Rouge comme la neige

Note: 3.64/5
(3.64/5 pour 11 avis)

États-Unis, 1896. Dans une petite ville du Colorado, on s’apprête à juger un homme soupçonné d’enlèvements d’enfants, Buck MacFly. Une femme venue en ville assister au jugement avec son fils adolescent Sean, la veuve MacKinley, fait évader MacFly, persuadée qu’il possède des informations sur sa fille Abby dont elle est sans nouvelles depuis sa disparition soudaine il y a six ans


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Bichromie Il y a 10 ans... [USA] - Rocky Mountains States - Les Rocheuses

Pièges, faux-semblants, coups de théâtre : rien ni personne, dans cette histoire âpre et violente, ne semble finalement conforme à ce qu’il semblait être…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Avril 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Rouge comme la neige © Casterman 2014
Les notes
Note: 3.64/5
(3.64/5 pour 11 avis)
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27/04/2014 | jurin
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Par Canarde
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Je ne vois pas ce qu'on peut demander de plus à une BD. Le scénario de ce western est sur le mode tragique, sans rebondissements incessants, juste le drame et rien que lui, et tout à son service, dans un déroulement implacable. Contrairement à Shutter Island, où l'angoisse absurde mène le bal, et où, de mon point de vue, on n'a pas vraiment de prise, puisque la situation est totalement insensée, ici au contraire, chaque situation découle d'une précédente, qui n'a rien d'impossible, voire qui est défendable par chacune des parties. C'est aussi un drame qui met en jeu des inquiétudes intemporelles (la filiation, le mensonge, le pouvoir de l'argent...) ce qui lui donne une portée qui ne vieillira pas. Ce scénario cohérent est servi par un dessin au crayon, extrêmement fin dans les visages, ce qui permet de ressentir très précisément les nuances de l'expression des personnages.(des expressions qui peuvent être le reflet de la pensée, ou au contraire un art de la dissimulation de celle-ci) Cette finesse en noir et blanc, associée à une certaine lenteur, remarquée par d'autres lecteurs, contribue à rappeler les films de John Ford. (évidement c'est plutôt une référence de vieillard, mais qu'à cela ne tienne...) Les décors sont, eux, traité avec une certaine rugosité, des hachures grossières au crayon gras, des trames en surimpression, et un fond doux, façon papier jauni. Les traces de rouge n'apportent rien mais elle ne nuisent pas non plus à la force de l'assemblage. J'insiste encore sur la précision des expressions, leur beauté tragique mais aussi leur duplicité ou leur candeur (tout le contraire de Servitudes, par exemple, aussi en noir et blanc, mais avec des statues de sels à la place des personnages) C'est vraiment un bijou de compréhension de "l'âme humaine". C'est peut-être un cliché, mais le cliché, c'est ce qui nous est commun.

17/06/2014 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Avec Rouge comme la neige , Christian de Metter nous offre un véritable polar digne des meilleurs auteurs du genre, sur fonds d'histoire indienne (avec l'évocation de la bataille de Wounded Knee). En situant l'action en hiver 1896, dans le Colorado, le dessinateur de Metter, cette fois-ci, se permet le luxe de livrer aux amateurs de Western un ouvrage magnifique. Entre le crayonné (surtout pour les flash-back) et le dessin, les planches sont d'une beauté incroyable. On ressent à la fois la magie des grands espaces et le désespoir de Mme Mackinley, partie à la recherche de sa fille Abby, enlevée dans de mystérieuses circonstances. Mais ce qui fait la force de cette histoire, ce sont les rebondissements riches et nombreux qui font de ce one shot un ouvrage remarquable. En outre, cette histoire est fort bien construite avec un scénario parfaitement huilé : la dernière partie "6 ans plus tôt" renvoie aux premières pages de l'album (page 11, notamment, avec l'apparition d'un personnage qui pourrait paraître insignifiant) Enfin, le titre choisi "Rouge comme la neige" reflète parfaitement l'ambiance de l'album aux planches monochromes, sauf lorsque le sang coule (où le rouge ressort des planches). Un excellent album qui mérite d'être lu mais aussi relu tant l'album est riche sur de nombreux points. A noter que cet ouvrage est présenté sur 110 pages, dans un grand format, et sur un papier de qualité. Bref du bel ouvrage. Avec Shutter Island, Christian de Metter signe là son meilleur album, à mon avis.

04/05/2014 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Christian de Metter signe là une histoire prenante d'un bout à l'autre et (ce n'est pas surprenant) remarquablement mise en images. Au niveau des couleurs, on reste dans le même ton marron rouge pendant tout l'album. C'est certes pas joyeux, par contre niveau ambiance c'est très efficace. Ça reste hyper lisible et on est happé par l'atmosphère qui se dégage des planches. Au niveau du trait, il se passe aussi quelque chose, surtout au niveau des expressions des personnages. Bref visuellement on a une BD percutante. L'histoire aussi m'a tenu en haleine. Dès le départ, ça fonctionne : on s’intéresse à cette femme et à sa famille. Il n'y a pas d'introduction inutile, on rentre rapidement dans le vif du sujet. Une fois plongé au coeur de l'histoire, il y a juste ce qu'il faut de rebondissements pour donner une tournure inattendue à l'intrigue.Ces péripéties ne tombent pas dans la surenchère inutile. L'histoire est prenante, cohérente et crédible du début à la fin. Le final est cruel mais là aussi ça sonne très juste. Chaudement recommandé !

28/04/2014 (modifier)
Par jurin
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Quel magnifique dessin ! Quelle claque ! J’ai rarement vu un si beau résultat, un graphisme détaillé, ciselé, proportions et cadrages proches de la perfection, un ensemble plongé dans un ton indéfinissable bien que peut-être rougeâtre, sur les 110 planches il faut oser mais la réussite est au rendez-vous et quelle réussite ! Il faut aussi remercier les éditions Casterman car le livre est très beau avec un papier de qualité et ce pour un prix défiant toute concurrence. Cerise sur le gâteau, le scénario n’est pas en reste, l’histoire de cette mère a la recherche de sa fille disparue est bouleversante, une histoire originale et bien pensée où la psychologie des personnages est bien traitée. Excellente BD, à mon avis un des meilleurs Westerns de ces dernières années.

27/04/2014 (modifier)