Auteurs et autrices / Interview de mOTUS

Rencontre avec un jeune scénariste (dans sa tête) qui nous emmène sur des rivages lointains.

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Photo de mOTUS Salut mOTUS, peux-tu nous raconter ton parcours ?
Oui bien sur. J’étais un enfant comme les autres avant de rencontrer ma première bd à l’âge de 8 ans. Ce fut ma première révélation. Puis la seconde survint juste après, avec la rencontre de quelqu’un qui est resté mon ami depuis, et chez qui nous pliions des feuilles à petits carreaux A5 pour faire nos propres bandes dessinées (plus quantitative que qualitative, il faut l’admettre). Puis la vie a continué avec son lot de jeux de rôles, de wargames, de fêtes et un peu de filles ; les amis, ma femme, mes enfants, nos chats puis la venue de mes quarante ans où il m’a semblé évident qu’il était temps d’agir après toutes ses années de gestations, d’observations et d’apprentissage. Je n’ai rencontré aucun Maître, je ne disposais d’aucun pouvoir particulier, donc je me suis lancé au boulot, rempli d’une immense inquiétude.

Pourquoi avoir choisi ce pseudo ? Et l'avoir écrit de cette manière ?
Il est en partie lié à mon nom de famille. A l’origine, il appartenait à mon grand frère. Mais puisqu’il n’en faisait plus rien, je lui ai piqué. C’est aussi pour ça que je l’ai écrit comme ça, au cas il lui viendrait l’idée de me réclamer des royalties (et aussi pour faire mon intéressant je l’avoue). Et puis j’aime bien casser les codes, mon côté rebelle édulcoré certainement.

Accéder à la BD Tangala Ta première série, Tangala, mêle récit intimiste à grande Histoire, dans un cadre que l'on connaît peu dans l'Hexagone, à savoir Madagascar. Peux-tu nous raconter sa genèse ?
Oui. Au tout départ j’avais quatre clés en main dont le personnage de Tangala - un malgache francisé (costume et chapeau melon noir), son ami Séverin - qu’il a sauvé lors du débarquement de Provence, l’antagoniste Dambroise (costume et chapeau melon blanc) et la période d’après guerre sur l’île de Madagascar qu’il m’a fallu étudier. De ces quatre éléments est parti le déroulement de l’histoire et sa construction. Il s’agit finalement d’une commande inspirée par le dessinateur, assisté à la couleur avec brio par Jérôme Alvarez sur le tome 1 et Véra Daviet sur le Tome 2.

La série est dessinée par un artiste malgache, Tojo, et elle est portée par un éditeur basé dans l'Océan indien. J'imagine que ce n'est pas un hasard ?
Non en effet, l’éditeur Jean-Luc Schneider s’est donné pour mission de faire découvrir les talents de cette partie du monde ou bien toutes les histoires qui lui sont rattachées. Moi là-dedans, je suis un peu la pièce rapportée. Nous travaillions déjà ensemble avec Tojo sur un projet qui a été avorté, et les choses se sont faites naturellement quand il m’a parlé de son projet de « cœur ».

Deux tomes sont sortis à ce jour, avec à la clé un suspense haletant. Que nous réserve la suite ?
Plein de choses, d’autres révélations, mais je ne peux pas trop en dire sans dévoiler d’avantage l’intrigue. Disons que les évènements restés en suspens prennent de l’ampleur puisque le troisième tome débutera en septembre 1947, et que d’autres affrontement trouvent leurs finalités.

Une illustration de Dycheos, avec Barpov As-tu d'autres projets ?
Oui, plein ! Presque une dizaine et assez variés.

Je travaille sur un road-bd avec Jérémy Courcelles (Vous pouvez trouvez un prologue sur notre blog : http://les-aventures-de-bob-et-dylan.over-blog.com), un planet-opéra avec Barpov, de l’heroic-fantasy avec Piotr Meneguzzo, du fantastique moderne avec Heri Shinato, mais aussi une comédie dramatique qui me tient à cœur, un projet d’horreur psychologique et un dernier d’heroic-fantasy que je voudrais presque super-héroïque. Donc beaucoup, en plus de Tangala. Certainement une façon de vouloir rattraper le temps perdu !

mOTUS, merci.
C’est moi qui te remercie Spooky, tu es un mec comme ça ! (pouce levé).
Interview réalisée le 08/04/2018, par Spooky.