Fatherland

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

L'histoire d'une famille déchirée par l'Histoire et la politique.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide 1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs canadiens Carte à gratter [EX] Yougoslavie

1975. Peter Bunjevac, serbe nationaliste exilé au Canada, vit à Toronto avec sa femme et leurs trois enfants. Il appartient à une organisation anticommuniste qui milite pour l’indépendance de la Serbie. Sa femme, soupçonnant la nature de ses activités militantes et craignant pour la sécurité des enfants, décide de retourner en Yougoslavie. Elle persuade Peter de la laisser partir avec les enfants pour de prétendues vacances chez ses parents. Peter accepte mais, méfiant quant aux intentions réelles de sa compagne, exige que leur fils aîné, Petey, alors âgé de 7 ans, reste avec lui au Canada. Terrible « choix de Sophie » auquel se trouve alors confrontée la mère : abandonner l’un de ses enfants pour mettre les deux autres en sécurité, ou bien risquer la vie des trois. Elle décide de partir avec ses filles. Ce qui devait être un voyage de quinze jours deviendra un séjour de quinze ans, la famille demeurerant séparée à jamais.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Août 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Fatherland © Ici Même 2014
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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03/07/2015 | Spooky
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L'avatar du posteur Noirdésir

Nina Bunjevac – comme a pu le faire Marjane Satrapi sur un autre registre pour elle et l’Iran – raconte à la fois son histoire familiale, l’histoire de son père, mais aussi, en parallèle, celle de la Yougoslavie, des horreurs de la seconde guerre mondiale aux déchirements de l’éclatement. Elle montre bien, d’ailleurs, comment rien n’était inéluctable, et que les haines entre « communautés » (linguistiques, religieuses) ont été bâties, entretenues à des fins politiques, et que les populations en ont souffert et continuent d’en souffrir – sa famille ne faisant qu’illustrer ce triste constat (son père est mort au cours de la préparation d’un attentat, dans la cellule nationaliste et anticommuniste qu’il avait intégrée au Canada). Histoire familiale et paternelle d’abord, puis histoire « nationale » ensuite, les deux se rejoignant vers la fin (plusieurs pages étant d’ailleurs réutilisées, le contexte plus approfondi leur donnant un nouvel éclairage). La narration est parfois difficile à suivre avec ces flash-backs qui s’entremêlent, mais globalement ce récit est intéressant. Il y manque de la passion quand même, ce qui est étonnant, étant donnée l’implication de l’auteure dans cette histoire (il y a plus de passion chez le documentariste Sacco sur ce genre de sujet par exemple). Quant au dessin, je l’ai trouvé souvent un peu trop figé (ce qui a pu accentuer mes impressions évoquées ci-dessus). Par contre j’ai bien aimé le rendu du travail (à la carte à gratter visiblement).

28/03/2021 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Étonnant cet album. C'est l'histoire d'une famille originaire de Serbie qui a émigré -par deux fois- au Canada, qui a explosé à cause de l'activisme du père contre le régime de Tito. Racontée par sa fille, qui s'est surtout basée sur les témoignages de sa mère. Très vite le récit s'embrouille dans les strates familiales, on passe du père à la grand-mère, à l'arrière-grand-père, pour revenir au père... Il y a les amis aussi, et même une séquence entièrement répétée. Pas facile, heureusement que le sujet est intéressant, puisque Nina Bunjevac introduit une dimension historique à l'ensemble, son père ayant un peu influencé le sort des ressortissants serbes en Amérique du Nord... Le dessin de Bunjevac est fait en carte à gratter, il est d'une grande finesse bien que souvent figé. C'est plutôt agréable à l’œil, et je lirai ses bouquins ultérieurs, s'ils sont mieux construits.

03/07/2015 (modifier)