Les Enfants de la Résistance

Note: 4.2/5
(4.2/5 pour 10 avis)

Dans un petit village de France occupé par l'armée allemande, trois enfants refusent de se soumettre à l'ennemi. Mais comment s'opposer à un si puissant adversaire quand on n'a que dix ans ? Chaque tome est complété par un cahier didactique. Un site a par ailleurs été créé et permet d'aborder d'une manière interactive les diverses thématiques abordées par les albums (voir site officiel).


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Bande de gosses Best of 2010-2019 La Résistance Le Lombard [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest

Dans un petit village de France occupé par l'armée allemande, trois enfants refusent de se soumettre à l'ennemi. Mais comment s'opposer à un si puissant adversaire quand on n'a que dix ans ? Au travers de l'histoire de François, d'Eusèbe et de Lisa, Dugomier et Ers nous présentent un portrait nuancé des années de l'occupation allemande. Car plus que contre un peuple, c'est contre une idéologie que ces enfants vont devoir apprendre à se battre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Mai 2015
Statut histoire Série en cours 8 tomes parus
Dernière parution : Moins de 2 ans

Couverture de la série Les Enfants de la Résistance © Le Lombard 2015
Les notes
Note: 4.2/5
(4.2/5 pour 10 avis)
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29/04/2015 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai vraiment été séduit par cette excellente série. Pourtant je suis rentré dans la série un peu à reculons tellement le thème de la Résistance a été utilisé parfois à tort et à travers. J'avais peur de me retrouver en compagnie des énièmes gamins qui sauvent le monde du haut de leurs 13 ans. Au final je me retrouve avec une série que j'adore tellement les auteurs ont su traiter cette période de façon intelligente en direction d'un public assez jeune. Je trouve que le scénario de Vincent Dugommier est un exemple de justesse et de précision dans la crédibilité du récit proposé. Il n'y a pas de baguette magique qui permet à trois ados de mettre en échec une armée aguerrie qui vient de conquérir la moitié de l'Europe. Au contraire le postulat de départ, une bande d'enfants est peu crédible dans ces affaires d'adultes, est maintenu tout au long de la série. C'est une première trouvaille que de faire percevoir nos trois lascars (surtout François) comme de simples agents de liaisons du Lynx. Cela permet à Dugomier d'exploiter un thème fondamental de la série, le cloisonnement et le secret. Comme le montre le scénario du tome2 ou celui du tome 5, toute imprudence visible se payait immédiatement au prix fort. Dugomier évite le stéréotype puéril de soldats allemands stupides, aveugles et ne sachant pas tirer. L'espérance de vie d'un Résistant était courte même s’il ne participait pas aux combats d'un maquis. Je le lis comme un véritable hommage à tous ces jeunes hommes ou femmes qui risquaient leur vie (pour les hommes), de se retrouver dans un bordel du front Est (pour les femmes) ou de trahir sous la torture, pour avoir porté un message. J'ai beaucoup aimé la trouvaille de Lisa incorporée dans l'équipe. Ce personnage est à la fois rappel du rôle important des jeunes femmes dans le combat contre l'occupant mais aussi un rappel de l'opposition intérieure allemande aux concepts idéologiques Nazis. Cela permet aussi aux auteurs de garder une part importante de dialogues en allemand ce qui augmente la crédibilité de l'ambiance, Lisa pouvant jouer le rôle de traductrice à l'insu de l'ennemi. La série aborde un grand nombre d'aspects de la vie de la Résistance : création d'un réseau avec les risques dus à sa croissance, distribution de tract, opérateur radio, exfiltration de Juifs, de prisonniers ou d'aviateurs, STO, Milice et Collaboration, France divisée géographiquement et idéologiquement et création du CNR. Le scénario porte souvent une charge émotionnelle forte tellement les situations sont traduites de façons réalistes. Certains trouveront peut-être une orientation plutôt gaulliste, même si faire intervenir des enfants évite de rentrer dans des querelles politiques. Dans chaque tome j'ai trouvé de quoi me nourrir à la fois intellectuellement et affectivement. Le graphisme de Benoît Ers accompagne admirablement le récit de Dugomier. Son trait apaisant permet des plages de respiration entre les moments de tensions du scénario. Ers traduit admirablement le paradoxe que fait vivre la série. Ce petit coin de Bourgogne reste presque paradisiaque avec son canal où François allait pêcher, cette campagne où Eusèbe et Lisa peuvent se promener main dans la main ainsi que ces rues pittoresques d'un village regroupé autour de son église. Je retrouve l'ambiance qu'avait su créer Gibrat dans Le Sursis à la différence que la présence allemande est ici bien plus importante puisqu'en zone Nord. La violence est presque absente des images même si elle est omniprésente comme une ombre qui plane dans les têtes de tous les personnages. Les petits dossiers en fin de chaque tome permettent de remettre l'opus dans un cadre historique et chronologique très pertinent. Cela montre une évolution des actions et des personnalités qui s'inscrit dans un contexte bien précis. J'ai trouvé cette série vraiment admirable pour tout public à partir du collège. Aucune hésitation à mettre la note max.

10/03/2023 (modifier)
Par clem
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Cette série est vraiment géniale. Je n'aime pas l'histoire ni la guerre, pourtant j'adore cette BD. J'attends avec impatience le tome 7. J'espère qu'il va bientôt arriver. Merci au jeu du salon du livre qui m'a fait découvrir cette BD extraordinaire. Quand j'ai commencé cette série, j'ai su tout de suite que cette BD était pour moi. C'est ma BD préférée et cela fait déjà un moment. Merci à tout le monde !!!!!!!!!!!!!!

25/03/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

Quand l'aventure et l'action se mêlent à l'Histoire et à un récit particulièrement instructif. Les Enfants de la Résistance, c'est l'histoire de trois gamins dans un petit village du centre de la France occupée qui, à partir de 1940, vont s'engager d'eux-mêmes dans un mouvement personnel de résistance à l'Occupation, rejoignant peu à peu le parcours des "vrais" résistants plus adultes. C'est une description intelligente de la vie sous l'Occupation. C'est aussi une manière subtile de montrer, en suivant le parcours d'enfants auxquels les jeunes lecteurs peuvent s'identifier, celui que des résistants adultes ont pu réellement suivre dans ces années là. Tout est crédible, documenté, et pas manichéen. Les personnages sont bons. On y voit des nazis détestables et des allemands bien plus humains, des français dont l'opinion peut évoluer, notamment dans leur vision de Pétain et de la nécessité ou non de résister à l'envahisseur. Le récit est réaliste, avec son lot de malheurs et de risques mortels, mais aussi un vrai sens de l'aventure et un récit prenant. Et surtout la progression du scénario est très réussie, avec un engagement de plus en plus fort des héros et une situation qui montre de plus en plus son sérieux et son danger. Tout s’enchaîne de manière naturelle et on découvre sans s'en rendre compte que de simples enfants sont finalement devenus aussi engagés et efficaces à leur échelle que les meilleurs résistants. Qui plus est, le dessin est lui aussi très bon et agréable, tant sur le plan du trait et de la mise en scène que des couleurs. Bref, c'est vraiment du tout bon comme lecture, enrichissante et prenante, et aussi bien adaptée à de jeunes lecteurs qu'à des adultes.

22/02/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Cette série du binôme Dugomier-Ers (déjà auteur des Les Démons d'Alexia et de Hell School) a une indéniable dimension pédagogique. Et un rapide coup d’œil sur le cahier situé à la fin des albums suffira à vous en convaincre. Les auteurs ont donc décidé de nous (et quand je dis « nous », je pense plus particulièrement aux jeunes adolescents) parler de la vie quotidienne sous l’occupation allemande. Pour ce faire, ils nous proposent un trio central très classique (deux garçons, une fille, tous trois âgés de 12,13 ans au début de l’histoire) auquel le jeune lecteur s’identifiera sans problème. L’usage d’un faux journal intime et de la narration à la première personne accentue directement l’empathie ressentie pour ces personnages (c’est classique mais ça marche à tous les coups, pourquoi s’en priver ?) L’histoire en elle-même n’est pas des plus originales et la série souffrira, je pense, de la comparaison avec « La Guerre des Lulus ». Mais comparaison n’est pas raison. Cette création se démarque de la très bonne série susnommée dans le sens où elle cherche véritablement à instruire le lecteur. Et si le fil narratif se présente sous une forme très classique de récit d’aventure, la conception du scénario permet aux auteurs de parler de multiples sujets sur un ton plus professoral, plus didactique. Et, honnêtement, un divertissement qui rend moins con, je trouve toujours ça bon à prendre. Et comme dès le début, le propos se veut nuancé (il y a du bon et du mauvais partout, chez l’occupé comme chez l’occupant, et pas toujours là où l’on croit le voir de prime abord), la série interpelle et incite à réflexion. De plus, après quatre tomes, l'équilibre entre volonté d'instruire et souhait de distraire a été trouvé. Nous sommes maintenant très proches des personnages et leurs aventures ne sont plus du tout forcées (ce qui pouvait encore paraître être le cas dans le premier tome, comme si les auteurs voulaient tellement parler de certains aspects de la France sous l'occupation qu'ils forçaient leur scénario à aller dans la bonne direction). Les tomes 3 et 4, à ce titre, offrent vraiment un excellent récit d'aventure même sans tenir compte de sa dimension historique. Je dirais même que la série ne cesse de s'améliorer au fil des tomes. Enfin, il y a le dessin de Benoit Ers. Ce franco-belge bien typé garantit un plaisir de lecture, une facilité d’accès, l’expressivité et le dynamisme nécessaires pour convaincre un jeune lecteur (et les autres aussi, moi le premier) à jeter un œil aux planches… avant de ne plus pouvoir interrompre sa lecture. Cette opposition entre un dessin très frais et des propos plus sombres est devenue une des marques de fabrique des réalisations du duo. Nul doute que cette série ne fera pas exception à la règle. Dans le genre, ce récit se révèle donc très bien. Le petit plus apporté par son aspect éducatif prononcé en fera un bon support dans un cadre scolaire tandis que l'aspect aventure plaira à un large public. A consommer sans modération et, je peux le dire, après quatre tomes, j'attends la suite de cette série avec une certaine impatience.

29/04/2015 (MAJ le 15/02/2018) (modifier)