Rotterdam, un séjour à fleur d'eau

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Emmanuel Lemaire nous livre ici une vision inattendue, toute en poésie, d’une ville plus réputée pour son gigantesque port industriel que pour ses charmes touristiques.


Documentaires Pays-Bas

Rotterdam. Son port, ses vélos, son carnaval, ses tulipes. Dans un pays où l'horizon se confond avec le niveau de la mer, Emmanuel Lemaire nous transporte dans cette ville ultramoderne qui semble ne pas avoir de fin. L'auteur, qui y a séjourné près d’un an afin de se rapprocher de son amie, s’est mis en tête de lui tirer le portrait, un portrait surprenant et multifacette d’un environnement en mutation perpétuelle, un monde en construction entre tradition et modernité. Une promenade illustrée à travers les maisons flottantes et les immeubles qui poussent entre les canaux.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Mars 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Rotterdam, un séjour à fleur d'eau © Delcourt 2016
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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23/04/2016 | Blue Boy
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Par Erik
Note: 3/5
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C’était une bonne idée que de réaliser une bd sur la ville de Rotterdam. Il est vrai qu’on parle assez peu de la Hollande qui est pourtant pas si loin que cela de notre pays. Est-ce l’effet d’un président assez impopulaire qui porte le nom de ce charmant pays ? Quoiqu’il en soit, la Hollande, c’est un peu le pays oublié. Pourtant, c’est là-bas qu’est né le capitalisme, ce système économique assez salvateur qui s’est imposé toute la planète. Cette bd se concentre sur son auteur, un jeune homme qui est venu soutenir sa compagne qui travaille en CDD pendant plusieurs mois pour une raffinerie avant d’être remerciée pour un ingénieur indien que l’on rémunérera à bas coût. Il nous fait découvrir ce pays au gré de ses balades en vélo. Il y a 5-6 idées phares qui vont être développé : le carnaval des Antilles, les tulipes, le port de marchandises, la fête de la reine et bien entendu le vélo. Après, c’est ponctué de petites anecdotes comme ce collègue très radin dans un pays qui pourtant ne manque de rien. Bref, il faut bien comprendre le message caché. Pour le reste, on ne s’attache pas au personnage dont on ne voit pratiquement pas les visages tant c’est il n’y a aucun plan rapproché. On voit bien que c’est secondaire pour laisser placer à la ville et ses constructions pour la plupart neuves. C’est une ville du futur en pleine ébullition. On peut reprocher un côté superficiel et un peu trop sommaire à cette œuvre sans plus grande prétention que de nous faire découvrir cette ville et son pays à la façon d’un Guy Delisle. Pour moi, le minimum est tout de même assuré.

23/01/2017 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
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Ce n’est l’œuvre ni d’un touriste ni d’un natif mais d’un résident temporaire venu de France pour rejoindre sa « chérie » embauchée pour une mission de huit mois dans un projet d’extension de raffinerie. Emmanuel Lemaire nous propose ainsi une description de son quotidien dans un quartier neuf de Rotterdam, un quotidien rythmé par la rumeur des chantiers alentours et le tumulte provenant de la cour de récréation de l’école voisine. Chaque jour, il enfourche son vélo hollandais, se faisant observateur des us et coutumes parfois déconcertants des habitants, matière d’un récit entrecoupé d’anecdotes (le Jour de la Reine, les frites avec double couche de mayonnaise, les ailes de poulet, le carnaval caribéen…). L’auteur parvient à insuffler une certaine poésie en dépit de l’environnement ultra-moderne et froid, comparant ainsi la « skyline » rotterdamoise à un graphique, qui rappelle qu’on est « chez les marchands », allusion au sens des affaires proverbial des protestants. Mais l’austérité et la géométrie de la cité sont aussi heureusement tempérées par l’omniprésence des eaux et des vélos, deux éléments fondamentaux des Pays-Bas qui impriment indéniablement une certaine douceur au style de vie de ce pays. Dans son style à la fois fouillé et proche du croquis, Emmanuel Lemaire insère ses petits clichés dans une mise en page assez libre qui peut évoquer Will Eisner. De même, l’auteur, tel qu’il se représente, un peu distrait et maladroit, rappelle un peu le Grand Duduche de Cabu, comme s’il n’était pas totalement à sa place dans cet univers si peu familier malgré sa curiosité de reporter. Cette petite flânerie « à fleur d’eau » est une découverte plaisante qui se déguste comme une barquette de frites mayo (la Belgique n’est pas loin) à bord d’un bateau en papier, tels ceux que la petite amie de l’auteur fabrique avant d’y déposer un griffonnage pour symboliser un moment marquant. Si la poésie sert à transcender le quotidien, le banal et la grisaille, alors Emmanuel Lemaire est vraiment un poète, réussissant à nous transmettre sa fascination pour la cité batave, capable de s’émerveiller du vaste horizon hérissé de buildings et de grues comme des petits riens.

23/04/2016 (modifier)