L’Inversion de la courbe des sentiments est une fantaisie en couleurs acidulées, une friandise qui pique. C’est le grand manège. Le tourbillon de la vie ! Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Juin 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Inversion de la Courbe des Sentiments © Futuropolis 2016
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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27/09/2016 | Gaston
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Peyraud aime bien ces personnages ordinaires, qui étalent leur vie et qui en font quelque chose d’intriguant pour le lecteur (voir Grain de beauté, Mine de rien ou Celles qu'on regrette), le plus souvent à partir d’histoires d’amour : des comédies sentimentales sans eau de rose en tout cas. Ici, j’ai trouvé la narration bien fichue. A condition d’accepter la somme quand même importante de « hasards de la vie », qui unissent tous les personnages que nous allons suivre, qui vont se croiser, se retrouver, se perdre. Mais cela permet à Peyraud de préparer des chutes finales originales et un chouia surprenantes. C’est léger, mais c’est finalement crédible et intéressant, la lecture est agréable, plaisante d’un bout à l’autre. Quelques bonnes réparties, et des personnages « ordinaires », que Peyraud dote d’une personnalité suffisante pour que l’on s’y attache. Note réelle 3,5/5.

01/02/2024 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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L'inversion de la courbe des sentiments représente une bd résolument plus moderne que celle des vieux Hergé et des tenants de la ligne claire. Une bd très mâture qui m'hésite pas à montrer le monde tel qu'il est dans ses multiples facettes. Les scènes dévoileront tout jusqu'au plus intime perversion. Il est justement l'antipode du one-shot sympathique ou du divertissement facile. C'est un peu comme un film de Woody Allen qu'il s'agit d'explorer pour découvrir ce qui se cache derrière la vie de tous les jours. Le scénariste a une parfaite maîtrise du récit en se faisant entrecroiser 13 personnages qui ont des liens entre eux dans un Paris de nos jours avec par exemple la cigarette électronique en guise de mode. C'est pétillant, presque exaltant avec des dialogues qui feront mouche. Le dessin est certes épuré mais il est beau car il fait ressortir tous les détails du décors en soignant également les personnages facilement reconnaissables. Rien à redire sur le fond et la forme; soulignons juste l'immense talent de Jean-Philippe Peyraud, l'auteur de ma série culte Le Désespoir du Singe. En conclusion, l'inversion de la courbe des sentiments ne laissera pas de marbre. Il s'agira également de l'inverser comme le chômage afin de se représenter ou bien de tricher sur les chiffres comme on peut tricher avec les sentiments. C'est dans la nature humaine.

27/11/2016 (modifier)
Par herve
Note: 3/5
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Je n'ai lu que quelques livres de Jean Philippe Peyraud, parmi lesquels le somptueux Le Désespoir du Singe. Avec "L'inversion de la courbe des sentiments", je découvre une autre facette de cet auteur, à la fois sur le style que sur le ton. J'ai immédiatement pensé à la série Love song de Christopher, en découvrant le dessin assez épuré de Jean-Philippe Peyraud sur cet album mais aussi par les thèmes abordés. Ce récit se veut à la fois intimiste (avec des histoires d'amours qui se font et se défont), drôle (avec le père de Robinson) mais aussi plus dramatique (comme la liaison de Gaspard avec une femme mariée), autour d'un personnage , Robinson. Personne complexe, d'une quarantaine d'année,assez blasé mais toujours à la recherche de l'amour , même sur internet Auprès de lui, gravitent moult personnages, qui comme dans La Ronde de Max Ophüls, finissent par se rejoindre. Les dialogues font mouche et cette comédie douce amère (parfois tragique-voir l'épisode de la barque-) est très agréable à lire. En tout cas la chute finale, dans tout les sens du terme, est bien amenée

07/11/2016 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un one shot sympathique. On suit plusieurs personnages qui ont tous en commun de connaitre Robinson qui est le personnage principal de l'histoire. C'est un roman graphique qui mélange l'humour et le drame (il y a même un peu de policier vu qu'un des personnages a commis un crime). L'histoire est divertissante et bien maîtrisée. Il y a une dizaine de personnages et on ne se perd pas au milieu de toutes les intrigues. Les points forts sont les personnages attachants et les dialogues savoureux. J'aime bien aussi le dessin. Ce n'est pas l'histoire du siècle, mais c'est un bon divertissement qui fait bien passer le temps.

27/09/2016 (modifier)