Cent maisons - La Cité des Abeilles -

Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)

Dans les années 50 en Bretagne, des familles mal logées s’unissent pour construire leurs propres maisons. Le récit sobre et sincère d’un projet fou.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Bretagne Documentaires Encrages La BD au féminin

Dans les années cinquante à Quimper, comme partout ailleurs en France, la crise du logement résultant de la Second guerre mondiale sévit. Des ouvriers mal logés vont alors prendre leur destin en main, en décidant, malgré les difficultés, de construire des maisons pour chaque famille de leur communauté. A force de ténacité et d'abnégation, l'utopie deviendra réalité près de quatre ans après.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Février 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Cent maisons - La Cité des Abeilles - © Delcourt 2015
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)
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28/02/2015 | Blue Boy
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Par Ro
Note: 3/5
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Documentaire historique, cette BD raconte un épisode intéressant et méconnu, celui de la mobilisation d'une centaine de familles ouvrières de Quimper autour d'un projet solidaire de construction de maisons pour se sortir de leurs conditions de mal logement. De 1951 à 1954, ces hommes et femmes vont travailler inlassablement durant leurs heures de repos et leurs vacances pour édifier tout un quartier, en partie aidés par le gouvernement mais également attirant la défiance des jaloux. C'est un sujet instructif et la BD nous permet de comprendre comment ça s'est passé, quels ont été les problèmes rencontrés, comment ont évolué les mentalités des acteurs du projet. Le dessin est assez agréable. Dans l'ensemble, c'est un bon documentaire en BD mais je ne le trouve pas très marquant. Il y a un peu d'émotion mais elle passe relativement peu. En fin de lecture, j'avais appris des choses mais je n'avais pas tellement été touché.

13/10/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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L'expérience sociale décrite dans cette bd est très intéressante pour lutter contre la crise du logement. Il est dommage qu'on ne réitère pas cette solution qui demande certes beaucoup de courage et de sacrifice. Et pourtant, nos grands-parents n'avaient pas peur de se retrousser les manches après leur journée de travail et pendant les congés et weekend. Dans notre société du loisir, cela ne passerait pas. Le dessin est très sobre avec une tonalité très monochrome. Les auteurs ont évité l'aspect documentaire qui aurait pu être pesant en suivant le destin de deux-trois familles. La cité des abeilles possède une véritable âme. On aurait aimé suivre le quotidien de ces familles après la construction. De belles valeurs en perspective comme la solidarité. Oui, c'était une autre époque.

02/01/2016 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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j'avais entendu parler de la communauté des castors car ils avaient construit une cité à quelques centaines de mètres de chez moi ; cette cité est d'ailleurs évoquée au début de l'album. Mais je n'en savais pas beaucoup plus que le principe créateur, à savoir des personnes ayant construit elles-mêmes leurs maisons de manière collective. Du coup cet album, emprunté de façon hasardeuse, n'en a été que plus enrichissant pour moi, même si le récit ne révèle rien de vraiment surprenant. les problèmes de financements, les conflits de personnes, et... et c'est à peu près tout, c'est d'ailleurs étonnant que les scénaristes aient tenu tout un album là-dessus. Le résultat est très bien-pensant, tout va bien dans le meilleur des mondes, j'aurais pensé que mis à part la longueur de construction (environ 4 ans), ils auraient rencontré d'autres vrais écueils... Le dessin d'Alexis Horellou me semble un peu figé, il n'apporte pas vraiment de chaleur au récit, c'est un peu dommage, on ne s'attache pas vraiment aux personnages...

15/11/2015 (modifier)
Par Thorn
Note: 3/5

C'est une BD reportage, qui raconte l'histoire d'un projet assez incroyable, celui de la construction de leurs propres maisons par des travailleurs pauvres des années 50. Ou comment des personnes qui semblent n'avoir ni les compétences, ni les moyens, ni la culture nécessaire pour mener à bien un tel défi s'attellent à la construction d'une cité de cent maisons. Le trait est réaliste et sobre, le récit progresse par petites touches, qui nous font rentrer dans la vie de quelques personnages et découvrir l'histoire de la cité des abeilles à travers leur vécu. C'est un choix intéressant et efficace. Je suis fascinée par l'énergie, le courage de ces personnes, ça n'est pas si lointain et pourtant me semble tellement étranger à la culture dans laquelle je vis. En se concentrant sur les trajets de quelques personnes, les auteurs permettent à leur reportage de prendre de l'épaisseur, d'attirer l'empathie du lecteur. Pour autant, ces vies ne sont pas le cœur de l’œuvre, et un lecteur qui rechercherait une histoire de type roman graphique risquerait d'être déçu. Même s'ils ont une personnalité, des interactions, une évolution, il s'agit bien moins d'eux que du projet même. Et pour autant, le projet, ses tenants, ses aboutissants, ne sont pas vraiment décrits non plus. On ne sait jamais exactement qui finance, qui réfléchit derrière. Les difficultés, les obstacles, à part la quantité de travail incroyable fournie par ces familles, ne sont pratiquement pas abordés. À mes yeux il y a deux points très délicats pour réaliser ce type d'utopie, c'est parvenir à coopérer dans la durée, malgré les différences de points de vue et de caractère, et l'incompétence technique. Le second point n'apparait pas, le premier est traité mais de façon très optimiste. Du coup je suis restée un peu sur ma faim. Malgré cela, j'ai apprécié cette lecture. Je ne connaissais pas ce projet, encore moins son histoire, et c'est le genre d'histoire qui me fascine et me donne foi en l'humanité :) Même si j'aurai apprécié des personnages encore plus attachants, et des réponses aux questions que je me pose, je ne me suis pas ennuyée de ma lecture, et je resterai marquée par le courage de ces gens.

18/06/2015 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
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Cet événement, qui a paraît-il marqué l’histoire de la Bretagne, a donné l’idée aux quimpéroises Marion Boé et Delphine Le Lay d’en faire une bande dessinée. Cette dernière s’est tournée vers Alexis Horellou pour le dessin, ce qui fait de "100 Maisons" leur troisième collaboration, après Plogoff notamment, autre récit à caractère social et militant sur le projet de centrale nucléaire dans la petite ville bretonne à la fin des années 70. Associé à une mise en page sobre et évocatrice, le trait humble de Horellou se prête parfaitement à cette aventure humaine qui m’a rappelé par bien des côtés un ouvrage publié l’an dernier chez Casterman et retraçant l’histoire des LIP , autres « héros ordinaires » qui se battaient pour la survie de leur entreprise à la fin des Trente glorieuses. Dans les deux cas, il s’agit d’une fiction construite autour d’un fait historique, avec quelques personnages en gros plan. Ici, on partage le quotidien pénible de deux familles mal logées mais nourri d’un espoir exaltant : vivre dans une maison digne de ce nom grâce à un projet associatif. La folle épopée de ces « cent familles » aura duré près de quatre ans, chaque homme valide consacrant son jour de repos dominical à la construction de la bien nommée « Cité des abeilles ». "100 Maisons" est une histoire touchante, mais surtout un hommage sincère et militant à des citoyens qui, lassés de vivre dans des taudis, avaient décidé de se prendre en main. Considéré comme peu crédible au départ, leur projet ne cessa de gagner en popularité en Bretagne si bien qu’ils finirent par recevoir le soutien des pouvoirs publics. L’initiative émergea à une époque encore durement éprouvée par la guerre mais renfermant les germes d’un avenir meilleur. Il est à souhaiter que cette bande dessinée, en rappelant qu’un projet a priori utopique ait pu finalement voir le jour, fasse des émules, alors que le problème du mal logement apparaît plus prégnant que jamais dans notre cynique début de XXIème siècle.

28/02/2015 (modifier)