Le Prisonnier des étoiles

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)

Une histoire de course poursuite rocambolesque sur une Terre en fin de vie.


Auteurs espagnols BDs oubliées Cimoc Circus

Notre bonne vieille terre est desertifié par un soleil detraqué. Dans ce monde en perdition, les hommes essayent de survivre. Certains plus chanceux que d'autre vivent dans des villes climatisées, alors que des nomades rejetés à l'exterieur tentent de subsister grace à des larcins et des embuscades. Une femme Exterieure décide d'aider un prisonnier recemment évadé d'un penitencier. Mais ce prisonnier est à son propre insu, tres special et attise des convoitises bien particulières...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1985
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Prisonnier des étoiles © Glénat 1985
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)
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12/08/2002 | Viper
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L'avatar du posteur Agecanonix

Cette courte série est parue d'abord dans la revue espagnole Cimoc puis dans une traduction française dans Circus en 1983, qui n'a publié que le premier épisode en noir et blanc. Ce récit m'a rappelé Karga, le 7ème univers, où un prisonnier s'évade d'un bagne galactique, sauf qu'il erre seul à la recherche d'un trésor, alors qu'ici, le prisonnier se retrouve au milieu d'un groupe de rebelles qui luttent contre un pouvoir policier. Ce genre d'histoire a depuis été pas mal vue au cinéma ou en série TV, mais à l'époque, c'était plutôt nouveau, d'autant plus que c'est une science-fiction au ton adulte, très rythmée et accrocheuse, remplie de péripéties diverses et d'action. Pas d'introspection métaphysique qui est tout ce que je déteste dans la SF. Mais ce qui m'a bien plu dans cette bande, c'est le dessin d'Alfonso Font qui s'inspire à la fois de Carlos Gimenez et de Moebius ; encré de façon moins appuyée que chez Gimenez, le trait épuré sur le modèle moebiusien, s'en démarque quand même en trouvant son style, il est soigné et le noir & blanc donne une force que n'a pas la couleur. Je le préfère à celui qu'on voit sur Alise et les Argonautes que Font a réalisé pourtant après mais que je trouvais moins policé. N'étant pas familier et friand de SF, et de L'Incal, je n'ai pas forcément relevé les références qui se cachent dans cette Bd, mais je crois que c'est un hommage aux grands thèmes de la science-fiction, c'est en tout cas une Bd un peu oubliée et c'est bien dommage.

11/03/2020 (modifier)

Deux tomes étonnement différents composent cette série que l’on pourrait considérer comme abandonnée même si la fin au 2 ne laisse pas d’attente particulière. Le premier en noir et blanc de très belle facture et un nombre de page significatif nous présente un univers de science fiction futuriste apocalyptique. Le second suit les aventures de nos héros en couleur avec un format plus classique. Le tome 1 nous présente un homme prisonnier faisant tout pour s’évader, il semble avoir un rôle politique important du côté des rebelles. Et oui, car comme dans beaucoup d’ouvrages dans le futur, l’Etat totalitaire a pris le pouvoir et impose son ordre, seuls quelques rebelles opposants se réfugient dans des landes désolées très hostiles pour s’organiser et survivre. Mieux équipées face aux changements climatiques il devient mission impossible pour nos prisonnier de s’évader du bagne qu’ils occupent, surtout s’ils sont pistés comme notre héros de très près ! La rencontre avec une belle rebelle permettra de vivre des aventures trépidantes avec un couple bien formé. La révélation finale tout à fait crédible est bien amenée et la dernière planche magnifique sonne comme un hommage à Pratt. Le trait noir et précis donne avec talent les ambiances de chaleur, noirceur, moiteur… Le niveau graphique en noir et blanc atteint par ce tome me parait énorme. Dans un style différent de la ligne de Moebius mais tout aussi incisif, Font nous créé une planète perdue dans lequel le lecteur vit les aventures en s’y croyant. Le second tome se compose d’une histoire plus courte dans un autre endroit de la terre, genre comptoir de pirates. L’univers est toujours aussi crédible malgré un développement nettement plus court. Arrivé à la fin la déception que ce soit définitivement fini est réelle. Le trait garde son côté incisif, mais hélas il y a la couleur. Couleur qui banalise le discours et aurait même tendance à rendre série B ce scénario moins percutant que le premier tome. Car dans ce récit nous avons simplement de l’aventure basique sans ressort culturel sur une civilisation. Les trahisons se succèdent avec rythme mais sans petit plus qui donnerait un intérêt social à l’ensemble. L’ensemble est une bonne série ce qui se traduit sur BDtheque par 3 avec achat. Le tome 1 est à connaître.

02/09/2010 (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5
L'avatar du posteur Miranda

Note 2,5. Je viens de lire les deux tomes parus, que j'ai achetés car annoncés comme série finie, et ce n'est pas le cas, car à mon sens la fin ne peut même pas être considérée comme ouverte. Voici pourquoi : on se trouve dans un monde où le soleil va exploser, certains seraient susceptibles de sauver leur peau, tout est mis en place pour cela, mais l'histoire s'arrête avant, on ne saura jamais qui vit et qui meurt. Je n'irai pas jusqu'à dire que cette série pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses, car elle répond à beaucoup de choses mais elle ne va pas jusqu'au bout. Cela dit c'est agréable à lire et l'intrigue au début est assez prenante, avec quelques révélations qui n'arrivent pratiquement qu'à la fin du gros premier tome. Le second opus s'engage dans une histoire plus indépendante, bien que restant dans la trame du récit principal, mais ici aussi la fin reste ouverte et la chute du récit dans son entier inexistante. C'est surtout une bd d'action où tout se déroule sur un enchaînement de courses poursuites, les deux personnages principaux se sortent d'une situation périlleuse pour tomber dans une autre, et ainsi de suite jusqu'à la fin. Graphiquement le noir et blanc du premier tome est excellent et très détaillé, mais je trouve qu'il ne met pas en valeur les décors, il y a comme un sentiment de confusion, il faut vraiment s'arrêter sur chaque case pour se rendre compte du travail de Font. Le second tome est colorisé et bien que les couleurs aient un petit goût vieillot - mais pas flashi - je trouve qu'elles lui vont parfaitement, car justement elles mettent bien mieux en valeur premiers et arrières plans. PS : Viper parle de préquel pour le second tome, mais c'est bel et bien la suite du premier et non un préquel.

13/08/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Voilà clairement à mes yeux la définition même d'une BD injustement oubliée. Je l'ai empruntée par pur hasard à la bibliothèque que je fréquente et je n'en attendais guère plus qu'un banal récit latin de SF-action teinté années 80, un truc à la limite du divertissement de gare. Au lieu de ça, j'ai découvert une BD excellente tant du point de vue du graphisme que du scénario, de son originalité, de sa justesse et même de son humour. Le dessin d'Alfonso Font partage beaucoup d'influences. La plus évidente est celle de Moebius à qui il rend d'ailleurs un gros hommage dans une case qui est un clin d'oeil appuyé à la célèbre première page de L'Incal. Son encrage est cependant nettement plus fin à la manière d'un Al Coutelis. Et au long des pages de cet album, j'ai eu parfois l'impression de reconnaître un petit peu du trait dynamique de Pratt et des visages de personnages de Vance (en techniquement plus réussi). Ces planches en noir et blanc sont belles et très soignées. L'auteur ne se moque vraiment pas du lecteur et offre à chaque fois des cases détaillées et travaillées mais toujours très lisibles. Du beau boulot qu'on prend plaisir à regarder et à lire. Le scénario commence de manière assez banale. Sur une planète au gouvernement autoritaire, un beau rebelle se fait emprisonner après une course-poursuite et veut s'évader. Mais ce n'est là que le début car le scénario va ensuite nettement au-delà de cette trame trop classique apportant beaucoup d'idées pour un récit captivant et intelligent à la fois. Je me suis moi-même laissé prendre et surprendre. Je croyais lire du déjà-vu, j'ai découvert un récit très bien foutu et assez original. J'apprécie en outre sa maturité car, là où je craignais un récit trop latin, trop machiste et superficiel, il offre une certaine profondeur et surtout un certain humour. Au tiers de la série apparaît notamment la belle blonde qu'on imagine tout de suite jouer le rôle de femme fatale à la botte de son amant, le beau héros. Mais au lieu de ça, elle va jouer l'amoureuse oui, mais une amoureuse un peu fantasque, parfois douce et soumise, parfois brutale et farouche n'hésitant pas à ridiculiser un peu le héros. Elle va même jouer régulièrement le rôle du faire-valoir humoristique, assez drôle d'ailleurs, ce qui tranche avec une vision caricaturale de la femme-objet belle mais sans cervelle. Et pour ne rien gâcher, la conclusion de ce scénario ne manque pas d'intérêt et de retournement de situation, avec une belle révélation-surprise sur la fin. Une très bonne lecture qu'il est vraiment dommage qu'elle ait disparu des mémoires.

09/03/2008 (modifier)
Par Viper
Note: 4/5

Voici une petite perle disparue. Alfonso Font fait partie de la virtuose et feconde ecole espagnole. Le prisonnier des Etoiles demeure son oeuvre la plus reussie et selon moi, l'apogée du talent de Font, non par l'originalité de son histoire, qui est un aventure rocambolesque, rondement menée, mais par l'excellence de son execution. Paru en Noir et blanc, cet album nous gratifie d'une centaine de pages d'une qualité graphique exeptionnelle. L'oeil averti saura detecter bon nombre d'hommages et de references disseminés avec humour et delectation par l'auteur, soucieux de remercier ceux qui l'ont influencés. Cet ouvrage est malheureusement introuvable dans les circuits de vente traditionnels, mais si d'aventure vous croisez son chemin dans les bacs des soldeurs, n'hesitez pas une seconde. A noter que ce volumineux album a donné lieu, par la suite à une prequel et dont l'interet est plus contestable.

12/08/2002 (modifier)