Churubusco

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Histoire inspirée de la révolte du bataillon irlandais San Patricio lors de la guerre entre Etats-Unis et Mexique en 1847.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Mexique et mexicains

En 1847 les Etats-Unis attaquent le Mexique. Mais un bataillon US se révolte et rejoint le camp adverse: les Irlandais du San Patricio. Hélas, ils seront massacrés.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Février 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Churubusco © Rackham 2016
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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27/02/2016 | Noirdésir
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Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C’est effectivement un épisode peu connu de la construction des Etats-Unis. On savait que les nouveaux arrivants ont volé les terres des tribus indiennes mais ils ont également piqué par la suite le Texas et la Californie au pays voisin à savoir le Mexique. Cela fait suite à la guerre américano-mexicaine de 1846-1848. Il faut dire que la ruée vers l’or qui a curieusement suivi a fait affluer 200 000 colons dans le nouveau territoire. L'ironie du sort voulut qu'à peine un an après la perte du territoire, on trouva de l’or, cet or que le Mexique cherchait depuis le XVIe siècle. Notre bd s’intéresse plus précisément à la bataille de Churubusco qui s’est déroulée le 20 août 1847 durant la phase finale de la guerre américano-mexicaine. Cette petite localité fortifiée est située à 10 kilomètres au sud de Mexico. Les Américains avaient une armée de 8400 hommes contre 2600 en face. Il faut savoir qu’un bataillon entier composé d’émigrants irlandais, espagnols et polonais a déserté pour rejoindre les rangs de l’armée mexicaine et passer dans le camp ennemi à cause des discriminations injustes pratiquées par le commandement yankee. Il faut quand même le faire. On peut comprendre les motivations de ces hommes mais passer dans le camp ennemi est une ligne blanche qu’on ne doit pas franchir. L’œuvre a un parti pris qu’on peut suivre ou pas. La nécessité de résister justifie-t-elle tous les moyens ? C’est une bonne question. Je n’ai pas trop aimé le graphisme au trait assez gras. C’est une question de goût. Les visages des personnages sont assez bizarres et presque caricaturaux. A noter également que le récit prend son temps pour exposer les différentes étapes ce qui n’est pas pour déplaire au lecteur en quête d’authenticité. Pour le reste, il y a un certain idéalisme pour une cause juste et des désillusions. C’est assez bien retranscrit. Il y a tout un travail de recherches historiques fort intéressant. Au final, un western assez sanglant sur un épisode dramatique. La construction d’une nation se fait parfois au dépend d’une autre nation. Encore une autre ironie de l'histoire : la construction d’un mur à l’heure actuelle qui sépare ces deux nations que sont les USA et le Mexique.

14/11/2019 (modifier)
Par KanKr
Note: 4/5

Larmes de poussière ! L'Histoire a des recoins obscurs, hantés par des massacres, et relégués à l'oubli par des souvenirs sélectifs. Dans son ouvrage Churubusco, Andrea Ferraris a choisi de réhabiliter cette bataille du même nom à travers un récit qui sent la poudre, le sang et le sable chaud. Située à dix kilomètres au sud de Mexico, la petite localité fortifiée sera le terrain, le 20 août 1847, de la phase finale d'une guerre engagée par les États-Unis pour s'emparer de la Californie. Après la défaite de Contreras, le général Winfield Scott et les forces mexicaines s'y sont repliés dans le couvent de la ville. Ce document atypique, au-delà d'évoquer une page d'histoire oubliée, s'intéresse à un bataillon renégat du contingent américain : les San Patricios. Constitués d'immigrés irlandais, espagnols et polonais, ils ont rejoint les lignes mexicaines, excédés par les discriminations et les traitements dégradants que leur infligeaient les gradés yankees. Manquant de munitions, dans les rangs mexicains, les officiers Bravos tentent à plusieurs reprises de sortir le drapeau blanc pour signer la reddition. Les San Patricios s'y opposeront, préférant mourir sous les plombs, conscients de risquer la cour martiale pour désertion s'ils se rendent à l'ennemi. Entraîné au cœur de ce conflit dont il ne maîtrise rien, le jeune Rizzo fait partie de la colonne yankee qui poursuit les dissidents. Fraîchement débarqué sur le Nouveau Monde, ce Sicilien fuyant la misère, s'est engagé motivé par la promesse de la citoyenneté américaine et des terres. Pourtant, viendra le moment où lui aussi devra opter pour un des deux camps. Devant les murs de Churubusco, dernier bastion rebelle, il est temps de choisir sa guerre. On connaît l'apogée de cet épisode : les États-Unis écraseront, non sans mal, leurs adversaires. L'ouvrage ne fait cependant pas surprise de ce résultat, s'ouvrant sur le massacre des San Patricios avant de revenir sur les événements antérieurs qui ont mené les deux armées à s'affronter à Churubusco. Pour l'auteur, ce développement est prétexte à mettre en exergue la violence et les injustices envers les autres populations sur lesquelles se sont appuyés les États-Unis pour imposer leur puissance. Pour illustrer son propos, Andrea Ferraris a adopté un trait gras, proche du crayonné, ainsi qu'un dessin en noir et blanc parsemé de quelques planches aux tons sépia. Un plaisir visuel dont le lecteur a tout le loisir de profiter grâce au peu de dialogues nourrissant ces quelques 200 pages. KanKr

24/04/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Les éditions Rackham publient là un bel album d’un auteur italien que je ne connaissais pas. J’ai trouvé très belle la couverture et, malgré une petite difficulté à entrer dedans, le style graphique de Ferraris. C’est un dessin en Noir et Blanc avec un rendu proche de la gravure. Le dessin, lui, ressemble un peu à celui d’autres auteurs italien (Gippi ; Reviati), mais avec un trait plus gras. L’histoire qui a inspiré cet album, pas très connue, se déroule lors de la guerre entre les Etats-Unis et le Mexique, en 1847. Après quelques provocations, les USA s’attaquent au Mexique pour s’emparer de territoires et avoir accès au Pacifique. Pour cela, ils enrôlent de pauvres émigrants européens, leur promettant nationalité et terres. Parmi ces émigrants, des « catholiques », surtout Irlandais (d’où la préface de Paddy Moloney, leader du groupe des Chieftains, qui avaient déjà chanté cette page d’histoire irlandaise), mais aussi quelques Italiens, en bute aux brimades de la majorité protestante. Mais, rapidement, une partie de ces catholiques (surtout des Irlandais) vont se mutiner et rejoindre le camp mexicain : ce sera le bataillon San Patricio. Hélas pour eux, les San Patricios seront vite écrasés. C’est par ce massacre, suivi d’un long flash-back, que s’ouvre l’album (Andréa Ferraris ayant choisi comme personnage principal un Italien). Ferraris a choisi d’aborder le sujet de l’extérieur, sans trop développer la partie historique (mais un petit dossier en fin d’album permet d’en savoir plus) ni la personnalité des protagonistes. C’est un peu dommage, mais cela rend peut-être la lecture plus fluide : elle est même très rapide, malgré les quelques 200 pages, car peu de dialogues. Comme pour les massacres d’Indiens ou l’écrasement des révoltes ouvrières traités abondamment par de multiples auteurs, Ferraris a choisi de montrer la violence sur laquelle s’est bâti cet immense Etat, et la triste fin de ceux qui avaient une autre idée de la liberté et de l’égalité des droits. Cet album traite d’un épisode assez méconnu, et très rarement développé en bande dessinée. Il ne l’avait déjà été à ma connaissance que dans l’une des quatre histoires de La Mort de l'indien (moins développé, mais avec un dessin plus réaliste). C’est en tout cas un album très recommandable, dans une très belle édition (couverture et papier épais). Note réelle 3,5/5.

27/02/2016 (modifier)