Taxista

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Véritable gentleman taxi driver aux principes aussi durs que sa tête, Taxista Cuatroplazas parcourt sans relâche la jungle misérable des banlieues de Barcelone.


Auteurs espagnols Barcelone El Vibora Espagne Taxi Driver

Sans pitié, épaulé par un instinct de survie hors du commun, il réclame vengeance et justice pour sa mère violée et assassinée. Pour le cadavre déshonoré de son père. Pour sa sœur prostituée. Et pour l’héritage dont il a été dépossédé par une famille de dégénérés… Taxista est un ange expiatoire arpentant le labyrinthe chaotique des vices humains et frappant de sa foudre rédemptrice des crapules auxquelles il n’est jamais très loin de ressembler. Avec lui, les nuits sont courtes et les fossoyeurs ne manquent jamais de travail.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Septembre 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Taxista © Cornélius 2008
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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09/04/2013 | Jetjet
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Par Gaston
Note: 2/5
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Ce dessinateur est mort récemment et comme je n'avais jamais rien lu de lui, je me suis dis que c'était le temps de lire au moins un album de lui. Le dessin est très influencé par l'underground américain. D'ailleurs si Cornélius n'avait pas mis une biographie de l'auteur dans l'album, j'aurais cru que c'était un comics américain. Personnellement, je ne suis pas fan de ce style de dessin, mais je peux comprendre que d'autres aiment. Le scénario est un gros délire de l'auteur qui rend hommage à Dick Tracy avec une version loufoque et un peu trash du type d'aventure que ce héros vit ou du moins je pense que c'est l'intention parce que je connais surtout Dick Tracy de nom. Au début, j'étais un peu perdu parce que je ne comprenais pas les intentions de l'auteur et puis j'ai remarqué que les dialogues et les situations étaient un peu trop premier degré et volontairement kitch. On est dans le type de récit qu'appréciait un auteur comme Yves Chaland où au premier coup d'œil on pourrait croire qu'on est dans la bonne vieille BD pour papa, mais si on remarque un peu ce qui se passe, on voit qu'on est dans une parodie. Les situations sont amusantes et le héros est joyeusement amoral...sauf que je me suis amusé pendant une dizaine de pages et ensuite j'ai trouvé que la plaisanterie avait assez duré et je me suis ennuyé. Il faut dire que la mise en scène manque de dynamisme, sans doute volontairement pour singer le format trois cases par strip que j'imagine on voyait tout le temps dans Dick Tracy, mais cela fait en sorte que la narration est lourde et manque de fluidité. En gros, c'était pas un album fait pour moi, mais c'est à lire si on est un gros fan de l'underground.

26/02/2024 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
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Marti est un dessinateur espagnol inconnu du grand public francophone que Cornelius a souhaité remettre au gout du jour en publiant l’intégralité des mésaventures d’un chauffeur de taxi aussi trouble que les individus qu’il croise. Le bonhomme profite des libertés d’une Espagne libérée de Franco et soumise à elle-même dans les années 80 pour livrer un feuilleton aussi bizarre qu’attachant avec quelques traits de caractère rappelant le Taxi Driver de Scorcese. Pourtant c’est plutôt dans un milieu encore plus crasseux que nous plonge l’auteur avec ce personnage blond pas très finaud, persuadé d’être dans le droit chemin et qui pourtant n’hésite pas à devenir aussi glauque que la famille de dépravés qu’il poursuit à l’issue d’une vengeance bien macabre…. Le trait en noir et blanc caractéristique d’une ligne claire que n’aurait pas renié Yves Chaland joue sur de profonds contrastes comme on pouvait les admirer sur les premiers récits de Charles Burns. L’essentiel se déroule principalement de nuit ou dans des recoins bien sombres dans un découpage en petites vignettes et sur de grandes silhouettes désarticulées volontairement. La mise en scène volontairement rétro et kitsch pourrait en effrayer plus d’un mais le contraste entre les dessins et la teneur des propos plutôt adultes ou exagérément choquants crée une sorte d’humour british par des dialogues complètement hors propos dans leur construction et leur sérieux d’un autre âge. On ne sait absolument pas où Marti nous entraine avec cette peinture sociale des plus grotesques d’une famille de dégénérés sortis tout droit du film « affreux, sales et méchants » d’Ettore Scola et ce quidam rigide et ridicule se prenant pour un vigilante exemplaire alors qu’il ne court finalement qu’après l’oseille planquée de son défunt père ! Taxista consiste dès lors en une course poursuite ou l’absurde côtoie le grotesque dans un rythme finalement assez jouissif. On peut le voir comme une critique de la société et de l’abolition des repères les plus symboliques d’autant plus que chaque personnage s’en prend plein la tronche dans un style rappelant les strips des séries à suivre des hebdomadaires d’antan. C’est un peu comme si Dick Tracy (une des autres influences majeures de l’auteur) avait dépassé la frontière du correctement bien pensant pour aller asticoter ce que les séries américaines se font un plaisir de nous cacher. Les deux histoires qui constituent l’intégrale des aventures de ce chauffeur de taxi ont beau nous emmener dans un univers glauque et déplaisant, la lecture, elle, ne l’est jamais réellement grâce à un découpage bien nerveux et finalement une intrigue qui se tient. On y parle de vendetta, de vengeance et de complots et on pourrait compatir au mauvais sort qui accompagne notre « héros » s’il n’était aussi propre, prétentieux et vain car finalement c’est surtout un brave type bien con et pas si clean que cela… Mon principal reproche serait la conclusion bien rapide et bien sèche de la seconde histoire alors que la première nous réservait un épilogue mais il s’agit bien de l’intégrale de ce personnage trouble et troublé qui mérite d’être redécouvert car à ma connaissance il n’existe pas une œuvre semblable mettant en scène un chauffeur de taxi aussi peu à ses affaires que Mario est plombier ou Tintin reporter. Une suite existerait sous le nom de Calvario Hills mais ne l’ayant pas lu, je ne suis pas certain que Taxista y soit à nouveau le protagoniste principal. En tous cas l’œuvre de Marti mérite d’être connue et je vous engage à aborder ce pan méconnu de la bande dessinée espagnole alternative.

09/04/2013 (modifier)