Abélard

Note: 3.95/5
(3.95/5 pour 22 avis)

Pour séduire la jolie Epilie, Abélard ne voit qu'une solution : lui décrocher la lune ! Direction l'Amérique, le pays qui a inventé les machines volantes. Armé de son banjo et de son chapeau à proverbes. Il se lance sur les routes de campagne, rencontre des Tsiganes puis Gaston, un ours grincheux avec qui il va partager un bout de chemin... A voir aussi : Alvin


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Pour séduire la jolie Epilie, Abélard ne voit qu'une solution : lui décrocher la lune ! Direction l'Amérique, le pays qui a inventé les machines volantes. Armé de son banjo et de son chapeau à proverbes. Il se lance sur les routes de campagne, rencontre des Tsiganes puis Gaston, un ours grincheux avec qui il va partager un bout de chemin...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juin 2011
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Abélard © Dargaud 2011
Les notes
Note: 3.95/5
(3.95/5 pour 22 avis)
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05/06/2011 | Miranda
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Par iannick
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Quand on me parle habituellement de poésie, on me cite des noms de grands poètes que je n’aime généralement pas… on me dit aussi qu’il faut un certain nombre de vers, de proses, de rimes pour faire un bon poème, ça me soule… et on me raconte aussi que ça permet de découvrir des mots, ok mais il ne faut pas non plus qu’on ait à consulter un dictionnaire ou wikipédia à chaque phrase ! Bon, vous avez donc compris que je ne suis pas un fan de poésie… mais quand je découvre une bande dessinée comme « Abélard » où la poésie est représentée d’une façon différente à ce qu’on a l’habitude de nous faire la découvrir sur les bancs d’école, je dis oui oui oui ! Pourquoi « Abélard » justement ? Parce que la poésie y est employée sans prise de tête et amenée simplement, parfois verbalement à travers les bouts de papier (proverbes) que notre protagoniste principal, Abélard, trouve chaque jour dans son chapeau… tantôt dans des séquences d’une rêverie, d’une sérénité exceptionnelle comme celles où Abélard regarde les étoiles… pas de mots, et on se met à visualiser également avec régal ces planches, un peu comme j’ai pu le faire en contemplant le lever du soleil sur les aiguilles de Bavella parmi de nombreux randonneurs, pas un mot, pas un bruit, on regardait tous ensemble ce moment magique avec des yeux émerveillés… tantôt dans les réactions naïves de notre attachant Abélard… ceci pour vous faire comprendre la sensation que j’ai eue à travers ces magnifiques scènes de cette bande dessinée… Et oui, ça aussi, c’est de la poésie ! Parlons maintenant du récit proprement dit : Je n’ai pas envie de vous raconter le début de cette aventure ni de quoi il s’agit… juste vous avouer que « Abélard » m’a embarqué sur des montagnes russes d’émotions ! Je suis passé du rire à la tristesse, de la tendresse à la colère… peu de bandes dessinées me font ça, donc, ça veut dire tout simplement que j’ai adoré ce diptyque d’autant plus j’apprécie beaucoup le coup de crayon et la mise en page de Renaud Dillies. Merci Régis (Hautière), merci Renaud (Dillies) d’avoir conçu ce bijou de la bd franco-belge ! … Et merci aussi aux enfants du scénariste qui lui ont inspiré ces conversations cultes (Ah la fameuse scène des racistes !) !

22/02/2022 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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En attaquant les premières pages de cette BD « animalière », on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Un décor idyllique avec des personnages à tête d’animaux dans une mignonne petite cabane au bord de l’eau, le tout dans un style « cartoon », ça donne un côté enfantin, à la limite presque mièvre. Mais en même temps, ça tape la belote, ça sirote des « binouzes » et ça cause argot. Et puis il y a ces petits papiers contenant des citations qui mystérieusement sortent chaque jour du chapeau d’Abélard, une jolie trouvaille. Du coup, on est un peu titillé, ce décalage entre le dessin et le propos est pour le moins paradoxal, et on est pressé de voir de quoi il retourne… Abélard veut donc parcourir le monde pour retrouver sa belle, c’est ainsi qu’on va le suivre dans son périple où rien ne se passera comme prévu, mais je ne peux décidément pas en dire plus… L’histoire est à ranger dans la catégorie « quête initiatique », mais une quête étonnamment sombre avec une toute petite lueur au bout d’un tunnel peu rassurant, avec à la clé une réflexion grave et désabusée sur le voyage, la solitude, le racisme, l’intolérance, bref, le monde comme il va en somme... C’est aussi et surtout une magnifique - et je pèse mes mots - histoire d’amitié entre deux êtres (Abélard le moineau candide et Gaston l’ours grognon) qui n’ont a priori rien à faire ensemble… Quant au trait stylisé et empreint d’une belle poésie de Dillies, il confère idéalement un peu de légèreté à l’ensemble. « Abélard » s’est avéré être pour moi une énorme claque mais une claque d’une infinie tendresse qui m’a laissé chancelant, brisé par l’émotion, laissant chaque pore de ma peau, chaque fibre de mon âme, en totale empathie avec ce tout petit personnage de rien du tout qu’est Abélard. Mais attention, aucune sensiblerie de pacotille ici ! C’est juste incroyable à quel point l’alchimie d’un dessin « naïf » allié à des textes graves voire pessimistes fonctionne bien ici et peut produire quelque chose d’extrêmement bouleversant. Ceci n’est donc pas une BD pour enfants, vous l’aurez compris. Il s’agit plus exactement d’une BD qui parvient à nous rappeler, avec intelligence, qu’on a été un jour un enfant… Je ne peux ainsi qu’exprimer mon infinie reconnaissance à Régis Hautière et Renaud Dillies de nous avoir offert ce petit bijou à côté duquel il serait vraiment dommage de passer.

09/03/2014 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Là, j'ai eu un petit coup de cœur et un petit coup au cœur (copyright 2011 par Sejy) en dévorant cette BD qui me disait vaguement quelque chose sans que je ne puisse mettre le doigt dessus. C'est qu'à force de voir des BD que je dois encore lire sur BDthèque, je ne les connais plus toutes par cœur. L'intégrale me semblait intéressante, j'ai acheté sans trop réfléchir, et me voila à lire debout dans le tram, histoire de "tester". J'ai du faire attention à ne pas me cogner en rentrant, marcher sur le trottoir c'est dur lorsqu'on lit en même temps. Cette BD, c'est le parfait exemple d'une BD mignonne comme tout. J'ai été littéralement conquis par ce petit personnage habitant dans son marais, sans doute dans les années 1900, et qui est naïf, mais veut voyager, pour décrocher des étoiles et les offrir à la fille qu'il aime. Cette histoire toute simple m'a enchanté, tant sur la forme que sur le fond. Le dessin est superbe, avec un trait beau, des cases bien faites, très belles (et souvent très grandes), des petits ajouts très sympathiques (comme cette succession de planches en noir et blanc disséminés dans l'album et qui démarrent les chapitres) et c'est empli de poésie. J'ai aimé ... Le tout est cimenté par de nombreuses citations, qui ouvrent les chapitres, les ponctuent, ajoutant d'autres dimensions à le lecture, et qui m'auront fait sourire plus d'une fois. Et s'ajoute le scénario, en deux temps, qui m'a énormément plu. Si les thèmes sont classiques, si certaines situations sont déjà vues ailleurs (je pense notamment aux roms), j'ai aimé, simplement parce que c'est traité tout en douceur et d'une belle façon. J'avançais dans l'ouvrage sans me rendre compte de rien. L'ouvrage est aussi en deux temps, avec un début très mignon mais qui semble presque trop mignon, et une deuxième partie où les choses vont aller un peu moins bien, avec un contact brutal entre un rêveur et la réalité. Le tout est très bien fait, allant crescendo pour finir sur une fin qui m'aurait presque arraché une larme ... Allez, ne nous cachons pas, elle l'a fait. Je pense que c'est autant le personnage de l'ours, Gaston, que la façon dont tout est amené, les petites cases qui sont muettes, juste un regard, mais tellement chargées de sens. Alors pour cette BD-ci, je dois dire merci à BDthèque, car je n'aurais sans doute jamais eu l'idée de la lire avant, et vraiment, c'est une très très belle BD. J'ai été ému.

10/09/2013 (modifier)
Par Alix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Raaa que c’est beau ! J’ai adoré toutes les BD de Renaud Dillies que j’ai lues, mais sans jamais leur allouer la note maximum… allez, je m’emporte sur le coup de l’émotion, et je le fais pour Abélard ! Je suis surpris de retrouver Régis Hautière au scénario. Les thèmes (vie, amitié, aventure, musique) semblent pourtant tout droit sortis de la panoplie de Dillies. L’histoire est belle et touchante, remplie d’optimisme et de beauté naïve dans le premier tome, et de cruelles désillusions dans le second. La double fin m’a arraché une larme dans un premier temps, avant de me rendre le sourire. Graphiquement Dillies s’est surpassé. C’est aussi beau que Mélodie au crépuscule, qui m’avait déjà émerveillé. Un diptyque pas forcément innovant, certes, mais les amateurs de belles histoires très humaines et remplies de poésie ne devraient pas être déçus. Moi, je me suis régalé !

02/10/2012 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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J’en suis convaincu à présent : au plus profond de ma carcasse épaisse et velue se tapit un cœur d’artichaut. Mis à mal et au grand jour par un moineau ridicule qui veut décrocher les étoiles pour son amoureuse frivole. Cet Abélard, un drôle d’oiseau ! Lui, qui n’a jamais quitté son marais natal, abandonne, sous la tyrannie d’une mélancolie langoureuse, la vie paisible et les amis de ce bout de paradis. Baluchon sur l’épaule, ukulélé en bandoulière, loti d’une désarmante innocence et d’un indécrottable optimisme, il entreprend son apprentissage au monde en un vagabondage bercé de rêves et de balivernes. Volatile sympathique, si touchant de naïveté quand ses illusions s’abiment sur une réalité encline à gifler les plus enthousiastes. Paf le piaf ! Ces baffes, que l’on aimerait lui coller en travers du bec et susciter un élan de révolte lorsque sa candeur rime avec « l’idiot du voyage », le scénario les distribue à dessein. Une odyssée pédestre rafraichissante, un périple brillamment sombre, qui inspirent de jolies valeurs humaines et prodiguent les leçons de vie exemptes de complaisance, nourries à la vérité crue des actes ou des sentiments. Mais Abélard, éternel ingénu, ne sait que tendre l’autre joue. Sa jobardise sans remède, malmenant nerfs et entrailles, débusque la tendresse au milieu de maximes philosophes. Des petits papiers quotidiennement extirpés d’un intarissable galure enchanté, où notre emplumé, relativisant ses déconvenues dans une lecture subjective pétillante, déniche inlassablement le courage pour regrimper en selle. Sous la désinvolture du grimage animalier s’embusque ainsi un conte initiatique féroce, à fleur d’émotion, servi par une osmose exceptionnelle : la musique de mots sonnant terriblement juste, une narration intelligemment tempérée et un pinceau félon éblouissant. Son esthétisme rond, bon-enfant, presque sucré, compose un bestiaire de frimousses avenantes, illumine des atmosphères saisissantes dont la grâce se dilue dans les hachures, l’âpreté ou la nervosité d’un trait modelé aux intonations et aux intentions du récit. Magique. Ouvrons grand nos yeux de mômes et chahutons nos âmes ! Cette fable qui-met-les-poils oscille entre parabole tendrement philosophique et long poème doux-amer. En nous prenant par la main, sensiblement, planche après planche, elle prête des sourires, de la joie de vivre, improvise des complicités. Puis, au détour d’une case ou d’une bulle, à la faveur d’une scène, elle reprend, bouleverse, étreignant le kiki à en embrumer les mirettes, et recommence, infatigable, dans une délicatesse absolue, entraînant son explorateur jusqu'où il n’imagine pas aller. À la clôture du diptyque, je suis resté couillon, définitivement sur le carreau, égrenant mentalement un chapelet de superlatifs dans l’espoir du mot bien venu. En vain. Muet et triste… Heureux d’être triste. Un gros coup de cœur. Un gros coup au cœur. Promis !

23/10/2011 (modifier)