Les forums / Critique objective ?
Sans entrer dans le débat, et en ayant parcouru l'ensemble des posts, un petit avis sur la question. Je comprend parfaitement les arguments d'Altaïr sur les critères objectifs qu'elle énonce. Je les comprend, mais je serais bien incapable de les exploiter, étant totalement inculte en la matière. Je comprend aussi l'argument que j'ai vu plus bas, expliquant que "même si c'est pas ma came, même si je me suis emmerdé à la lecture, j'admet que c'est beau donc je vais faire une critique positive". Je comprend tout ça, mais ce n'est pas ma façon de fonctionner et là je rejoins plutôt Arzak. Je ne suis pas journaliste, pas expert, juste un lecteur de BD comme je pense la grande majorité d'entre nous. Si je n'aime pas, je le dis, abruptement, en expliquant pourquoi bien sûr, mais je donne juste mon avis. J'estime que même si artistiquement parlant le dessin est à tomber mais qu'au final la BD ne m'as pas touché outre mesure, c'est que quelque part il y a un problème, que je ne serai pas le seul à le penser mais aussi que d'autres penseront autrement. Et dans ce sens, la critique subjective est importante. Je suis là (ou ailleurs) pour donner un avis de lecteur que chacun pourra interpréter. Le but de ce genre de site (à mon avis) est d'avoir une idée d'une BD en lisant les quelques lignes que chacun peut écrire. Personne ne détient la vérité sur des critères objectifs mais chacun a sa sensibilité ou ses goûts différents. Ainsi, quelqu'un portera peut-être plus d'attention sur un papier de Ro plutôt que sur un autre d'Altaïr simplement car il se rend compte que ses goûts sont plus en adéquation avec les siens ou inversement..... Pour finir, je préfère largement employer le terme de "chronique" qui exprime à mon avis plus un ressenti à un instant T par un lecteur Lambda que par le terme "critique" qui donne un côté sérieux, universel, catégorique que je ne possède absolument pas.

>>Chelmi avait écrit:
>>Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de critiques objectives ou subjectives. Moi si je devais résumer ma vie, aujourd’hui, avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi, et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée, parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer ; alors ce n’est pas mon cas comme je le disais là, puisque moi au contraire j’ai pu et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie, je ne suis qu’amour, et finalement quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? Et bah je leur réponds très simplement, je leur dis : c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé, aujourd’hui, à entreprendre une construction mécanique mais demain, qui sait, peut-être, simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi…
=> Euh... Chelmi ? ça va ? T'as pas reçu une pomme sur ta tête par hasard ?
>>Chelmi avait écrit: >>Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de critiques objectives ou subjectives. Moi si je devais résumer ma vie, aujourd’hui, avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi, et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée, parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer ; alors ce n’est pas mon cas comme je le disais là, puisque moi au contraire j’ai pu et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie, je ne suis qu’amour, et finalement quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? Et bah je leur réponds très simplement, je leur dis : c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé, aujourd’hui, à entreprendre une construction mécanique mais demain, qui sait, peut-être, simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi… Jésus !!! c'est toi ??? :S
>>Maître Méchant avait écrit:
>>>>Altaïr avait écrit:
>>>>...
>>>>On peut dire objectivement que Giraud dessine mieux que ma fille de 4 ans
>>>>...
>>
>>J'aime bien cet argument... Cela n'impliquerait-il pas qu'un dessin volontairement simpliste (Palbo P. au hasard) devriendrait de facto objectivement mauvais ?
>>Si non, pourquoi ? pourquoi une pauvreté spontanée serait elle plus mauvaise qu'une pauvreté voulue ? Les peintures rupestres sont donc objectivement mauvaises ?
>>
>>Peut-être sont-ce la des extrapolations sur des propos ne voulant signifier cela... mais c'est ainsi que je le comprend (c'est objectif ou subjectif ?) :S
Nous parlons là d'un dessin de BD, illustratif, pas d'art. Donc d'un style de dessin assez classique, volontairement.
Si tu pars vers du dessin volontairement naïf ou abstrait, la question est tout autre, bien sûr. Mais, non, ma fille de 4 ans ne dessine pas bien (même si j'adore et garde préciseusement ses oeuvres, mais pour le coup je doute d'être objective ). L'argument sur l'art moderne du style "mon petit frère fait pareil" est un argument pauvre et facile, et complètement déconnecté de la réalité.
Il n'est pas innocent si des chefs de file de l'art moderne comme Picasso ou Mondrian étaient à l'origine des virtuoses du dessin académique, "classique", et ont choisi de déstructurer petit à petit leur dessin. Et, pour avoir essayé au cours d'un exercice de peindre un visage "à la façon" de Picasso, je puis vous affirmer que non, ce n'est pas du dessin facile et fumiste, et que c'est horriblement difficile de se libérer des carcans du dessin réaliste.
Dans un autre genre, les européens ont longtemps cru à la supériorité de leur art, par rapport aux africains par exemple, dont les objets et dessin très stylisés leur semblaient enfantins. Pourtant, on voit bien à travers l'art du Nigéria ou du Bénin (expo au quai branly magnifique en ce moment), que quand les africains choisissent un style réaliste, ils n'excellent pas moins que les occidentaux. et que le choix de l'art stylisé n'a rien de gratuit (pouvoir magique des images)
On pourrait encore parler des sacro-saintes règles de la perspective, absentes des enluminures de Jean Fouquet ou des estampes japonaises, qui n'empêchent pas ces oeuvres d'atteindre des sommets en matière d'art.
Quant aux peintures rupestres, je trouve beaucoup objectivement belles, et d'autant plus émouvantes qu'on imagine la main qui les a faites il y a des milliers d'année...
Plus globalement, je ne crois pas du tout au "progrès" en art, et, si la façon dont les hommes ont eu envie de représenter les choses a évolué au cours des ages et selon les endroits, il n'y a pas plus de maitrise technique de nos jours que jadis.
Mais, je le maintiens. Que le style soit naïf, réaliste, stylisé, abstrait, non, ma fille de 4 ans ne peut pas le faire et il faut objectivement du travail et du talent pour réaliser une oeuvre intéressante.

Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de critiques objectives ou subjectives. Moi si je devais résumer ma vie, aujourd’hui, avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi, et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée, parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer ; alors ce n’est pas mon cas comme je le disais là, puisque moi au contraire j’ai pu et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie, je ne suis qu’amour, et finalement quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? Et bah je leur réponds très simplement, je leur dis : c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé, aujourd’hui, à entreprendre une construction mécanique mais demain, qui sait, peut-être, simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi…
Ca commence à prendre des bouts d'argumentations sortis du contexte pour les décortiquer et leur doner le sens qu'on voudrait avoir lu afin de balancer ses propres chevaux de bataille. Le jeu du "je suis pas fondamentalement en désaccord avec toi mais je te contredis quand même parce que t'as pas tout précisé et comme ça je peux blablater" est siiiii fascinant !
Je pensais ne pas y avoir laissé prise avec mon argumentation mais manifestement ça demande un talent littéraire (ou une motivation) que je n'ai pas encore.
Bon courage à ceux qui débattent vraiment (si je vous vois un jour en vrai on en discutera pitètre), moi je vais lâchement me retirer pour essayer de faire des trucs constructifs
>>Basile avait écrit:
>Je ne commence pas une BD en me disant "si le dessineux ne me fait pas un gauffrier
>avec colorisation par aplats, ça sera nul !" mais plutôt "si le type m'aligne une série de
>posters avec des filles à moitié à poil en string armor qui prennent la pose, ça sera
>nul".
Malheureusement, ceci n'est pas objectif. Les posters de filles a poil ne sont pas objectivement superieurs ou inferieurs à autre chose.
Objectivement, le plus trash des magazine de fion n'est pas moins beau que le dernier ouvrage d'art reproduisant les oeuvres de Goya. Parceque le beau, ca n'est pas objectif.
On peut dire que c'est de mauvais gouts, qu'on aime pas, que c'est cliché, etc... mais ca ne prouve pas objectivement une inferiorité.
Si ce n'est pas mesurable et quantifiable, ce n'est pas objectif.
Et puis en BDs les criteres objectifs on s'en tape : le rayon de courbure des doigts, la saturation des couleurs, le pourcentage de blanc par case, la taille des intercases, la frequence d'apparition des cathedrales divisé par l'occurence des chaumieres... quel interet ? Aucun.
Objectivement le texte du dernier Capricorne est nul. Je peux le dire objectivement car la BD est muette. Si capricorne avait dit "Enculé!" a la 25eme case je n'aurai plus pu objectivement dire que le texte etait nul, ca devenait subjectif.
Et bien meme la, malgré le caractere pour une fois objectif de cette critique de capricorne ("le texte est nul") cette critique n'apporte rien : on tape a coté de l'interet de la dite BD.
Bon je joue mon Socrate en prenant "objectif" au pied de la lettre. Dans la realité je suis bien plus nuancé (Je vous ai deja parlé de Crisse ? Objectivement repoussant ) . Mais je voulais faire passer le message que stricto sensu, aucune critique d'art ne peur etre objective.
>>ArzaK avait écrit:
>>>>Basile avait écrit:
>>>>Dans les qualités objectives (donc techniques) d'une BD on peut parler :
>>>>
>>>>-du rapport des masses dans les cases (l'harmonie des proportions des personnages)
>>>>-son corollaire : le respect de l'anatomie lorsque le style se veut réaliste
>>>>-de la gestion du mouvement : le choix de l'angle de vue, de la posture
>>>>-de la fluidité de la narration : il y a-t-il une bonne gestion des ellipses entre les cases ? est-ce trop elliptique et incompréhensible ou au contraire trop décompressé et laborieux ?
>>>>-de l'adéquation entre texte et dessin : y a-t-il bête superposition (voire redondance) ou bien mélange audacieux qui apporte quelque chose en plus ?
>>>>-des couleurs : la palette employée est-elle pertinente ?
>>>>-de la caractérisation des personnages : les réactions et interactions sont-elles cohérentes ? crédibles ? (j'ai pas dit "réalistes" hein).
>>>>
>>>>
>>>>et d'autres choses qui ne me viennent pas à l'esprit tout de suite...
>>>>
>>
>>T'es sérieux quand tu dis tout ça ????? ca veut dire quoi une palette de couleurs pertinentes? c'est quoi des réactions des personnages cohérentes?
>>
>>c'est dingue mais tu viens d'énumérer une belle liste d'éléments qui sont déjà parfaitement subjectifs... s'il existait une bonne manière de faire du découpage, tout le monde ferait pareil...
>>
Et je ne vois pas où j'ai écrit qu'il n'existait qu'une seule manière de faire du découpage.
Moi ce que je dis c'est qu'il en existe des mauvaises, qui ne fonctionnent pas, qui sont clichés.
Pour moi une critique objective c'est pointer tout ce qui est intrasèquement mauvais, et après le positif apparait par élimination si je puis dire.
Je ne dis pas qu'il y a une seule façon de faire de l'art, bien au contraire. Je sépare le bon grain de l'ivraie en pointant ce qui m'apparait comme techniquement mauvais. Après il reste des éléments que je peux aimer ou non, là n'est pas la question, mais dont je reconnais avant tout la valeur objective. Et c'est aussi comme ça que je découvre des procédés narratifs qui s'avèrent novateurs et efficaces (un petit exemple comme ça, la vue subjective avec les contours du casque d'hoplite dans 300 de Frank Miller : j'ai trouvé ça efficace et pertinent pour la scène où c'est utilisé, du fait du sentiment d'oppression). Je ne commence pas une BD en me disant "si le dessineux ne me fait pas un gauffrier avec colorisation par aplats, ça sera nul !" mais plutôt "si le type m'aligne une série de posters avec des filles à moitié à poil en string armor qui prennent la pose, ça sera nul".
Comme j'ai l'impression que vous interpretez un tantinet nos propos... on n'a jamais nié la part de subjectif dans la critique d'art, juste insisté sur le fait qu'il existe des faits objectifs que l'on peut juger (mais la critique ne saurait être purement objective, bien sûr). On peut dire objectivement que Giraud dessine mieux que ma fille de 4 ans, que Bonhomme fait des compositions de cases particulièrement riches et pensées, que Blain est un virtuse du dessin même s'il fait tout pour que sa virtuosité se fasse discrète, que le trait de Loisel est vivant et sensuel, qu'Andreas est un maître de l'utilisation géométrique de la mise en case, que Peeters sait transmettre des émotions au travers de sa narration comme personne, etc... On ne peut objectivement pas dire que parmi les deux derniers XIII, c'est celui de Vance qui est le plus réussi graphiquement... et pourtant sur un site à côté c'est manifestement l'opinion la plus répandue ! C'est cette objectivité là que je défend. Il n'a jamais été question de nier que la relation qu'on peut avoir avec un dessin, une histoire, une narration, est essentiellement affaire d'émotion, un vécu intime. Mais nier la part ojective revient à nier qu'il y a un vrai métier d'auteur derrière, un véritable travail, un véritable talent. L'émotion que réussit à transmettre un auteur à ses lecteurs contient une part un peu "magique", c'est vrai, mais aussi une grande part de maitrise technique.
>>zeb, Spooguin Lapiste avait écrit:
>>... à quand une grille d'analyse critique pour bande dessinée disponible sur BDT?
>>
>>
>>
l'analyse et la critique, c'est pas la même chose...
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